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Antidote au Congrès de Vienne

L'Europe telle qu'elle doit être sous le rapport de la politique, de la religion et de l'équilibre des États
Publié par Good Press, 2021
goodpress@okpublishing.info
EAN 4064066334345

Table des matières


PRÉFACE.
LIVRE PREMIER. DE CE QUE DEVAIT FAIRE LE CONGRÈS.
CHAPITRE PREMIER. PLAN DE CET OUVRAGE.
CHAPITRE II. PRÉLIMINAIRES DU CONGRÈS DE VIENNE.
CHAPITRE III. QUESTIONS APRÈS LE31MARS1814.
CHAPITRE IV. ANCIENNE DIPLOMATIE.
CHAPITRE V. OUVERTURE DU CONGRÈS.
CHAPITRE VI. POINT DE DÉPART, OU TABLEAU DES SIÈCLES PASSÉS.
CHAPITRE VII. ÉTAT POLITIQUE DE L’EUROPE AVANT LE CONGRÈS.
CHAPITRE VIII. DES REVOLUTIONS DU DIXHUITIEME SIÈCLE.
CHAPITRE IX. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L’ÉTAT NOUVEAU DES NATIONS.
CHAPITRE X. OBJET DU CONGRÈS.
CHAPITRE XI. LÉGALITÉ DE SA FORMATION
CHAPITRE XII. CONCESSIONS ET PROMESSES DES ROIS AU CONGRÈS.
CHAPITRE XIII. IMAGE DU CONGRÈS DE VIENNE
CHAPITRE XIV. CHOSES QUI ÉTAIENT A REGLER PAR LE CONGRÈS.
CHAPITRE XV. DIVISION DE CE QUI REGARDE LA POLITIQUE.
CHAPITRE XVI. DE L’AMNISTIE GÉNÉRALE.
CHAPITRE XVII. DE LA SURETÉ POUR LES TRANSACTIONS PASSÉES.
CHAPITRE XVIII. DE LA RELIGION.
CHAPITRE XIX. CE QU’IL FALLAIT FAIRE EN RELIGION.

PRÉFACE.

Table des matières

LE Congrès de Vienne venait de finir. Le livre do Mr. de Pradt parut; ce fut un évènement.

J’avais déjà travaillé sur ce grand sujet, et mon ouvrage allait paraître; il fallut changer de cadre parcequ’il fallait répondre, et au Congrès, et à son critique.

UN MANIFESTE DE, PEUPLES AUX ROIS devait être conçu dans un esprit de libéralité, de patriotisme non seulement universel mais embrassant tous les hommes, la libéralité prise sur une échelle moins large n’étant qu’un aristocratisme déguisé. La grandeur d’un tel acte exclut le défaut de franchise, comme son importance le défaut de courage. Il s’agit bien de nous! Il faut ici l`égoïsme de l’orgueil, plutôt que l’orgueil de l’égoïsme, et la grandenr d’ame que donne le génie, non la petitesse que donne le rang; c’est ici qu’il faut la pensée pure, la pensée et rien qu’elle.

A coté de l’effet produit par le livre de Mr. de Pradt, une autre chose bien remarquable et que j’appellerais volontiers un. évènement négatifif vu l`imporance du fait, c’est le silence un versel de ceux qui, en Europe ou en Amérique, pourraient écrire sur ce grand su jet. Le livre DU CoNGRÈS DE "VIENNE est le seul ouvragege sur ce Congrès Car enfin ce livre nest pas tout à fait comme l`astre du jour qui à lui seul suffit. Tout soleil qu’il est il ferait tache dans le ciel de la Vérité. Pourquoi donc ce silence étonnant et qui dure encore? Cela n`est pas glorieux pour l’Euope i.pc On écrit peut-être en Amérique. Faut-il que la lumière nous vienne du nouveau monde? quelle defaite pour l’ancien!

Outre que les erremens de mes idées sont tout autres JJàft ceux du livre de Mr. de Pradt, mes opinions différent sur bien. des points avec les opinions émises dans ce livre.

Si mon livre a du succès, il le devra à la majesté é de sort Sujet et à la grandeur des principes qui y sont énoncés, principes que l’auteur n’a poiut tiré ou de ses préjugés, ou de ses passionsns, mais de la nature des choses.

Pour s’élever à cette nature des choses, il a fallu faire abstraction, c’est à-dire se débarrasser des tems et des hommes, et se jetter dans l’avenir.

J’ai cherché la vérité, je n’ai craint que l’erreur, je n’ai pas Craint les Rois.

Je nie suis dit: il y aura un homme du moins en Europe qui sera vrai, qui n’aura ni les préjugés des heureux, ni les passions ni les lâchetés des malheureux ou des égoïstes.

Placé hors de la sphère où, dans un tourbillon éternel, se meuvent lès grands et leur satellites innombrables qui se composent de leurs victimes, de leurs dupes ou de leurs complices; libre comme la vérité j’ai le droit de prétendre en être cru de ceux qui ne sauraient voir par eux mêmes.

C’est en cherchant à instruire les hommes que l’on peut dit Montesquieu, pratiquer cette vertu générale qui comprend l’amour du tous.

«On ne trouvera point ici ces traits saillants qui semblent «caractériser les ouvrages d’aujourd’hui. Pour peu qu’on «voie les choses avec une certaine étendue, les saillies «s’évanouissent; elles ne naissent d’ordinaire que parce que «l’esprit se jette tout d’un côté, abandonne tous les autres.» Que l’on me pardonne d’appliquer ici ces paroles d’un génie divin.

LIVRE PREMIER.
DE CE QUE DEVAIT FAIRE LE CONGRÈS.

Table des matières

La Révolution, aidée de Napoléon, a manque de nous débarrasser des Rois (); ils sont retombés sur nous de tous leur poids. Jusqu’à quel point en étions nous déjà délivrés? C’est ce que j’examinerai dans les considérations que je vais faire sur l’état de l’Europe après le Congrès de Vienne, considérations destinées à montrer jusqu’à quel point nous avons de nouveau reçu des Maîtres.

Depuis les plages où abordèrent en Europe, avec Araon-Alrachid, les Arts policés, les Sciences sociales, jusqu`aux lieux où naguères un prince moscovite les a transplantés, l’on proclame, à la tête de trois millions de mercénaires sens les armes, le grand principe de la force, l’éternité de la légitimité; l’on annonce à lEurope entière, que dans des tems de barbarie des dynasties légitimes ont pu cesser d’être, ce qui rend très-inexplicable la légitimité de celles qui les ont remplacées; mais que le tems de la civilisation étant venu, les dynasties seront éternelles comme la civilisation elle même.

C’est nous annoncer le contraire de ce qui doit, par la nature éternelle des choses, résulter de cette civilisation. Mais quelles seront les conséquences de ce manifeste () des rois aux peuples. Elles dépendent de nombre de considérations don les unes portent sur le tems présent, les autres sur le tems à venir. Les premières sont positives, les autres se résolvent en probabilités, (les conséquences étant multiples) par conséquent en espérances.

Ce tableau qu’offre l’Europe après ce manifeste émané du Congrès de Vienne (I)), ne peut être fait qu’en écartant tout ce qui peut tenir aux. préjugés de la peur et à ceux de l’espérance L’imagination ne doit y porter ses couleurs, que pour aider la lumière à se faire j.our dans l’entendement humain.

L’homme qui lit les ouvrages du jour, se trouve perdu dans un océan de contradictions. Nul ne viendra-t-il débrouiller ce cahos, et dire à la lumière de naître?

Tantôt le génie ne verse sur la terre que des fleurs, force images et comparaisons; les raisons restent au fond de l’urnee: tantôt il emprunte au vent ses outres pour ne semer que des tempêtes.

Tel n’est qu’un partisan perfide et ridicule des idées des siècles passés; on dirait que ses jongleries vont faire revivre les morts. Tel autre se déclare pour les lumièreses, mais c’est plus qu’un aristocrate, c’est un roi des tems féodaux, revêtissant le mauteau de la philosophio du19e. siècle; brébis, gare le loup!

Au milieu de toutes ces idées hermaphroditess, la vérité devient méconnaissable.

En attendant, l’histoire entasse des pages malheureuses; les pages heureuses que lui apporte l’espérance sont des pierres d’attente qu’elle a dû rejetter depuis tant de siècles, et qu’elle rejettera encoree, pour la même raison, pour le bon plaisir des rois.

Cependant plus un homme a de talent, plus la société peut exiger de lui; c’est le cas du parabole évangelique.

S’il laisse sa terre en friche, il est coupable.

Au lieu d’exploiter ce fonds au profit de la société, s’ il n’y sème que de stériles fleurs, moins faites pour le bonheur des autres, que pour l’honneur du maître du champ; il est coupable.

Si de ce fond il ne tire que des fruits de luxe, ou bien s’il n’en exploite utilement qu’une partie, il est coupable.

Il est coupable au dernier point, si dans ce cham p précieux il ne fait croître que des plantes empoisonnées, n’y fait cueillir, à la sociétéé, que la honte et la mort.

Voilà pour l’homme à talens les quatres manières d’aller contre la destination qu’il a reçue de la nature.

Les applications aux beaux talens de nos jours sont trop faciles pour les indiquer.

L’estime du petit nombrere, ceux des Français qui savent penser, voilà le rameau d’or. Désormais, pour obtenir cet estime, quiconque veut écrire, ne doit plus publier:

Io. Que ce qui est vague est comme non écrit.

2ogénéralité