© 2019 Sophie RAULT Jean-Pierre LESAULT

Édition : BoD – Books on Demand GmbH,

12/14 rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris

Impression : BoD – Books on Demand GmbH, Norderstedt, Allemagne

ISBN : 978-2-3221-3034-4

Dépôt légal : juin 2019

SOMMAIRE

Avant-propos

Nous sommes deux à avoir écrit ce livre. Il est le fruit de nos nombreuses discussions, de nos séances de coaching et des multiples échanges sur le sujet.

Nous avons voulu partager avec vous le résultat de ce « brainstorming », ce livre !

Chacun de nous a écrit des passages différents, enrichi le texte d’exemples suivant nos propres affinités, relu, commenté et repris les écrits de l’autre, à chaque fois pour l’améliorer ; chaque itération nous a permis d’aller un peu plus loin dans les explications et dans la clarté de cet ouvrage.

Ce livre est donc issu d’un travail de création en intelligence collective.

« Seul on est plus rapide, ensemble on va plus loin » Proverbe Africain

Introduction

Pourquoi fait-on ce que l’on fait, et pourquoi dit-on ce que l’on dit ? Et de même, pourquoi se dit-on ce que l’on se dit ? Nous nous sommes tous, un jour, posés ces questions…

Qu’est-ce qui motive nos actions et nos réactions ? Comment trouvons-nous la motivation de faire ce qu’on a envie de faire ?

Pourquoi agissons-nous parfois en réaction, et parfois en « proaction » ?

Comment passons-nous d’un état de réaction à un état d’action ?

Quel est le dénominateur commun de tous nos comportements ?

Comment les contraintes de notre environnement vont-elles impacter nos comportements ?

Pourquoi nous trouvons-nous des prétextes et des alibis qui nous empêchent d’avancer ?

Que se passe-t-il quand nous ressassons toujours les mêmes pensées ? Et quand nous sommes malheureux ?

Toutes ces questions, et bien d’autres, tournent autour d’un point commun : nos comportements, ces actions que nous portons sur la réalité, la nôtre et celle d’autrui…

Ces gestes ont des répercussions sur nos vies ; nous subissons les conséquences de tous nos comportements, sans alternative ; mais nous avons le choix de les accepter, en tirer les leçons et évoluer ou nous pouvons nous en détourner et nous draper dans une mauvaise fierté faite de prétextes, de dénis ou même de fatalismes.

Nos envies et nos désirs nous inspirent pour faire, ne pas faire, et même au pire, laisser faire.

Quoiqu’il en soit, nos comportements sont toujours en interaction avec notre environnement, et notre environnement induit nos comportements.

Que l’on tire ou non des avantages de nos comportements, quelle que soit la complexité ou la simplicité de nos motivations, quelle que soit l’émotion dans laquelle nous nous trouvons, dans la joie, dans la colère, la peur, la tristesse, le dégoût, le mépris ou la surprise (les 7 émotions que nous ressentons, décrites par Paul Ekman), ou quelle que soit notre activité, manger, travailler, se distraire, ou même se soigner, penser, méditer, une question reste entière : mais pourquoi donc fait-on ce que l’on fait ?

Dans ce monde de questionnements, d’études des comportements, de recherches dans des domaines très variés (psychologie, neurosciences, sociologie…), avec les théories existantes, nous avons cherché à trouver une cohérence dans toutes nos connaissances.

Pour y voir plus clair, nous avons entrepris de créer une « compilation » de tout ce que nous savions, des résultats de nos sessions de coaching, et des outils que nous employons dans notre pratique.

Avec surprise et émerveillement, nous avons ainsi abouti, à une Carte Cognitivo-Comportementale, 3C.

Une carte sur laquelle est définie une compréhension cohérente de tous les comportements.

En suivant une démarche scientifique, nous avons cherché à réfuter 3C.

Nous nous sommes tournés vers les recherches récentes en neurosciences : bien que nous n’ayons pas d’IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) sous la main, nous avons cependant accès aux dernières observations dans ce domaine.

Les neuroscientifiques ont pu déterminer, souvent à l’aide d’IRMf (Imagerie par Résonnance Magnétique fonctionnelle), quelles zones du cerveau sont associées avec tel ou tel comportement, comment elles interagissent, comment elles se développent…

Nous avons pris les zones du cerveau comme « marqueurs » des comportements et nous avons fait appel à ces recherches pour comprendre la dynamique de 3C : les aspects de 3C que nous décrivons trouvent une correspondance avec des zones du cerveau bien précises, leurs interactions correspondent aux liens que nous décrivons.

Cependant 3C n’est pas une carte neurologique et nous ne rentrons pas dans ces explications que nous laissons aux spécialistes de ce domaine.

De la même façon, nous avons utilisé le DSM5 (5ème édition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) pour la symptomatique des troubles psychiques : nous nous sommes aperçus que chaque symptôme se décrit sur la carte comme une altération du modèle.

Au fur et à mesure des descriptions, nous indiquons les rapprochements faits et les références utilisées.

En fait, 3C est une carte au carrefour de la psychologie, de la neurologie et de la sociologie ; elle a été élaborée à partir de ces études.

Cependant 3C s’en démarque : alors que, par exemple, la psychologie traite le passé des personnes, et alors que les modèles humanistes (PNL, hypnothérapie…) offrent des thérapies « à pilule miracle », sans modifier les façons de faire, 3C permet d’élaborer de nouveaux comportements en suivant la vision d’un objectif à atteindre.

Si certains distribuent conseils, savoir-faire ou savoir être, 3C s’inscrit à l’opposé de ces démarches.

3C est un outil qui offre un socle sur lequel on peut développer un processus de réflexivité en vue d’un objectif défini.

3C donne une vue d’ensemble des dynamiques comportementales et répond à cette question fondamentale : pourquoi faisons-nous ce que nous faisons ?

Maintenant, nous allons parcourir ensemble les routes et les chemins de cette carte cognitivo-comportementale, chaque exemple cité tout au long du livre peut être suivi sur la carte.

La première partie « Les motivations de l’action » décrit nos besoins, nos envies et nos comportements. Elle permet d’établir les concepts utilisés.

La deuxième et troisième partie « la Sphère d’Influence » et « l’Individu » permettent de définir précisément les composantes mises en jeu.

La quatrième partie décrit « les Volontés », interface entre le conscient et l’inconscient. C’est le chapitre clé de cet ouvrage.

La cinquième partie « La dynamique » est la suite logique : l’explication du fonctionnement, des interactions, des liens…

Pourquoi fait-on ce que l’on fait ? Pouvons-nous faire autrement ? Qu’est qui nous retient et qu’est ce qui nous libère ? De quoi avons-nous besoin ? Comment aller chercher le meilleur de nous-même ? Suivons la carte !

Une nouvelle perspective s’ouvre à vous…. Êtes-vous prêt pour ce voyage ?

Allons-y !

Préambule

Au commencement…

Nous avons des besoins ; oui, bien sûr ! Mais lesquels ? Expliquons brièvement le concept de besoin avant de le détailler dans le chapitre qui leur est consacré un peu plus loin dans cet ouvrage.

Un besoin est une nécessité ressentie. Il est d’ordre physique ou mental.

Tout le monde, vous, nous… voulons satisfaire nos besoins et ceux-ci s’expriment par des ressentis de manque, ou des sensations d’un vide à combler : la faim exprime le besoin de manger, puis la satiété signale le besoin satisfait.

Les besoins recouvrent l'ensemble de tout ce qui nous apparaît « être nécessaire » ; ces nécessités sont inconscientes, nous n’avons pas à nous en préoccuper sauf quand elles nous font sentir leur existence.

Ce sont, soit des nécessités physiologiques, c’est-à-dire d’ordre physique, en rapport avec le fonctionnement du corps ; celles-ci doivent être satisfaites par, entre autres, « se nourrir ». Soit ce sont des nécessités psychologiques, c’est-à dire d’ordre psychique, qui concernent le mental, la pensée ; et nous expliquons plus loin comment celles-ci sont satisfaites par exemple par « la reconnaissance » de nos comportements.

De nombreuses classifications des besoins ont été proposées et sont encore utilisées à l’heure actuelle pour justifier, entre autres, certaines pratiques managériales.

Elles sont souvent présentées sous forme de listes hiérarchiques.

La pyramide de Maslow, par exemple, offre une classification organisée dans une hiérarchie entre les différents besoins ; pour Abraham Maslow les nécessités physiologiques passent avant les nécessités d’estime.

Sur cette pyramide, « se nourrir » doit être satisfait avant « se protéger ».

Cela voudrait-il dire qu’il faudrait d’abord être rassasié pour être capable de fuir devant une menace ? Bien sûr que non !

Nous pouvons très bien fuir le ventre vide, de même qu’un gréviste de la faim fait passer sa nécessité d’être estimé avant celle de se nourrir.

Le concept de hiérarchie n’a pas de sens quand il s’agit de combler les nécessités de l’individu ; par contre il prend tout son sens quand il s’agit de justifier, comme au sein de certaines entreprises, que l’argent est une source de satisfaction des besoins vitaux au détriment par exemple du besoin de reconnaissance ; on entend alors :

« Inutile de donner de la reconnaissance pour le travail fourni, la feuille de paye y suffit très bien ! »

Vous allez découvrir au fur et à mesure de votre lecture ce qui motive quelqu’un à dire ça !

Cette hiérarchisation des besoins n'est pas pertinente car elle va à l’encontre d’un principe fondamental chez tous les organismes vivants : l’homéostasie ; c’est un équilibre biologique entre deux milieux séparés par une membrane ; les deux milieux interagissent sur la membrane qui reste en équilibre.

On désigne par homéostasie la capacité globale d'un système à maintenir tout un ensemble de facteurs sans manque ni excès, en équilibre : par exemple la pression interne d’un milieu.

Dans ce livre, nous ne parlerons pas de hiérarchie et il n’existe que deux besoins : physiologique et psychologique, c’est-à dire du corps et du mental.

Ces deux besoins, pour être satisfaits, s’appuient sur ce que nous appelons les Volontés.

Les Volontés, un nouveau concept.

Les Volontés sont les motivations conscientes issues des besoins inconscients physiologique et psychologique. Elles font l’objet du plus important chapitre de ce livre et nous serons amenés à les étudier et à les expliquer. Grace à cette nouvelle approche vous comprendrez comment leur dynamique influence tous nos comportements.

Elles sont les moyens conscients sur lesquels les besoins s’appuient pour être satisfaits ; c’est comme une membrane ou un rideau : d’un côté du rideau vous avez vos besoins inconscients et de l’autre côté il y a vous. Quand le besoin s’exprime, il fait bouger le rideau et vous agissez en fonction des mouvements de celui-ci.

Quand le besoin physiologique ou psychologique est en manque, la Volonté est la réponse à la question « je manque de quoi maintenant ? » et elle offre les motivations comportementales nécessaires pour combler ce manque : par exemple, le manque de nourriture va entraîner la Volonté de se nourrir.

Le besoin est une nécessité en cela que, s'il n'est pas satisfait, il bloque le processus de vie (besoin physiologique) ou son équilibre (besoin psychologique).

Quand le besoin est en manque, une envie émerge à la conscience ; les envies peuvent être « contrôlées » ; elles s'expriment et se définissent, mais nous le verrons ensemble, leur origine est inconsciente ; en d’autres termes j’ai envie de manger parce que je sens que j’ai faim.

Nous verrons plus loin comment ces envies contribuent à élaborer de nouveaux comportements. Ceux-ci servent à combler le besoin en manque.

La satisfaction des besoins d’une personne dépend des choix qu’elle fait.

D’autre part, nous agissons en général par habitude : ainsi, 45% de nos actes sont des habitudes au service de nos besoins.

Que se passe-t-il quand les habitudes ne suffisent plus, sommes-nous poussés à nous comporter différemment ?

Quand nous entreprenons de nouvelles choses, nous n’en maîtrisons pas tous les aspects.

C’est normal parce que c’est nouveau !