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9782322125135

DEDICACE :

Je dédie cet ouvrage à tous les amoureux de l’Afrique, à tous les partisans du progrès et de la bonne connaissance de ce merveilleux continent berceau de l’humanité.

Je n’oublie pas non plus tous les Fangs, les Oyemois, les Oyemoises, les Afro-ascendants et les Ekangs du monde entier qui porteront un regard nouveaux sur leurs aïeuls en parcourant des livres comme celui-ci qui tentent de montrer cette grande Afrique sous un jour assez intéressant.

Je pense aussi à tous les globetrotters de notre univers qui ont le désirs de voir les merveilles de notre monde et de pouvoir un jour prendre un billet d’avion pour aller voir cette partie de notre planète qui gagne à être connue. Et parcourir ce livre marquera un premier escale avant de prendre littéralement les valises.

TABLE DES MATIÈRES

  1.  Comment définir Oyem ?
    1. Chapitre introductif
  2. Les blasons
    1. Origines des blasons du Gabon
    2. Le blason de la province du Woleu Ntem
    3. Le blason d’Oyem
  3. Les cartes des différents territoires
  4. Le stade
  5. Informations pratiques pour l’année 2017
    1. Rappel historique
    2. Les responsables du conseil municipal en 2017
    3. L’essor d’Oyem
  1. Le cœur de la ville d’Oyem
    1. Portraits d’hommes et de femmes Fangs d’Oyem Trois portraits d’hommes
      • Ayang Egoume Elik, le notable fang.
      • Essono Obiang Joseph, le bourgeois notable d’Oyem
      • André Jacques Mintsa Mi Ondo : grand constructeur immobilier de la ville d’Oyem Deux portraits de femmes Fang d’Oyem
      • L’héroine Mezui Mengue
      • Zang Obiang Marie
      • Mekina Me Be Annick : une maire adjointe qui gagne à être connue
    2. Oyem, ville africaine devenue franco-allemande
  1. Oyem, une ville qui en cache toujours une autre Une Afrique moderne devenue dévote

REMERCIEMENTS

Je remercie d’abord Emilie Flandre, grâce à ses remarques j’ai pu réussir à bien rendre cet ouvrage avec le style, le fond et la forme.

Je n’oublie pas non plus Angela Dorothy Nguéma, ma femme, qui a été très patiente tout au long de la fabrication de cet ouvrage.

Je pense aussi à mes enfants Abigail Nguéma, Elise Nguéma et Hannah Nguéma pour l’impérissable amour, leur soutien et affection.

Je n’oublie pas non plus toutes les personnes qui vont prendre le temps de parcourir ce livre.

PREFACE :

Chaque ville a son importance dans ce monde et chacune est majestueuse pour diverses raisons. Chacun des habitants de ce monde pourrait citer une ville qui lui est familière et qu’il affectionne tout particulièrement. Pour nous, pour moi, Oyem, première ville franco-allemande du territoire gabonais, est celle qui m’a vu grandir.

Oyem est bien moins connue que d’autres villes telles Rome, Paris, Los Angeles ou plus modestement Amiens ou Lyon. En réalité, il n’existe pas de villes plus importantes que d’autres. Chacune des villes du monde est appréciée par une personne à sa manière.

Si Oyem nous semble être la plus belle de ces villes, c’est parce que la plupart des souvenirs d’enfance des Oyémois se situent dans cette ville. Il faut avouer que le regard porté sur les premières années de la vie d’un individu est capital.

L’objectif de ce livre n’est pas de vous prouver qu’Oyem est la plus belle ville du monde mais de vous laisser vous faire une opinion au gré de cette lecture. Qui sait, peut-être qu’un jour, vous pourriez avoir envie de découvrir cette ville et ces habitants au nord du Gabon.

PREMIERE PARTIE :

I. Comment définir Oyem ?

1. Chapitre introductif

Oyem est démographiquement la quatrième ville du Gabon après Libreville, Port Gentil et Franceville. La métropole et les villages attenants comptabilisent près de 60 000 habitants. Cet espace géographique englobe les communes d’Oyem d’Angone jusqu’à l’aéroport d’Ewote Mekok.

Caractéristique géographique, Oyem est située à 650 mètres d’altitude. Le climat y est plutôt frais en regard des températures élevées à Libreville.

Elle est le chef-lieu de la province du Woleu-Ntem et le chef-lieu du département de la Woleu. En outre, elle partage ses frontières avec le Cameroun, le Congo ainsi que la Guinée équatoriale et son commerce y est dynamique. Les échanges avec les autres pays y sont fréquents. Les Fangs constituent presque la totalité des habitants d’Oyem.

Carte de la Province du Woleu Ntem

Oyem comporte également une forte communauté d’anciens éleveurs de bœufs et de commerçants haoussas, de religion musulmane, en provenance du Cameroun depuis l’invitation d’un notable Nkodjièn à la fin du 19ème siècle.

Oyem dispose d’une grande mosquée dans le quartier d’Akoakam. Il serait le plus grand quartier, non seulement de cette ville, mais aussi du pays. Ce quartier est le symbole du melting-pot gabonais. En effet, plusieurs ethnies africaines se concentrent sur ce petit territoire. Ainsi, malgré une forte présence de fangs, il y a aussi des haoussas, des peuls, des bamilékés et des punus etc. Il est frappant de constater que tous ces peuples arrivent à communiquer en fang, langue autochtone. C’est une des composantes du charme de cette ville qui gagne à être connue universellement parlant.

Il est inenvisageable de parler d’Oyem sans évoquer son passé lié au colonialisme français en Afrique centrale. Oyem est le résultat d’une fusion de plusieurs hameaux fangs issus de l’ayong, c’est-à-dire d’un clan. En effet, Oyem se caractérise par l’existence de plusieurs familles qui ont, au fil du temps, créer d’autres bourgades. Autrefois, les villages fangs se fixaient assez proches les uns des autres. Le maintien des liens familiaux était très important. Cet ensemble va donner naissance à la ville d’Oyem. In fine, ces bourgs ont un ancêtre commun.

Puis, est venu le temps de la colonisation occidentale à la fin du 19ème siècle. Les Allemands seront les premiers à s’installer dans cette région. Ces villages fangs ont alors été baptisés Oyem-village.

Image de forgerons Fangs vers le XIXème siècle

Historiquement, Oyem était une zone de verdure entre la rivière Mfoua et une colline nommée la montagne de Nguéma-Mba. Ce territoire faisait le relais des caravanes en partance pour la ville de Bitam. Puis, les premiers colonisateurs ont souhaité installer à Oyem-village des centres d’activités commerciales comme la culture du café, du cacao ou du caoutchouc. Oyem était alors, en 1902, sous la gérance de la Neukamerun, une organisation territoriale d’Afrique de l’empire allemand dirigée par le capitaine Hadicke.

Au fil du temps, cette zone va se développer. Le capitaine Hadicke va missionner un de ses collaborateurs, Kinder, afin de créer une poste à Oyem-village afin d’étendre la présence des Allemands dans cette partie d’Afrique. Mais, cette stratégie d’implantation allemande sera stoppée par l’arrivée des Français en 1903. Ce changement d’influence va entraîner des mécontentements auprès des Fangs qui avaient préféré l’administration des colons allemands. Malgré quelques révoltes tuées dans l’œuf, Oyem-village va devenir français. De plus, en 1914, au début de la Première Guerre Mondiale, les Allemands ont quitté cette zone.

Loin de nous l’idée de refaire l’histoire. Mais, en écrivant cet ouvrage, nous nous étions demandé quel aurait été le sort « d’Oyem-village » si l’Allemagne avait effectivement gagné cette guerre. Qu’en serait-il du développement de cette région fang ? Que serait-il passé lors de l’avènement du IIIe Reich ? Et que serait devenu ce peuple au moment où la solution finale a été décidée par les Nazis ?

Arrêtons-nous à la signification du mot « Oyem ». Que veut dire « Oyem » ? C’est tout d’abord un arbre. Sorte de végétaux touffus dont les écorces étaient fréquemment utilisées pour soigner certaines maladies. Les fruits de cet arbre servaient d’hameçons pour la pêche en raison de l’effet paralysant contenu dans le nectar de cet agrume. De plus, il pouvait être utilisé dans les créations de la vannerie. En outre, sa résistance permettait la fabrication d’instruments tels des arbalètes, des pics, des flèches, des manches de haches, des pioches ou des pics. Son envergure était aussi importante qu’un baobab.

Ce gigantesque arbre était également un lieu de rencontre où les gens se mettaient à l’abri et échangeaient entre eux. Ces populations se mettaient sous cet arbre afin de se protéger du soleil, de l’orage ou de la pluie.

Cet endroit est devenu un site important puis transformé en poste de contrôle de passages, à l’époque coloniale allemande, géré en premier lieu par les Fangs. Puis, à mesure que les colonisateurs s’installaient, il est devenu une localité rayonnante.

A leur arrivée, les Allemands ont décidé d’adopter cette place. Le lieu s’est mué en un « check-point Charlie » Fang dans cette colonie allemande. Pour ceux qui ne savent un simple jeu de mot du « point de contrôle C », « Charlie » désignant la lettre C dans l'alphabet phonétique de l'OTAN du lieu qui était l'un des postes-frontières de la Ville de Berlin lors de la guerre froide. Un endroit qui permettait de franchir le mur qui divisait la capitale allemande entre le secteur Ouest et le secteur Est. Et qui se situait sur la Friedrichstraße. Bref. A Oyem, on passait juste à côté du tronc d’arbre et on était de l’autre côté. Passé cet endroit, il n’était plus possible de se déplacer dans cette localité de manière anonyme. On savait que vous étiez rentré dans la ville. Du coup, l’Arbre était l’image de la Cité.

Le cor de garde au centre de la ville d’Oyem (en 2008. De nos
jours, il n’y a plus d’arbre).

La cité d’Oyem est également connue sous le patronyme de Nkoum Ekiène qui symbolise un traumatisme, voire une tragédie. Les anciens disent qu’une colonne de transporteurs indigènes des colons français venait de Mitzic en route pour Oyem. Quand ils sont arrivés à Afone, ils se sont heurtés aux habitants de ce village qui exigeaient un droit de passage. A l’issue d’un combat, il s’est avéré qu’il s’agissait d’un acte de rébellion des Fangs non concerté avec les villageois environnants. En effet, certains villageois fangs ont porté secours et assistance aux transporteurs des colons français en fuite. C’est pour cette raison que les militaires français, en arrêtant le chef du village d’Afone, n’ont rencontré aucune résistance ou hostilité.

Néanmoins, l’histoire du Gabon nous apprend qu’en arrivant sur place la réaction coloniale a été disproportionnée. Le chef du village d’Afone et les chefs des villages alentours ont tous été arrêtés et conduits à Oyem. Ils ont tous dû assister à l’exécution publique de leur frère fang du village d’Afone. Pour les colons français, le but de cette exécution était d’éviter toute rébellion anti coloniale française. Cette action devait servir d’exemple. La tête du chef d’Afone a été mise au sommet d’un poteau de fer. Il s’agissait de Ndzeng Ezeng et provenait du lignage fang Meboume. Bonjean-François Ondo nous explique les vraies raisons de cet assassinat dans son ouvrage Au service de l’Etat :

Un poteau en fer est flexible à la force du vent et de l’ouragan, il reste toujours debout. Ainsi quelles que soient les embûches, la colonisation suivra le cours de son histoire. Vous vous souviendrez toujours et à jamais de mât de fer qui symbolise la détermination de notre mission.

Les choses étaient assez claires pour les autorités coloniales françaises. Mais, d’un autre point de vue on pouvait s’interroger : Comment peut-on prétendre venir au nom d’une « mission civilisatrice des peuples » et donner la mort à ceux que l’on souhaite civiliser ? Dans cet axe d’élaboration de la pensée, on pouvait se demander légitimement : Quel camp était le plus civilisé des deux ?

En conclusion, Oyem est un arbre mais aussi un mât en fer.

II. Les blasons

Le blason officiel du Gabon

1. Origines des blasons du Gabon

A l’instar de certains pays d’Afrique, les armoiries sont d’inspirations occidentales. Leur inventivité ne provient pas des autochtones. Les blasons gabonais ont été dessiné par l’héraldiste et vexillologue de la Suisse, Mr Louis Mühlemann. Il fut un des membres fondateurs de la Fédération Internationale des Associations vexillologues (FIAV). De plus, il a dessiné les sceaux de la République du Congo.

Ce blason symbolise, pour son dessinateur, les éléments de la Nation gabonaise fraîchement créée en 1960. De l'or, à la nef de sable équipée du même, un pavillon du Gabon, un tiercé en face de sinople, de l'or et de l'azur, navigant sur une mer de l'azur, au chef de sinople, chargé de trois Bessans d'or.

Puis les émaux représentent la forêt équatoriale (sinople), le soleil (or) et l'océan (azur). Les Bessans d'or montrent l'abondance minérale du Gabon. La nef (navire) donne un Gabon qui part en direction vers un avenir meilleur.

Ensuite, l'écu est tenu par deux panthères en couleur noire. Ces animaux symbolisent la vigilance et la valeur de la Présidence qui protège la nation africaine. Tout est posé sur un okoumé, cet arbre caractéristique du pays utilisé notamment dans la production des contreplaqués, c’est l'une des premières ressources du Gabon qui symbolise le commerce du bois.

Un panneau en pointe qui porte la devise officielle du pays. Les lettres sont en capitales de couleur d'or sur champ d'azur qui dit : « UNION, TRAVAIL, JUSTICE ». Des autres mots, une sorte de cri, placé en en partie supérieure avec des lettres capitales de sable qui dit en Latin : « UNITI PROGREDIEMUR » qui veut dire « Unis, nous allons de l'avant ».

2. Le blason de la province du Woleu Ntem

Le blason de la province nord du Gabon

3. Le blason d’Oyem

Deux blasons de la commune d’Oyem

III. Les cartes des différents territoires

Oyem se situe au cœur du « Pays Fangs » au Nord du Gabon. Capitale de la Province Nord du Woleu Ntem qui se trouve au sud du Cameroun ainsi que de la Guinée équatoriale et à l’ouest du Congo.

Le Gabon :

La carte du Gabon

Le Woleu Ntem :

La carte de la Province Nord du Gabon Woleu Ntem et la Province de l’Estuaire

La Carte d’Oyem :

La Carte d’Oyem Capitale de la Province Nord du Gabon

IV. Le stade

Le Stade d’Oyem construit lors de la CAN 2017

Le stade d’Oyem, stade municipal d’Akoakam était prestigieux pour son époque mais ce n’est pas celui qui sera évoqué dans cet ouvrage.

Nous allons en effet décrire le nouveau stade de football, image de la ville moderne d’Oyem. Il symbolise l’embellit du Gabon à l’International. Sa construction a débuté en 2015 pour s’achever en 2017. D’une capacité d’environ 20 000 places, il a accueilli plusieurs matchs de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football en 2017.

L’achèvement des travaux de ce stade, le 15 mai 2016, avait été marqué par la visite du Premier ministre et le Chef du Gouvernement Monsieur Daniel Ona Ondo. Plusieurs personnalités avaient été conviées à cette cérémonie : le Gouverneur de la province du Woleu-Ntem Gustave Meviane M’Obiang ainsi que les autorités administratives et militaires de cette localité.

L’entreprise chinoise Shangani Construction group avait été le maître d’ouvrage sous la direction générale de Cia Lizhi. En outre, l’édifice avait nécessité l’intervention d’environ 250 ingénieurs chinois puis le travail de 500 ouvriers locaux et une grande participation du gouvernement gabonais de l’époque.

La superficie totale du stage est de 24 090m2 et 588 places de parking. Le stade est également équipé d’une centrale énergétique ainsi que d’un petit stade d’entraînements. Et à proximité de ce prodigieux lieu, il se trouve un hôtel d’une trentaine de chambres.

Le stade est clairement le monument d’art le plus magistral de toute la province de Woleu-Ntem. Pour finir, l’ordre officiel de service de cette infrastructure sportive gabonaise édifiée pour la CAN avait été signé à la date du 30 novembre 2015 sous la Présidence de Monsieur Ali Ben Bongo.

Le Stade d’Oyem construit lors de la CAN 2017

V. Informations pratiques pour l’année 2017

Oyem est au cœur de la province du Woleu-Ntem et de la région septentrionale du Gabon découpée en cinq départements :

- le Haut-Komo dont la capitale est Medouaneu ;

- le Haut-Ntem dont le chef-lieu est Minvoul ;