La menuiserie est la branche de la construction qui a pour objet l’exécution des travaux de revêtement des murs ou cloisons ainsi que les parties ouvrantes ou mobiles exécutés en bois. Il résulte de là deux divisions principales:
1° La menuiserie fixe ou dormante, qui comprend tous les ouvrages fixés à demeure aux murs, plafonds, parquets, planchers, voûtes, etc., et, d’une manière générale, toutes les parties fixes exécutées par le menuisier.
2° La menuiserie mobile embrassant tous les ouvrages en bois tels que portes, croisées, châssis, persiennes, volets, etc., dont la destination est de clore ou d’ouvrir à volonté les ouvertures pratiquées dans les murs des constructions, soit pour permettre l’accès des lieux, soit pour laisser pénétrer l’air et la lumière.
La menuiserie n’est qu’un dérivé de l’art de la charpente dont elle ne.se distingue nettement que par l’échantillonnage des bois employés, le fini du travail et la destination plus spéciale aux intérieurs et aux travaux réclamant peu de résistance.
Jusqu’au XIIIe siècle on employait souvent, bien que l’usage de la scie fut connu, les bois refendus appelés merrains qui réclamaient des bois très droits de fibres. Ces bois étaient travaillés au ciseau et à la gouge sans le secours du rabot.
De ce moment, la menuiserie prend un très grand essor, les procédés de travail se perfectionnent, les assemblages, très étudiés, deviennent rationnels et solides et les coupes sont exécutées avec une science et une habileté parfaites.
«Comme dans tout système de construction, dans la menuiserie, la matière employée doit commander les procédés d’assemblage et imposer les formes; or, le bois est une matière qui possède des propriétés particulières dont il faut tenir compte dans la combinaison des œuvres de menuiserie comme dans la combinaison des œuvres de charpente;... La connaissance des bois est une des conditions imposées au menuisier; cette connaissance étant acquise, faut-il encore savoir les employer en raison de leur textureet de leur force. Le bois qui se prête le mieux aux ouvrages de menuiserie est le chêne, à cause de sa rigidité, de la finesse de ses fibres, de sa dureté égale, de sa durée et de sa beauté.».
D’une manière générale, tous les bois peuvent être employés en menuiserie suivant que l’on peut plus facilement trouver à proximité une essence propice au travail qu’on veut exécuter.
On peut classer les bois en quatre catégories:
1° Les bois durs, qui sont le chêne, le châtaignier, le hêtre, l’orme, le frêne et l’acacia.
2° Les bois blancs, parmi lesquels il faut citer le peuplier, l’aulne, le bouleau, le tilleul, le platane, le charme, l’érable, etc.
3° Les bois résineux, qui comprennent les pins, sapins, cèdres, pitchpins, mélèze, etc.
4° Les bois précieux: acajou, buis, campèche, citronnier, cornouiller, ébène, gaïac, noyer, sorbier, thuya, etc.
Les bois plus ou moins employés en France dans les travaux de menuiserie, sont:
Le chêne, bois propre à tous les usages. D’une belle couleur jaune foncé, uniforme, s’adoucissant un peu vers la circonférence. Cette couleur devient plus noire si le bois est longtemps exposé à l’air ou à l’eau. On emploie le chêne de Champagne, le chêne de Bourgogne, le chêne des Vosges, enfin le chêne de Hongrie très droit et d’une belle apparence, mais propre seulement aux ouvrages placés à l’intérieur.
Le châtaignier, peu employé en menuiserie, ressemble au chêne et possède quelques-unes de ses qualités.
Lé hêtre, plein et dur, employé surtout dans le meuble de cuisines.
L’orme, bois d’un brun rougeâtre, ferme, plein, souple, liant et dur. Difficile à travailler et sujet à se tourmenter, il se laisse facilement piquer par les vers; peu employé.
Le frêne, très flexible, blanc, rayé de teintes jaunâtres à la séparation des couches concentriques; peu employé en menuiserie.
Le peuplier, tendre, homogène, facile à travailler et léger, mais peu durable et peu résistant. Il est très employé en menuiserie. Le peuplier présente plusieurs variétés parmi lesquelles nous citerons le tremble, petit peuplier qui croît rapidement; le peuplier blanc appelé vulgairement Ypréau, sans doute à cause de son abondance autour de la ville d’Ypres, et bois blanc, par suite de sa couleur; le peuplier grisard ou blanc de Hollande, dont le grain est fin, régulier, serré et qui est employé pour les ouvrages de remplissage, les panneaux par exemple.
‘Le pin présente diverses variétés. Le pin sauvage; le pin rouge ou pin d’Écosse; le pin de Corse; le pin maritime, de qualité inférieure et peu durable; le pin blanc du Canada ou pin de Weymouth.
Le sapin, dont les espèces les plus communes sont le sapin de Norvège; le sapin de Riga, rouge, d’une belle couleur et d’une grande régularité de fibres, à tissu serré, dur, résistant, se prêtant aux moulures délicates; le sapin de France, très saigné pour l’extraction de la résine, est peu à recommander, étant, dans ces conditions, peu durable.
Le mélèze, dont la principale variété est le mélèze commun ou mélèze blanc, il sert aux mêmes usages que le sapin et le pin.
Le cèdre, blanc rougeâtre veiné, d’une grande finesse, mais trop tendre pour recevoir le poli.
Le pitchpin, venant principalement d’Amérique, a peu de défauts et de nœuds. Raboté, il offre une surface chaudement colorée, sa couleur est d’un jaune orangé. Là résine qu’il contient le préserve des vers et de la pourriture.
Le bouleau blanc ou commun, dit aussi bouillard, bois blanc nuancé de rouge, à fibres fines, droites et serrées. Il se travaille facilement quand il est vert et se mâche sous l’outil quand il est sec. On s’en sert parfois pour faire des bâtis, des placages.
Le tilleul, un des meilleurs bois tendres, comme durée et solidité. Son bois est fin, blanc, se coupant bien, et se tourmentant très peu, il n’est pas sujet à être piqué par les vers.
L’aune ou aulne, croît au bord des eaux et dans les lieux humides. Son bois est blanc, très léger, se tourmente peu, mais se corrompt promptement à l’air. Le menuisier s’en sert quelquefois parce qu’il se fend difficilement et qu’il peut recevoir le poli.
Le platane, se divise en deux variétés distinctes: le platane d’Orient, vulgairement appelé plane ou plame, et le platane d’Occident. Son bois est compact, est susceptible de se prêter aux moulures les plus fines, et de prendre un beau poli, malheureusement, sec, il se laisse attaquer par les vers.
Le charme, bois d’un blanc grisâtre tirant un peu sur le jaune. Très dur et très compact et très résistant, il peut faire d’excellentes coulisses.
Plus rarement employés en menuiserie sont les bois ci-après:
L’acajou, qui se retrouve originairement dans l’Inde et dans l’Amérique méridionale, dont le bois rouge brun ou marbré de jaune et de blanc est susceptible d’un beau poli. Il devient plus foncé en vieillissant. Ses diverses espèces sont distinguées par le dessin des veines et l’on a: l’acajou uni, l’acajou moiré, l’acajou moucheté et l’acajou ronceux.
Le buis, que nous sommes habitués à ne voir qu’en bordure et en arbuste, mais qui, sous d’autres climats, en Sardaigne, en Corse ou à Minorque atteint de grandes dimensions, est un bois d’un jaune pâle très compact, très dense et très dur; exempt de gerçures et de carie, sa racine est agréablement veinée.
Le cyprès, fournit un bois dur, résineux et compact, de couleur pâle, veiné de rouge; il est presque imputrescible et capable de recevoir le poli.
L’ébène, croît en Afrique, en Amérique et surtout à Ceylan. Bois très noir, très dur et très pesant. Susceptible d’un très beau poli.
L’érable. On distingue l’érable sycomore, bois dur, un peu jaune, parfois brun, surtout vers le cœur. Le grain est fin, quelquefois marbré et est propre à recevoir un beau poli. Les racines et les souches, d’un très beau dessin, sont surtout amployées pour les placages. Ensuite, l’érable plane ou faux sycomore, dit aussi érable blanc ou faux platane qui fournit un bois tirant sur le gris. Le grain est moins fin, mais il est ferme, se travaille facilement et se prête au poli.
Le gaïac ou gayac vient de l’Amérique du Sud, bois très compact, très dur, brun légèrement veiné de jaune, il prend un beau poli. On l’emploie quand on a besoin d’une grande résistance comme ténacité ou comme usure.
L’if, originaire de Chine et du Japon. Beau bois rouge veiné, dur et susceptible de poli.
Le noyer, bois brun, légèrement veiné, serré, d’une texture fine et facile à travailler; par malheur, ce beau bois se laisse piquer par les vers.
Le thuya, arbre de Chine; ses coupes donnent des dessins extrêmement variés. D’un jaune rougeâtre, très marbré, il est aussi très odorant.
Nous allons examiner seulement quelques assemblages élémentaires, parce qu’à chaque étude spéciale d’un ouvrage quelconque de menuiserie nous donnons les assemblages particuliers qui s’y rapportent.
Assemblage par superposition des pièces. — Le plus simple est le cas où deux pièces de bois reposent l’une sur l’autre. C’est le cas des traverses simplement appliquées (fig. 1), et fixées par des clous ou des vis.
Fig. 1. — Assemblage par superposition.
Assemblage à mi-bois. — Il s’emploie lorsque, pour une cause quelconque, la traverse en saillie présenterait un inconvénient, ou lorsqu’on ne doit présenter qu’une épaisseur égale à celle d’une des pièces.
On entaille alors de moitié chacune des pièces comme le montrent en perspective nos figures 2 et 3 et on les réunit suivant la figure 4 en les fixant avec des chevilles en bois plus dur, des clous ou des vis (fig.. 2, 3 et 4).
Assemblage à tenon et mortaise. — Très fréquemment employé, cet assemblage consiste à ménager un tenon sur l’une des pièces (fig. 5); à creuser sur l’autre pièce un trou, appelé mortaise, et affectant en creux la forme du tenon (fig. 6). On perce dans les deux pièces un trou a destiné à la cheville, en ayant soin de percer celui du tenon légèrement en arrière, de manière que lors de la mise en place indiquée dans la coupe (fig. 7), la cheville pousse le tenon vers le fond de la mortaise jusqu’à ce que les deux pièces se trouvent en contact parfait en b (fig. 5, 6, 7).
Fig. 2, 3, 4. — Assemblage à mi-bois.
Fig. 5, 6, 7. — Assemblage à tenon et mortaise.
Assemblage à queue d’hironde et à mi-bois. — Il ne diffère de l’assemblage à mi-bois simple que par la forme de l’entaille qui est en forme de trapèze et disposée de manière à ce que la plus grande largeur de la partie de l’autre pièce qui doit la remplir, soit vers l’extérieur, de sorte qu’en supposant une traction dans le sens de la flèche a, les pièces ne puissent se disjoindre. Pour éviter la sortie du tenon à queue dans le sens perpendiculaire à la flèche a, c’est-à-dire dans le sens de la flèche b, on fixe par des clous ou des vis (fig. 8, 9, 10).
Assemblage à queue d’hironde, tenon, mortaise et cale. — C’est un perfectionnement de l’assemblage que nous donnons plus haut, figures 5, 6, 7. La mortaise est pratiquée assez grande pour laisser pénétrer le tenon à queue, puis, au moyen d’une cale a on vient obliger le tenon à queue à descendre et à se placer dans la partie en glacis de même forme que le tenon et préparée pour le recevoir (fig. 11, 12).
Fig. 8, 9, 10. — Assemblage à queue d’hironde et à mi-bois.
On peut aussi avoir la queue d’hironde complète en employant une cale plus épaisse, en forme de parallélogramme, et placée obliquement. Elle doit être enfoncée à force comme la précédente (fig. 13).
Fig. 11, 12, 13 — Assemblage à queue d’hironde.
Assemblage d’onglet. — Il s’en fait de plusieurs sortes: l’assemblage à joint plat, qui est peu employé, sauf dans l’encadrement, à cause de son peu de solidité. En effet, on ne peut assurer une certaine cohésion des deux pièces qu’à l’aide de clous ou de vis, c’est le procédé employé par les encadreurs pour les cadres de tableaux, pris dans des profils courants, et devant être très économiques (fig. 14).
Assemblage d’onglet à simple tenon. — Dans cet assemblage une des pièces porte un tenon qui vient s’engager dans une mortaise pratiquée dans l’autre pièce, et le tout est fixé en place par une cheville (fig. 15).
Fig. 14. — Assemblage d’onglet.
Fig. 15. — Assemblage d’onglet à simple tenon.
Assemblage d’onglet à double tenon. — Il réclame des bois d’une certaine épaisseur parce qu’il faut trouver dans ladite épaisseur un tenon et une mortaise à chaque pièce (fig. 16, 17).
On peut encore procéder par tenon indépendant, c’est-à-dire les pièces ne portant que des mortaises et le tenon mobile venant les réunir; ainsi exécuté, cet assemblage peut être employé pour des bois de peu d’épaisseur, et l’aspect en élévation sera le même que celui indiqué figure 16, mais différera en plan comme nous l’indiquons (fig. 18).
Fig. 16, 17. — Assemblage à double tenon.
Fig. 18. — Assemblage à tenon mobile.
Assemblage d’onglet avec pigeon. — Les deux pièces portent à leur extrémité une sorte de grande rainure; on les réunit puis on introduit dans cette rainure une pièce triangulaire qui joue un rôle analogue au tenon mobile que nous avons vu précédemment figure 16.
Fig. 19. — Assemblage d’onglet avec pigeon.
Le tout chevillé comme l’indique le dessin (fig. 10).
Assemblage d’onglet à clé. — Dans ce mode d’assemblage les deux pièces sont mortaisées en biais et rendues solidaires par un tenon mobile plat ou carré de section et enfoncé légèrement à force (fig. 20). Pour tous les tenons mobiles, il est bien d’employer du bois dur.
Assemblage à queues d’hironde multiples. — Cet assemblage s’emploie en menuiserie pour les pièces qui se présentent d’équerre l’une sur l’autre par leur largeur. Les coupes sont faites de telle sorte que les pleins d’une des planches correspondent exactement aux entailles de l’autre et les remplissent complètement (fig. 21).
Fig. 20. — Assemblage d’onglet à clé.
Fig. 21. — Assemblage à queues d’hironde multiples.
A tous ces assemblages on peut donner une plus grande solidité en les collant à la colle forte.
Assemblage à rainure et languette. — Les bois étant assez limités de largeur, cet assemblage est le plus fréquemment employé ; c’est lui qui permet de constituer des panneaux présentant de grandes surfaces. C’est, en petit, un tenon et une mortaise continus, et il est généralement collé (fig. 22).
Fig. 22. — Assemblage à rainure et languette.
Fig. 23. — Assemblage d’emboiture.
Il est aussi très souvent utilisé pour les emboîtures, pièces destinées à recevoir dans une rainure pratiquée sur la longueur d’une de ses faces, la languette des extrémités de plusieurs planches déjà jointes entre elles sur leurs côtés (fig. 23).
Chranfrein ordinaire. — Le chanfrein simple consiste tout bonnement à abattre légèrement l’angle de la pièce (fig. 24).
Fig. 24. — Chanfrein ordinaire.
Fig. 25. — Chanfrein en gorge.
Fig. 26. — Chanfrein mouluré.
Fig. 27. — Rainure.
Chanfrein engorge. — Il présente généralement la forme d’un quart de cercle (fig. 25).
Chanfrein mouluré. — Le profil peut varier du quart de rond avec deux baguettes, jusqu’aux moulures très compliquées. Généralement il est plutôt simple à cause de sa dimension très restreinte (fig. 26).
Rainure. — La rainure est un petit canal poussé dans le bois et destinée à recevoir la languette (fig. 27).
Languette. — Sorte de tenon continu présentant environ le tiers de l’épaisseur de la pièce dans laquelle elle est prise, et destiné à pénétrer dans la rainure pour rendre deux pièces de bois solidaires (fig. 28).
Fig. 28. — Languette.
Fig. 29. — Languette à épaulement.
Fig. 30. — Languette rapportée.
La languette peut être à deux arasements, comme celle ci-dessus ou à un seul arasement et est alors dite à épaulement (fig. 29).
Enfin, elle peut être rapportée, et c’est alors une tringle que l’on fait entrer dans deux rainures poussées sur l’épaisseur des deux planches que l’on veut réunir (fig. 30).
Nous devons mentionner encore la languette métallique qui a l’avantage d’être plus résistante que celle en bois et de ne nécessiter que des rainures de peu d’épaisseur, ce qui affaiblit beaucoup moins le bois (fig. 31).
Fig. 31. — Languette métallique.
Fig. 32. — Feuillure.
Feuillure. — Une feuillure est une entaille longitudinale destinée à recevoir une menuiserie mobile, panneau ou partie ouvrante (fig. 32). La feuillure ne doit pas être confondue avec la rainure: la feuillure ne comporte que deux plans, alors que la rainure se compose de trois.
Arrêts. — Les détails de menuiserie que nous venons d’examiner peuvent être arrêtés à une ou aux deux extrémités. Nous ne nous occuperons que des arrêts de chanfreins.
Fig. 33. — Arrêt droit.
Fig. 34. — Arrêt en biseau.
Fig. 35. — Arrêt en cuiller.
Arrêt droit. — Il peut être employé pour tous les genres de chanfreins et pour des profils quelconques. Dans notre dessin il est seulement appliqué au chanfrein rectiligne (fig. 33).
Arrêt en biseau. — Ne convient qu’au chanfrein rectiligne ordinaire (fig. 34).
Arrêt en cuiller. — On peut l’employer pour arrêter un chanfrein ordinaire ou un chanfrein en gorge (fig. 35). Cet arrêt s’obtient très facilement à la machine, on peut dire qu’obtenu ainsi il ne coûte rien puisqu’il résulte de la forme même de l’outil qui sert à pousser le chanfrein.
Arrêts profilés. — On fait des arrêts profilés, plus ou moins décoratifs, et entièrement détachés des chanfreins qu’ils terminent. Ces arrêts se font à la main, sont tracés au préalable sur les deux faces et obtenus au ciseau ou tout autre outil propre à leur coupe. Nous en donnons quelques exemples (fig. 36, 37, 38 et 39).
Fig. 36, 37, 38, 39. — Arrêts profilés.
Les arrêts de feuillures, de rainures et de languettes se font simplement par la non-continuation de ces éléments de menuiserie.
Arrondissement ou arrondi. — Pour éviter les angles dangereux on découpe en forme de quart de cercle les angles des tablettes (fig. 40), et pour adoucir les angles on adoucit en les arrondissant sur un très faible rayon les angles de ces mêmes tablettes, des tasseaux, etc. (fig. 41).
Fig. 40. — Arrondissement.
Fig. 41. — Arrondi d’angle de tasseau.
Gorge d’écoulement. — La gorge d’écoulement est un petit canal en pente vers le milieu, que l’on fait dans les pièces d’appui des croisées pour l’évacuation des eaux de condensation (fig. 42).
Les eaux sont conduites à l’extérieur par un autre petit canal perpendiculaire b, appelé trou de buée (fig. 43).
Fig. 42. — Pièce d’appui.
Fig. 43. — Coupe de pièce d’appui.
Entailles. — Les entailles se font généralement soit pour assembler des pièces à mi-bois (fig. 44), soit pour assurer un repos à une tablette (fig. 45, 46), ou pour tout autre besoin analogue.
Fig. 44. — Entailles.
Fig. 45, 46. — Entailles pour tablettes.
Baguette sur joint. — La baguette sur joint sert à dissimuler, dans la mesure du possible, l’ouverture que produit le retrait du bois. Il résulte des lignes formées par la baguette une confusion très propice à dissimuler le jour produit par la dessiccation du bois (fig. 47).
Fig. 47. — Baguette sur joint.
Fourrures. — Les fourrures sont des pièces de bois, généralement brutes qui servent à appuyer un lambris, tout en assurant son isolement du mur. On en trouvera une application plus loin (fig. 92).
Tringles. — Bois minces que l’on cloue sur les murs pour permettre de clouer des toiles ou des étoffes (fig. 48). Les tringles sont d’abord posées au pourtour, puis on divise la surface par des tringles verticales et horizontales pour former des panneaux permettant suffisamment d’appui à l’étoffe.
Fig. 48. — Section de tringle.
Fig. 49. — Couvre-joint uni.
Fig. 50. — Couvre-joint mouluré.
Couvre-joint. — En menuiserie, c’est une baguette plate qui sert à recouvrir les joints de cloisons en planches. Le couvre-joint peut être uni (fig. 49), ou agrémenté de profils comme nous le montrons (fig. 50).
Tasseaux. — Pour trouver un point d’appui aux tablettes, ou cloue contre le mur ou contre une paroi en bois, une pièce de section généralement carrée d’environ 0,025 de côté avec un chanfrein sur un des angles (fig. 51).
La dimension de la section du tasseau varie, naturellement, avec la charge qu’il est appelé à supporter.
Fig. 51. — Tasseau
Baguettes. — Ce sont des tringles de bois arrondies à l’extérieur. Les baguettes ordinaires sont de trois sections différentes et de 0,075, 0,010 et 0,0125 de rayon. Le quart de rond (fig. 52), qui se place dans les angles rentrants; le demi-rond (tig. 53), qui se pose à plat sur le bord d’un angle, ou qui sert parfois de couvre-joint; enfin, la baguette d’angle ou trois quarts de rond (fig. 54), qui se pose à cheval sur la bissectrice de l’angle et protège ce dernier contre les écornures.
Fig. 52. — Quart de rond.
Fig. 53. — Demi-rond.
Fig. 54. — Baguette d’angle.
Nous donnons plus loin, figures 725 à 733 des profils de baguettes moulurées pouvant convenir dans certains travaux soignés.
Fig. 55. Plinthe.
Fig. 56. — Plinthe moulurée.
Toutes les baguettes sont fixées en place par un simple clouage. On peut cependant, dans certains cas, et quand le profil présente des parties plates, employer la vis.
Plinthes. — Pour garantir le bas des murs ou cloisons, on place immédiatement au-dessus du parquet des planches minces corroyées, de 0,11 de hauteur environ et de 0,013 à 0,018 d’épaisseur (fig. 55).
Les plinthes peuvent aussi être moulurées et sont alors prises dans un bois de 0,018 d’épaisseur (fig. 56).
Stylobates. — Ils ne diffèrent de la plinthe que par une hauteur plus considérable, ordinairement 0,22.
Cimaise ou cymaise. — La cimaise est une moulure qui sert de couronnement à un lambris de menuiserie ou qui règne sur les murs d’une pièce à une certaine hauteur au-dessus du plancher. Elle est simplement fixée au moyen de clous (fig. 57).
Fig. 57. — Cimaise.
On trouvera différents profils dans nos figures 752 à 758.
Chambranles. — Les portes d’intérieur sont ordinairement encadrées d’une moulure de dimensions variables suivant l’importance de la porte qu’elle accompagne. Dans les constructions très simples, cette moulure peut être prise dans un bois de 0,013 × 0,050 (fig. 58). Nous donnons un choix de profils divers (fig. 741 à 751).
Dans les travaux plus importants, le chambranle n’est plus une simple moulure encadrant, mais un véritable ouvrage de menuiserie composé de plusieurs pièces assemblées qui deviennent, à proprement parler, un revêtement (fig. 59).
Fig. 58. — Chambranle.
Les vantaux de porte affleurent ordinairement un des côtés du mur, de manière à pouvoir se développer entièrement, et se rabattre contre le mur en s’effaçant. De ce côté est le chambranle. De l’autre, la baie est encadrée dans un contre-chambranle. Les deux cadres dormants sont réunis par un lambris (fig. 60).
Fig. 59, 60. — Chambranle.
Fig. 61, 62. — Socle de chambranle.
Socle de chambranle. — Cette pièce est destinée à l’amortissement du chambranle par le bas (fig. 61, 62). Le socle n’est pas mouluré, est un peu plus saillant que le chambranle et taillé en biseau pour que la saillie s’accorde le mieux possible avec le profil de la moulure constituant le chambranle.
Socles de marches. — Ces socles remplissent, dans les escaliers, un rôle analogue à celui des plinthes dans les pièces d’habitation; on les fait de deux façons: A ressauts, composés de planches minces ayant la même hauteur que la marche, procédé qui diminue beaucoup le déchet de bois (fig. 63).
Ou bien par parties en forme de trapèze avec coupes perpendiculaires au rampant et une saillie de 0,05 à 0,07 au-dessus du nez de marche (fig. 64).
Fig. 63. — Socles de marches.
Fig. 64. — Socles de marches.
Comme les plinthes et les stylobates, ces socles ont de 0,013 à 0,018 d’épaisseur et peuvent être moulurés, comme nous en donnons une indication sur notre figure 64.
Barres d’appui. — Ces barres doivent être faites en bois dur, exposées qu’elles sont toujours aux intempéries. Elles reposent sur une traverse en fer ou sur un appui en fonte et pénètrent légèrement dans le mur vers le milieu du tableau des fenêtres. Elles affectent une section dans le genre des mains-courantes dont nous donnons les profils ci-après (fig. 66, 67, 68, 69 et 70).
On place parfois les barres d’appui en saillie sur le nu de manière à conserver le tableau disponible pour loger les lames des volets ou des persiennes. On est alors obligé de faire reposer la barre d’appui sur deux corbeaux scellés dans le mur (fig. 65), ou encore sur des corbeaux métalliques également scellés dans la maçonnerie.
Fig. 65. — Barre d’appui en saillie.
Mains-courantes. — La main-courante est la partie d’une rampe ou d’un balcon sur laquelle se pose la main. La forme la plus simple est celle qu’indique la main elle-même en serrant un objet, aussi ayant besoin d’une certaine surface d’appui ou de contact, on a adopté le profil en olive que la main donne lorsque les doigts, le pouce et les autres serrant un objet sont encore distants de trois centimètres environ (fig. 66). Les dimensions minima sont, pour les deux diamètres différents, 0,055 de largeur et 0,034 de hauteur.
Fig. 66. — Profil en olive.
Immédiatement après vient le profil dit à gorge, peu différent du précédent. Ce profil se prend dans un bois ayant au moins 0,059 × 0,041 (fig. 67).
Pour les modèles à profils variés, les dimensions ne sont fixées que par la nécessité de permettre à la main de saisir la rampe pour éviter une chute, et encore en fait-on de beaucoup plus fortes, comme nous le verrons plus loin.
Fig. 67. — Profil à gorge.
Fig. 68, 69, 70 et 71. — Profils de mains-courantes.
Voici quelques-uns des profils les plus couramment employés (fig. 68, 69, 70 et 71).
Fig. 72, 73. — Main-courante.
Les mains-courantes pour rampes et balustrades en bois ont des dimensions beaucoup plus considérables, les plus petites sont obtenues par des bois de 0,06 × 0,08 (fig. 72); d’autres dans du bois de 0,08 × 0,08 (fig. 73); enfin de dimensions plus grandes suivant l’importance et l’aspect de l’ensemble de l’ouvrage (fig. 74, 75 et 76).
Fig. 74, 75 et 76. — Profils de mains-courantes.
On fait aussi des mains-courantes contre les murs, soit pour doubler la rampe dans un escalier large, soit dans un escalier entre murs. Ces mains-courantes peuvent être sur supports scellés (fig. 77), ou continues et en applique comme le montre la figure 78.
Huisseries. — On appelle ainsi un bâti en bois qui fait partie d’une cloison ou d’un pan de bois. Une huisserie est composée de deux poteaux et d’une traverse ou linteau (fig. 79).
Fig. 77. — Main-courante sur support.
Fig. 78. — Main-courante en applique.
Fig. 79. — Huisserie.
Généralement, elle se fait en bois de 0,08 × 0.80 avec feuillure pour recevoir la porte (fig. 80). Dans les cloisons en brique de 0,11 d’épaisseur l’huisserie est faite en bois de 0,08 × 0,15.
Ces huisseries, dans les cloisons de 0,08 et dans celles de 0,15, affleurent l’enduit et sont nervées pour recevoir le carreau de plâtre ou la brique (fig. 81), et la traverse est assemblée à tenons et mortaises.
Fig. 80. — Feuillure
Fig. 81. — Poteau d’huisserie.
Dans certains cas on emploie l’huisserie à chapeau. La traverse est alors un véritable linteau (fig. 82).
Enfin, l’huisserie peut faire partie d’un pan de bois et affecter une forme quelconque. Les bois qui la composent ont alors des dimensions d’équarrissage en rapport avec le pan de bois dans lequel l’huisserie doit être incorporée (fig. 83, 84).
Poteaux de remplissage. — On appelle ainsi les poteaux qui sont destinés à consolider les cloisons légères en carreaux de plâtre. Ils sont nervés sur deux faces et ont les mêmes dimensions que les poteaux d’huisserie suivant qu’ils sont logés dans des cloisons de 0,08 ou 0,15 d’épaisseur, enduits compris (fig. 85). Ils se placent à une distance de 1m,50 environ et doivent être scellés haut et bas.
Fig. 82. — Huisserie à chapeau.
Fig. 83, 84. — Huisserie dans un pan de bois.
Fig. 85. — Poteau de remplissage.
Fig. 86. — Bâti et contre-bâti.
Fig. 87. — Bâti et contre-bâti en saillie.
Bâtis et contre-bâti. — D’une manière générale, on appelle bâti l’encadrement que forment les montants et les traverses qui reçoivent les panneaux d’une porte, d’un lambris ou encore des lames de persiennes. Nous verrons ces différents bâtis en parlant de chacun de ces ouvrages.
Le bâti dormant d’une porte ou d’une croisée est un cadre ajusté et scellé à demeure dans les feuillures réservées dans la maçonnerie d’une porte ou d’une fenêtre. Les épaisseurs varient de 0,034 à 0,080.
Le contre-bâti s’emploie pour les portes et est scellé à pattes sur la face du mur opposée à celle qui reçoit le bâti. Ses dimensions sont moindres, généralement il n’a que 0,027 d’épaisseur. Il n’a aucune fatigue et protège surtout l’angle du mur.
Autrement que par sa dimension, il se différencie du bâti en ce sens qu’il n’a pas de feuillure et que c’est sur le bâti que la porte est ferrée et vient battre (fig. 86).
Les bâtis se font toujours en bois d’un échantillon plus fort que la porte ou la fenêtre qu’ils reçoivent, ainsi, par exemple, une porte de 0,034 d’épaisseur devra avoir un bâti de 0,41; une fenêtre également en 0,034 aura un bâti de 0,041 ou de 0,054.
fig. 87