DE LA DANSE MODERNE A LA DANSE CONTEMPORAINE

ACCORDING TO EVE - Musique George Crumb - Chorégraphie John Butler1

Création le 24 novembre 1972, Alvin Ailey American Dance Theater New York City Center.

Racontant l'histoire de Caïn et Abel à travers le regard d'Eve, ce ballet biblique explore les relations et les émotions familiales. Alors que les deux frères se disputent, Eve se tient entre eux avec une inquiétude et une compassion maternelle.

Alvin Ailey American Dance Theater

Je me souviens...

C'est,tout d'abord, une expérience visuelle des plus saisissantes. Rouben Ter Arutunian a créé un décor brillant et lumineux. C'est comme des voiles de goélette focalisées sur un petit cercle - l'effet est évidemment abstrait, mais dans sa beauté chatoyante, il suggère un monde de lumière vierge. C'est un deuxième Eden, après la chute mais avant le meurtre. La simplicité de ce décor est époustouflante - en effet, lorsque le rideau se lève, le public lâche un souffle d'émerveillement. Pour la musique, Butler a pris Ancient Voices of Children de George Crumb, une partition vocale, aérienne et évocatrice qui flotte aussi facilement dans le vent que le décor du ballet. Ainsi donc, le ballet met en scène Eve et ses deux fils, Cain et Abel. Eve est ici loin de son rôle habituel de tentatrice et d'amante : elle est la mère de l'humanité toute entière : Eve, sollicitude, douleur, pardon.

Les ballets de Butler sont les cartes délicatement dessinées des relations humaines. Mais ici, sa chorégraphie a un attrait sculptural particulier - ses danseurs s'enlacent et s'enlacent. Ils donnent un vision très précise, léchée, perfectionniste. La danse que propose Butler semble « déconnectée » d'un espace comme effacé.

Spectacle.

27 septembre 1979 - THÉÂTRE DE LA VILLE-PARIS - Alvin Ailey American Dance Theater

Donna Wood - Eve//Michihiko Oka - Caïn//Masazumi Chaya - Abel

AIRS - Musique G.F.Haendel - Chorégraphie Paul Taylor2 - Création le 30 mai 1978, Paul Taylor Dance Company

Paul Taylor a d'abord commencé à chorégraphier Airs pour l'American Ballet Theatre, sur une musique de Sibelius. Après plusieurs répétitions, il s'est rendu compte que les contraintes de temps et le manque de familiarité avec les danseurs rendraient le projet irréalisable et il dût l'abandonner.

En 1978, il reprend Airs, avec sa propre compagnie, en utilisant un peu du même matériel de mouvement, sur une musique de Haendel, cette fois. Le titre original était Windward, qui reflétait les images des courants d'air et d'eau. Les mouvements des danseurs et leurs configurations spatiales suggèrent des rafales, des tourbillons et un flux d'énergie d'une forme à l'autre et d'un danseur à l'autre.

Dans Airs, comme pour beaucoup de ses danses, Taylor a choisi d'utiliser un arrangement de morceaux plutôt qu'une seule composition. Malgré le fait qu'il ne lise pas la musique, il a la capacité étrange de faire correspondre la tonalité dominante et l'instrumentation d'une section musicale à une autre. Taylor se sent plus à l'aise de travailler avec les compositeurs baroques, car la structure formelle de cette musique correspond clairement à son propre sens de la danse.

Le classicisme, le formalisme et le lyrisme de Airs donnent à cette pièce un véritable aspect de ballet.

Depuis sa création, Airs est entré au répertoire de nombreuses compagnies, dont le Royal Danish Ballet, le Ballet Rambert, le Birmingham Royal Ballet et l'American Ballet Theatre.

Je me souviens...

Airs surprend par son style très classique, très épuré mais également par la diversité, la richesse du langage de Taylor. Un véritable petit trésor à découvrir et à déguster.

Spectacles.

15 novembre 1979 - THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES-PARIS - XVIIème Festival International de Danse de Paris - The Paul Taylor Dance Company Carolyn Adams, Elie Chaib, Ruth Andrien, Christopher Gillis, Victoria Uris, Susan McGuire, Thomas Evert 28 juin 1983 - METROPOLITAN OPERA-NEW YORK - American Ballet Theatre

Gabrielle Brown, Lisa Lockwood , Amy Rose, David Moore, Gregory Osborne, Lawrence Pech, Kathleen Moore

ALLEGRO, IL PENSEROSO ED IL MODERATO (L') - Musique G.-F. Haendel - Chorégraphie Mark Morris3

Création le 26 novembre 1989 THÉÂTRE ROYAL DE LA MONNAIE-BRUXELLES Monnaie Dance Group

Je me souviens...

Etonnant mélange de classicisme et de modernité.

Les deux premiers caractères, L’Allegro – tempérament joyeux, optimiste et extraverti- et Il Penseroso, caractère mélancolique et renfermé – sont traités par Milton ; le troisième, Il Moderato a été ajouté par le librettiste de Haendel, comme élément d’ordre et de mesure.

Morris s’inscrit dans une continuité. Il revendique l’héritage du trio Milton, Haendel et William Blake, auteur d’une série d’aquarelles illustrant les poèmes de Milton ; sa danse est le fruit d’une longue tradition, et les emprunts sont nombreux et variés, du style balanchinien aux danses folkloriques bulgares, en passant par les dessins de Blake ; et pourtant, Morris parvient à créer une œuvre originale. Visiblement, il veut réaliser une synthèse des éléments ingérés tout en les mâtinant de son empreinte propre. Le résultat se révèle difficile d’accès aux non-initiés. Et ce, même si la danse de Mark Morris revendique une apparente simplicité, sa proximité avec la vie, interrogeant la frontière entre le mouvement dansé et les gestes de tous les jours. L’exigence est pourtant omniprésente : rapidité, précision des mouvements, perfection des ensembles, musicalité sans faille et légèreté, demandent une grande habileté aux danseurs.

L’œuvre de Morris est ambitieuse, l'est-elle trop ? Pour ma part, si l'audace et l'ambition sont présentes, sans conteste ; pour s'attaquer à une telle oeuvre, il eût fallu beaucoup plus de talent et d'humilité.

Spectacle.

28 novembre 1989 - THÉÂTRE ROYAL DE LA MONNAIE-BRUXELLES

Monnaie Dance Group 1


1 - John Butler (1918-1993). Chorégraphe qui se fit notamment connaître par son pas de deux After Eden. Parmi ses autres ballets importants, on peut citer Carmina Burana, According to Eve et Portrait of Billie. Il a dansé dans des comédies musicales de Broadway, dont Oklahoma ! On the Town, Hollywood Pinafore et Inside U.S.A. Il a également joué dans le film de la MGM de 1948 Paroles et musique. Butler a été chorégraphe à la télévision à la fin des années 1940 pour des revues, Omnibus, Camera Three. Il a crée pour le Metropolitan Opera, le New York City Ballet et l'Alvin Ailey American Dance Theatre.

2 - Paul Taylor, avec Merce Cunningham dont il fut un des disciples de la première période et Erick Hawkins, fait partie des principaux créateurs dans la lignée de Martha Graham, à la compagnie de laquelle il a appartenu comme danseur pendant sept ans à partir de 1955, tout en travaillant avec un petit groupe qui devint la Paul Taylor Dance Company.

Le ballet qui a largement contribué à sa popularité aux Etats-Unis et dans le monde, est Auréole de 1962, une merveille de danse pure sur des pages de Haendel. Cette pièce, lyrique, que nombre de compagnies, dont le Ballet de l'Opéra de Paris, ont à leur répertoire est à classer dans la veine lumineuse de la production de Paul Taylor,riche de quelque 140 titres.

Le langage de ce chorégraphe est toujours parfaitement reconnaissable, même s'il se refusait à le qualifier de style et même si il est teinté d'humour comme dans Three epitaphs de 1956 ou The Book of beasts de 1971.

Avant de venir à la danse, Paul Taylor a été étudiant en peinture (d'où sa familiarité avec Rauschenberg et Jasper Jones utilisées comme décorateurs-costumiers) et un champion de natation ce qui peut expliquer le côté athlétique de sa danse.

Dans une interview il déclarait « Je suis un pessimiste plein d’espoir et j’observe l es choses sous ce double éclairage d’ombre et de lumière , de que mon travail tente de traduire ».

3 - Mark Morris (1956-). Formé à la danse (classique et contemporaine, mais aussi au flamenco et à la danse traditionnelle, principalement des Balkans dans sa ville natale, il emménage à New York en 1976 et est interprète chez Lar Lubovitch, Twyla Tharp, Hannah Kahn et Laura Dean. Il fonde sa propre compagnie en 1980, le Mark Morris Dance Group. Découvert par Gérard Mortier, Morris est engagé avec sa compagnie comme chorégraphe en résidence de 1988 à 1991 au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, à la suite du départ de Maurice Béjart. Durant cette période, il crée L'Allegro, il Penseroso ed il Moderato (musique de Haendel, 1988), Dido and Aeneas (musique de Purcell, 1989) et The Hard Nut (une version décoiffante du Casse-noisette de Tchaïkovski, 1991). Chorégraphe fécond (plus de 100 ballets à son actif) mais controversé à Bruxelles, fréquemment sifflé et hué, sa dernière saison est ponctuée par un « Mark Morris, go home !» titré par le quotidien Le Soir. Il n'en demeure pas moins une figure importante de la danse contemporaine américaine. À partir de 1992, il est chorégraphe invité dans de nombreuses compagnies comme le Joffrey Ballet de Chicago, le Ballet de l'Opéra de Paris, le San Francisco Ballet. Il devient en 2001, chorégraphe résident à la Brooklyn Academy of Music quilui fournit un espace de création de danse à New York, les Mark Morris Studios.

ARTIFACT / ARTIFACT SUITE - Musique J.S. Bach/Eva Crossman-Hecht - Chorégraphie William Forsythe4

Création 1984 Ballet de Francfort / 2004 Scottish Ballet

Je me souviens...

Artifact suite se présente comme une version épurée d'Artifact. Forsythe y préserve de manière condensée les fondements de sa pensée en allégeant la pièce de sa narration et de sa théâtralité initiales et en se concentrant sur un travail purement chorégraphique. Il compose à partir d'un vocabulaire très limité de pas simples qu'il fait évoluer vers une diversité toujours plus grande. Ces phrases chorégraphiques sont ensuite répétées et multipliées en une foule de constellations. Dans le final, les solistes et les ensembles se répondent par des mouvements en miroir, guidés par différents principes d'organisation - symétrie et asymétrie, progression simultanée ou séparation -. Les interprètes alternent de brefs soli, des duos violents et saisissants qui s'achèvent sur un ensemble géométrique majestueux. Tout cela accompagné, soutenu par la Chaconne en ré mineur pour violon de Jean-Sébastien Bach, et des variations pour piano développées sur le même thème par Eva Crossman-Hecht. L'impression d'alternance entre ordre et désordre est renforcée par des effets scénographiques percutants:jeux d'ombres et de lumière exécutés à la manière d'un peintre, flashes aveuglants, noirs intempestifs et brusque chute de rideau, simultanéité des actions, etc. Les danseurs et spectateurs sont confrontés à un espace scénique en constant changement. Forsythe, qui a toujours été passionné par l'illusion scénique,joue ici plus que jamais avec la perception du spectateur, fidèle à sa formule consacrée : « bienvenue à ce que vous croyez voir ». À l'évidence, il questionne la manière dont le spectateur donne du sens à ce qu'il perçoit et dont le mouvement et les éléments scénographiques sont impliqués dans l'élaboration de ce sens.

Pour bien comprendre, je relisais ses déclarations d'alors : « Par l'intermédiaire des éléments du décor et des jeux de lumière, j'aime cacher, rendre incertain ce qui se passe sur scène. Je fais de l'obstruction, je mets des obstacles et développe ce que j'appelle une poésie de la disparition. Les gens ont toujours peur que les choses disparaissent. Mais la vie sans la mort, la lumière sans l'obscurité, ce serait terrifiant. La pénombre c’est ce qui permet d’imaginer. » En déroutant le spectateur, Forsythe crée ainsi une ode au geste isolé qu'il substitue à la vision organisée du ballet,la frontalité de la scène et les codes habituels de la représentation.

Cette construction fragmentée, le vocabulaire d'une diversité inépuisable, poussé au-delà de ses limites, le vertige des effets scénographiques, induit par l'incessante instabilité des repères visuels, et l'ambiance mystérieuse d'un ballet qui se raconte par ses propres pas, font d’Artifact Suite, un exemple particulièrement emblématique de l'univers créatif de William Forsythe.

Spectacles.

29 juin 1988 - T.M.P.-THÉÂTRE DU CHATELET-PARIS - Ballet de Francfort

(ARTIFACT) - Élisabeth Corbett, Gisella Schneider, Leigh Matthews, Andrew Levinson, Isabel Gerber, Mafaele Giovanola, Ursula Schwarz, Douglas Becker, Christopher Johnson, Thomas Mc Manus

5 avril 2008 - OPÉRA DE PARIS-BASTILLE

(ARTIFACT SUITE) - Eleonora Abbagnato, Benjamin Pech, Laure Muret, Stéphane Phavorin


4 - William Forsythe (1949- ). Il est l'un des chorégraphes contemporains les plus en vue de la fin du XXème siècle sur la scène internationale. Natif de New York, il a étudié la danse à l'Université de Jacksonville (Floride) et à la Joffrey Ballet School à New York. Il ne cache pas qu'il a commencé à danser sur du rock and roll à l'adolescence, dans les années 1960. Cependant, sa carrière de danseur proprement dite a débuté en 1973, quand il s'est joint au Ballet de Stuttgart en Allemagne. Sa première chorégraphie, Urlicht (1976), était un duo dansé sur une musique de Gustav Mahler. Artiste particulièrement fécond, il a créé plus de vingt ballets au cours des sept années suivantes, que ce soit pour le Ballet de Stuttgart ou d'autres compagnies de premier plan. En 1984, il prend la direction du Ballet de Francfort, qu'il allait diriger jusqu'en 2004. En vingt ans avec cette compagnie, M. Forsythe a développé un répertoire d'œuvres postmodernes hautement originales, couramment évoquées par la critique comme des « déconstructions » des techniques de ballet traditionnelles. Ses chorégraphies ont la réputation d'exiger énormément des interprètes, réclamant d'eux une souplesse et une force extrêmes. Établi à Francfort, William Forsythe, crée The Forsythe Company pour présenter ses pièces les plus complexes et théâtrales. Ses œuvres figurent aussi au répertoire d'un grand nombre de compagnies de renommée internationale.

AS TIME GOES BY - Musique Franz-Joseph Haydn - Chorégraphie Twyla Tharp5- Création Joffrey Ballet, 1973 à New York

As Time Goes By, à l'instar de la musique - 3ème et 4ème mouvements de la Symphonie n°45 en fa dièse mineur, dite « Les Adieux » - , commence dans l'euphorie et l'énergie du grand nombre, le ballet se termine mélancoliquement, par raréfaction progressive des participants, sur la solitude du danseur.

Je me souviens...

Ce ballet donne une image abstraite de la vie de l'individu face à une société de type tribal. Ce pourrait ressembler aux Noces de Nijinska. Ce sentiment me semble tellement évident que j'aimerais savoir si Twyla Tharp s'en est ou non inspirée. Le langage de Tharp prend tantôt des nuances de nonchalance, tantôt celles d'une agressivité marquée, et traduit ainsi des humeurs très humaines.

Spectacle.

13 octobre 1993 - OPÉRA DE PARIS-GARNIER - Twyla Tharp & Dancers

Shawn Black, Allison Brown, Stacy Caddell, Julie Michael, Amy O'Brien, Victoria Pasquale, Shawn Stevens, Daniel Chait, Fabrice Herrault, Kevin Irving, Petter Jacobson, Daniel Otevrel, Geoffrey Rhue, Keith Roberts

AURÉOLE - Musique G.F.Haendel - Chorégraphie Paul Taylor - Création 1962

Hommage6 .

En 1957, dans un petit théâtre de la 92èmerue à Manhattan, un jeune homme cravaté et costumé répète inlassablement les mêmes gestes quotidiens au son d'une horloge parlante qui égrène les secondes. En coulisses, Robert Rauschenberg, Jasper Johns et John Cage se délectent. Les autres, en salle, moins. Peut-être parce que les spectateurs attendaient de ce danseur souriant, blondinet à la bouille de gendre idéal qu'il joue le grand jeu. Seulement voilà, on est déjà dans les années 60, et la danse américaine vit sa révolution. Le jeune homme n'est pas pour rien dans ce changement de paradigme. C'est pour cette raison que l'on dit, à l'annonce de sa mort, mercredi, à 88 ans, qu'il était un des derniers monstres sacrés de la danse moderne, témoin d'une époque aujourd'hui observée avec nostalgie, celle où la danse américaine, révolutionnaire, donnaitle«la» de la création m ondiale,ettrouvaiten France une terre d'accueil privilégiée.

Les années 60, c'était l'époque où les stars d'outre-Atlantique Merce Cunningham, Martha Graham, ou Georges Balanchine créaient des rôles spécialement pour lui. Et avant que ce natif de Pennsylvanie ne s'affirme comme un chorégraphe incontournable, un de ceux qui, à l'instar d'Alvin Ailey, imposèrent le mouvement comme outil possible de critique sociale et inventa pour les Etats-Unis une autre veine que le jazz.

Récompensée d'un Bessie Award en 2012, sa carrière s'étale sur un demi-siècle - 147 pièces -, et épouse l'histoire d'un des mouvements artistiques les plus influents de la seconde moitié du XXème siècle. En 2012, treize de ses œuvres étaient programmées aux Etés de la danse, à Paris, et rappelaient l'étendue d'une recherche diversement menée sur le champ du burlesque, de la tragédie antique comme de la comédie musicale engagée. Ce fut une des dernières occasions de prendre la mesure de son vocabulaire spectaculaire, avec sauts hallucinants sans préparation, diagonales éclair, volte-face impétueuse et hyper-flexion des jambes, style qu'il peaufina jusqu'à sa mort, lui qui créait encore en 2014, pour la Paul Taylor Dance Company, creuset promouvant encore et encore de nouvelles générations de danseurs. Danseurs dont il a souvent su repérer les talents. Dans les années 50, il disait de cette jeune interprète d'une vingtaine d'années venue travailler à ses côtés, qu'elle était «merveilleuse de tristesse et de maigreur». Elle s'appelait Pina Bausch.

« Aureole, perhaps his first major success, was the first time Taylor combined his loping antelope style of movement with baroque music, and its grace and individuality instantly spun into orbit throughout the world of dance. There is an interestingly variegated luminosity of spirit that recalls fluffy clouds on Shakespeare’s summer’s day. »

Clive Barnes, New York Post

Spectacles.

11 juin 1974 - PALAIS DES SPORTS-PARIS - Ballet de l'Opéra de Paris

Wilfride Piollet, Charles Jude, Ghislaine Mathiot- 1er’3èmeet 5èmemouvement//Merle Park - 1er3ème4ème et 5ème mouvement//Rudolf Noureev - 2ème, 4ème et 5ème mouvement

27 novembre 1978 - THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES-PARIS - XVIème Festival International de Danse de Paris Rudolf Noureev and Friends

Florence Clerc, Wilfride Piollet, Charles Jude - 1er,3ème et 5ème mouvement//Ghislaine Mathiot - 1er3ème4ème et 5ème mouvement Rudolf Noureev - 2ème, 4ème et 5ème mouvement

28 mars 1979 - OPÉRA DE PARIS

Florence Clerc, Wilfride Piollet, Charles Jude - 1er,3èmeet 5èmemouvement//Ghislaine Mathiot - 1er3ème4ème et 5ème mouvement//Jean Guizerix - 2ème, 4ème et 5ème mouvement

27 décembre 1979 - PALAIS DES SPORTS-PARIS - Ballet de l'Opéra de Paris

Wilfride Piollet, Ghislaine Mathiot, Monique Loudières, Jean Guizerix, Jean-Christophe Paré


5 - Twyla Tharp - Depuis qu'elle a obtenu son diplôme du Barnard College en 1963, Mme Tharp a chorégraphié plus de cent soixante œuvres : cent vingt-neuf danses, douze émissions spéciales de télévision, six films hollywoodiens, quatre ballets complets, quatre spectacles de Broadway et deux routines de patinage artistique. Elle a reçu un Tony Award, deux Emmy Awards, dix-neuf doctorats honorifiques, le Vietnam Veterans of America President's Award, la National Medal of the Arts 2004, le Jerome Robbins Prize 2008 et un Kennedy Center Honor 2008. Parmi ses nombreuses subventions, on compte la bourse John D. et Catherine T. MacArthur. Elle est membre de l'American Academy of Arts and Sciences, de l'American Philosophical Society, et membre honoraire de l'American Academy of Arts and Letters.. En 1965, Twyla Tharp a fondé sa compagnie de danse, Twyla Tharp Dance. Sa danse sont reconnue pour sa créativité, son esprit sa précision technique.. En combinant différentes formes de mouvement - comme le jazz, le ballet, la boxe et des inventions de sa propre fabrication - le travail de Tharp élargit les frontières du ballet et de la danse moderne... En plus de chorégraphier pour sa propre compagnie, elle a créé pour le Joffrey Ballet, l'American Ballet Theatre, l'Opéra de Paris, le Royal Ballet, le New York City Ballet, le Boston Ballet, l'Australian Ballet, Hubbard Street Dance Chicago, la Martha Graham Dance Company, le Miami City Ballet, le Pacific Northwest Ballet, l'Atlanta Ballet et le Royal Winnipeg Ballet. Aujourd'hui, des compagnies de ballet et de danse du monde entier continuent de présenter ses œuvres.

Le travail de Twyla Tharp a été présenté pour la première fois à Broadway en 1980 avec WHEN WE WERE VERY YOUNG, suivi de sa collaboration avec le musicien David Byrne sur THE CATHERINE WHEEL et plus tard de SINGIN' IN THE RAIN. En 2002, elle crée la comédie musicale MOVIN' OUT, sur la musique et les paroles de Billy Joel. Puis ce sera THE TIMES THEY ARE A-CHANGIN avec la musique et les paroles de Bob Dylan et COME FLY AWAY, sur des chansons de Frank Sinatra. Au cinéma, elle collaboré avec le réalisateur Milos Forman sur HAIR, RAGTIME et AMADEUS. Elle a également travaillé avec Taylor Hackford sur WHITE NIGHTS et James Brooks sur I'LL DO ANYTHING. Pour la télévision, elle a notamment chorégraphié SUE'S LEG pour l'épisode inaugural de DANCE IN AMERICA de PBS en 1976, coproduit et dirigé MAKING TELEVISION DANCE, et dirigé THE CATHERINE WHEEL pour BBC Television. Elle a codirigé l'émission spéciale de télévision BARYSHNIKOV BY THARP. En 1992, elle publie son autobiographie PUSH COMES TO SHOVE. Elle a ensuite écrit THE CREATIVE HABIT : Learn it and Use it for Life,suivi de THE COLLABORATIVE HABIT : Life Lessons for Working Together. Elle travaille actuellement sur un quatrième livre. Aujourd'hui, Mme Tharp continue à créer.

6 - Libération - Ève Beauvallet - 30 août 2018

AUTUMN FIELDS - Musique Phil Glass - Chorégraphie Viola Farber7 - Création 1978 pour le Ballet Théâtre Français de Nancy

Un rêve lancinant où s'affrontent et se confrontent des êtres à mi-chemin entre la réalité et le rêve. La chorégraphe s'inspire de la campagne française à automne.

Spectacle.

3 avril 1979 - THÉÂTRE DE LA VILLE-PARIS - Ballet Théâtre Français de Nancy

Noriko Kubota, Jean-Claude Giorgini, Catherine Brunet, Jean-Pierre Hamm, Henri Harent, Philippe Mûhl, Véronique Murillo, Noëlle Simonet, Stefan Wyszotynski

BALLET POUR TAM-TAM ET PERCUSSIONS - Musique Jean-Pierre Drouet/Pierre Cheriza - Chorégraphie Félix Blaska Création 1970

« Au début des années 60, alors que j'étais en tournée avec les Ballets Roland Petit en Afrique du Sud, j'ai assisté à un spectacle de danse traditionnelle, sur le site d'une mine d'or. Ce jour-là j'ai reçu un choc. Moi qui était pétri de danse classique, je me suis senti émerveillé, aimanté par la gestuelle et la rythmique africaines. Quelques années de maturation m’ont amené à créer Tam-tam et percussions en 1970. Les styles se sont mélangés, entrecroisés aussi bien au niveau de la musique que de la danse, ils ont fusionné, comme l'on dirait aujourd’hui, c’est peut-être ce qui rend ce ballet encore si actuel. »

Felix Blaska

Spectacle.

4 mai 2004 - THÉÂTRE EL MENZAH 6-TUNIS - CNSM Lyon

Les élèves du CNCM

BEFORE NIGHTFALL - Musique Bohuslav Martinù - Chorégraphie Nils Christe 8 - Création le 6 mars 1985 à l'Opéra de Paris

L'atmosphère agressive et lourde qui caractérise la musique de Martinù, composée à la veille de la Seconde Guerre mondiale, se retrouve dans les mouvements créés par Nils Christe. Le titre du ballet réfère à la guerre sur le point d'éclater et le thème central en est l'incertitude et l'angoisse inhérentes à l'imminence du danger.

Spectacle.

5 juillet 2013 - THÉÂTRE DU CHATELET-PARIS - Wiener StaatsBallett - Soirée Hommage à Rudolf Noureev

Ketevan Papava, Eno Peci, Nina Polakova, Roman Lazik, Alice Firenze, Mihail Sosnovschi, Gala Jovanovic, Attila Bako, Erika Kovacova, Kamil Palevka, Reina Sawai, Greig Matthews


7 - Viola Farber (1931-1998). Danseuse, chorégraphe et professeur américain. Elle a étudié avec Craske et Cunningham, et s'est jointe à la compagnie de ce dernier lors de sa fondation en 1953. Elle est restée avec Cunningham jusqu'en 1965, et a dansé avec Paul Taylor, après quoi elle a commencé à chorégraphier pour sa propre compagnie qui, à partir de 1968, a fait de nombreuses tournées en Amérique du Nord et en Europe. Son style se caractérise par un mouvement dense et exigeant, un sens de l'ironie et une qualité dramatique allusive. Ses œuvres comprennent notamment Survey (1971), Dune (1972). Entre 1981 et 1983, elle a été directrice artistique du Centre National de Danse Contemporaine à Angers, et après avoir travaillé comme chorégraphe et professeur indépendant à travers l'Europe et les Etats-Unis, elle a été nommée directrice de la danse au Sarah Lawrence College, New York en 1988. En 1995, elle a interprété le Three Step (Shipwreck) avec son ancien élève Ralph Lemon.

8- Nils Christe (Rotterdam, 1949) a reçu sa formation de danseur à l'Académie de danse de Rotterdam et a été pendant quinze ans l'un des principaux danseurs du Nederlands Dans Theater. C'est là qu'il a réalisé sa première chorégraphie en 1974. Elle a été rapidement suivie par d'autres œuvres, dont le Quatuor 1, avec lequel il a remporté le premier prix du célèbre concours de chorégraphie de Cologne en 1979. De 1986 à 1992, Christe a été le directeur artistique du Scapino Ballet. Aux Pays-Bas, il a également réalisé des chorégraphies pour Alexandra Radius et Han Ebbelaar, pour le Het Nationale Ballet, le Rotterdamse Dansgroup, Djazzex et pour Introdans. Introdans entretient un lien étroit avec Christe depuis 1981 et le répertoire compte aujourd'hui un total de 25 œuvres de lui. En septembre 2014, c'est pour Introdans qu'il crée son Kleines Requiem.

BELONG - Musique Syrinx - Chorégraphie Norbert Vesak9 - Création pour le Royal Winnipeg Ballet

Spectacle.

2 février 1983 - THÉÂTRE DE LA VILLE-PARIS - Dennis Wayne and dancers

Hélène Roux et Dennis Wayne

24 mars 1980 - UNESCO-PARIS - Hommage à Alicia Alonso - Dennis Wayne and Dancers

Alexandra Wells et Dennis Wayne

BRAHMS' PAGANINI - Musique Johannes Brahms - Chorégraphie Twyla Tharp

Création 8 février 1980 pour Twyla Tharp Dance, Victory Theatre

La musique choisie est extraite des Variations sur un thème de Paganini, oeuvre composée en 1862-1863 qui comporte deux livres de quatorze variations chacun. Les variations de Brahms sur ce thème sont des études transcendantes, dont chacune à une particularité pianistique, sans jamais perdre l'aspect expressif.

Twyla Tharp a réalisé une première version de ce ballet en 1980. Elle le reprend pour de nouveaux interprètes, en utilisant, seulement, le deuxième livre des Variations.

Spectacle.

13 octobre 1993 - OPÉRA DE PARIS-GARNIER - Twyla Tharp & Dancers

Jamie Bishton, Jodi Melnick, Amy O'Brien, Geoffrey Rhue, Kevin Irving

CASCADES - Musique Franz Schubert - Chorégraphie Norman Walker10 - Création à Paris 1982

Spectacle.

2 février 1983 - THÉÂTRE DE LA VILLE-PARIS - Dennis Wayne and dancers Hélène Roux, Karen Stasik, Loretta Valdespino, Marcos Dinnerstein, Mark Maples, Richard Orbach

CHACONNE - Musique J.S. Bach - Chorégraphie José Limon - Création 27 décembre 1942

Initialement, vers la fin du XVIème siècle, la chaconne est une chanson populaire à danser, à trois temps de caractère vif, originaire d'Amérique, pendant le vice royaume de Nouvelle-Espagne et introduite en Espagne par les marins. Bach a utilisé la stricte forme musicale de la chaconne mais l'a enrichie d'implications chargées de puissance émotionnelle. José Limon a tenté de traduire l'austérité formelle en l'alliant à la profonde émotion que dégage la musique.

Je me souviens...

Avec Chaconne, une partie de l'intensité que nous ressentons est de voir Jean Guizerix relever le défi de la forme. Il est parfait et conforme en tous points à la demande de Limon : « La musique doit sortir de votre corps. »

Spectacle.

25 avril 1991 - CENTRE GEORGES POMPIDOU-PARIS - Une heure avec...

Jean Guizerix

CHAISES MUSICALES (LES) - Musique Andrew Lloyd Weber - Chorégraphie Lynne Taylor-Corbett11 - Création 1979

Les Chaises musicales recrée l'univers de l'enfance par le jeu, les espiègleries.

Spectacle.

3 novembre 1979 - THÉATRE D'ANTONY - Les Ballets Jazz de Montreal

Anne Barnett, Marie-Lise Bernier, Kim Borlin, Roderick Johnson, Jacques Marcil, Marlène Ménard, Francine Mercure, Louis-André Paquette

CHAT DE SCHÖNDINGER (LE) - Musique Gérard Hourbette - Chorégraphie Karole Armitage12

Création le 7 juin 2001pour le Ballet Théâtre Français de Nancy

« Le titre vient du monde de la physique quantique. Cependant, je l’utilise comme une image pour décrire comment nous sommes habités par des forces que nous ne comprenons pas. La danse en soi est aussi le sujet du « chat ».

Karole Arm itage

Je me souviens...

Je savais Armitage fantasque, rock 'n' roll... mais à ce point ! Aller nous chercher Schrôdinger et s on chat13 !!! Pauvre bête! En plus,rien à voir avec ce qui se passesurscène. Spectacle.

7 juin 2001 - THÉÂTRE DE CHAILLOT-PARIS - Ballet de Nancy-Lorraine

Marine Castel, Christophe Béranger, Ana Gonzaga, Andreï Fedotov, Cinthia Labaronne, Matthieu Pichon et La Compagnie


9 - Norbert Vesak (1936-1990). Danseur, chorégraphe, metteur en scène. Controversé en raison de son penchant pour les chorégraphies tape-à-l'œil, les sujets tendance et les effets visuels somptueux, Vesak a été chorégraphe résident au VANCOUVER PLAYHOUSE Theatre en 1964 avant de fonder le Western Dance Theatre (1969-71). Il a créé deux œuvres populaires pour le ROYAL WINNIPEG BALLET - The Ecstasy of Rita Joe (1971), une œuvre multimédia mettant en scène Dan GEORGE, commandée par la Manitoba Indian Brotherhood et basée sur la pièce de George RYGA, et What to Do Till the Messiah Comes (1973), dont le pas de deux Belong est devenu la pièce phare de la ballerine Evelyn HART et a remporté une médaille d'or pour la chorégraphie au Concours international de ballet de Varna en 1980. Chorégraphe officiel du Royal Winnipeg Ballet pendant une courte période dans les années 1970, Vesak a ensuite dirigé les ballets du Metropolitan et du San Francisco Opera tout en créant des ballets pour de nombreuses compagnies en Europe et aux États-Unis. Il laisse un héritage de plus d'une trentaine de ballets, sept films, une vingtaine de mise en scène d'opéras et de pièces de théâtre. Il obtiendra également la médaille d'or de chorégraphie au Tokyo World Ballet Concours(1980).

10- Né en 1934, Norman Walker était l'un des danseurs modernes les plus en vue de sa génération. Il a donné de nombreux spectacles tout au long des années 1960 et a tissé un lien particulièrement fort avec Jacob's Pillow. Il a principalement étudié avec May O'Donnell, avec la compagnie de laquelle il a fait ses débuts professionnels en 1953. Après les débuts de sa propre compagnie en 1961, Ted Shawn l'a invité à revenir la saison suivante dans le rôle principal de sa propre œuvre emblématique des années 1930, Kinetic Molpai. Cette relation étroite l'amène à être nommé directeur de Jacob's Pillow en 1975, poste qu'il occupe pendant cinq saisons. Aujourd'hui à la retraite après une carrière académique importante, Walker continue d'enseigner et de chorégraphier dans le monde entier.

11- La réalisatrice-chorégraphe Lynne Taylor-Corbett a été nominée pour les Tony Awards et un Drama Desk Award pour sa mise en scène et sa chorégraphie du Broadway's Swing ! Elle chorégraphie également des films tels que Footloose et My Blue Heaven. Elle travaille également pour de prestigieuses compagnies de danse et, notamment New York City Ballet, l'American Ballet Theatre, l'Alvin Ailey American Dance Theatre et la Hubbard Street Dance Company. Actuellement, elle travaille sur un livre intitulé Token White Girl, sur ses expériences de danse avec la compagnie Alvin Ailey en Europe et en Afrique. Distant Th under, un spectacle qu'elle a écrit avec son fils, Shaun Taylor-Corbett, sera produit par The Lyric Theatre à Oklahoma City en avril 2020.

12 - Après des études de danse classique, Karole Armitage commence sa carrière professionnelle dans le corps de ballet du grand Théâtre de Genève, avec le répertoire de Balanchine. De retour aux Etats-Unis, elle découvre en 1975 l'enseignement de Merce Cunningham qui l'engage dans sa compagnie de 1976 à 1981. Dès 1978, passionnée par les courants rock et punk, elle réalise quelques performances dans les lofts de Soho (New York) puis réunit en 1980 un groupe de danseurs (dont Joseph Lennon et Michael Clark) et de musiciens (David Linton et Rhys Chatham) avec qui elle crée des oeuvres fracassantes telles que Vertige en 1980 ou encore Drastic Classicism en 1981. Son ascension est rapide : elle passe à un plus grand nombre de danseurs, les commandes pour les compagnies étrangères se multiplient (Massacre sur MacDougal Street, 1982, The Mollino Room, 1985). Après son séjour à l'Opéra de Paris, elle redécouvre la danse classique et commence à travailler une danse basée sur la technique classique. en 1985, elle associe à ses projets le peintre David Salle (The Elizabethan Phrasising of the late Albert Ayler, 1986, Les Anges Ternis Belle, 1987 avec l'Opéra de Paris) et l'artiste Jeff Goon (Gogo Ballerina, 1988, Contempt, 1989). En 1982, elle forme sa compagnie Armitage Gone ! Dance, basée à New York, qui tourne régulièrement en Europe, en Asie, en Amérique du Sud et aux USA. Elle signe la chorégraphie de plusieurs films et clips vidéos dont Vogue de Madonna et In the Closet de Michael Jackson. Nommée en 1985 comme directrice du MaggioDanza di Firenze, compagnie de Florence, elle dirige 45 danseurs dans un répertoire allant du classique aux chefs d'oeuvres du XXème siècle (Balanchine, Forsythe, Kylian...), en passant par des créations (Montalvo, Byrd, Kinkalieri...). Elle fait 2 créations : Apollo et Dafne ( 1987) avec des décors et costumes de James Ivory, et Pinocchio en 1998, avec des costumes de Jean-Paul Gaultier. En 1999, née une importante collaboration avec Peter Speliopoulos qui fait ses costumes. Au delà de son style contestataire, sa façon déglinguée d'envoyer bras et jambes en tous sens, en utilisant la technique classique, répond au besoin d'aller à l'extrême de l'énergie et de la rapidité. Rendre le corps électrique par une musique poussée au volume maximal et privilégier une virtuosité lui permet de laisser exploser un élan brut allant jusqu'à la violence. Extrême par la tension qu'elle provoque entre une danse débridée, une rapidité, une virtuosité, une énergie maximum, et l'environnement plastique de ses pièces, Karole Armitage à l'instar d'un William Forsythe refonde le ballet classique dans une démarche d'une grande modernité. elle sera associée au CCN - Ballet de Lorraine pour développer et approfondir son style et sa recherche de 2000 à 2005. Elle est ensuite de retour aux États-Unis et remet en place sa compagnie, Armitage Gone ! Dance.

13- ACCROCHEZ-VOUS ! Il s'agit d'une expérience de pensée imaginée en 1935 par le physicien Erwin Schrödinger afin de mettre en évidence des lacunes supposées de l'interprétation de Copenhague de la physique quantique, et particulièrement mettre en évidence le problème de la mesure : Un chat est enfermé dans une boîte avec un flacon de gaz mortel et une source radioactive. Si un compteur Geiger détecte un certain seuil de radiations, le flacon est brisé et le chat meurt. Selon l'interprétation de Copenhague, le chat est à la fois vivant et mort. Pourtant, si nous ouvrons la boîte, nous pourrons observer que le chat est soit mort, soit vivant. (JE SUIS ATTERRE !!! )

COOKING FRENCH - Musique Michaël Kamen - Chorégraphie Louis Falco14 - Création 1978 pour le Ballet Théâtre Français de Nancy

Il y avait eu « Un Américain à Paris » très célèbre, il y a maintenant le Cooking French que Louis Falco a crée en 1978 pour le Ballet Théâtre Contemporain. Falco, Kamen, Katz sont trois créateurs américains de la même génération, travaillant dans l'avant-garde, le dynamisme et la vitalité. Les citations musicales, voire chorégraphiques, sont là pour rappeler les sources d'inspiration de ce ballet né de la venue de trois américains en France.

Je me souviens...

Un bijoux de divertissement, les cinq danseurs font merveille et plus particulièrement la magnifique Muriel Belmondo dont le charisme ne fut, à mon avis, pas suffisamment reconnu. James Urbain est également un très bel artiste. Une belle réussite pour le Ballet de Nancy signée Louis Falco !

Spectacle.

3 avril 1979 - THÉÂTRE DE LA VILLE-PARIS - Ballet Théâtre Français de Nancy

Muriel Belmondo, James Urbain, Nora Esteves, Édith Muller, Jean-Claude Giorgini


14 - Louis Falco (1942-1993) Élève du chorégraphe mexicain José Limon, Louis Falco a été l'interprète exceptionnel d'une danse souple et fluide que l'on aurait pu croire, de par sa fraîcheur, improvisée. Né à New York en 1942, de père napolitain et de mère romaine, il étudie la danse moderne avec Alwin Nikolaïs, Murray Louis, Charles Weidman, Martha Graham et José Limon Il suit également des cours à l'école de l'American Ballet Theater. Il fait partie de la compagnie d'Alvin Ailey avant d'être engagé par José Limon, chez qui il restera dix ans, de 1960 à 1970. Mais, dès 1967, il compose Argot, sur une musique de Béla Bartok, et Huescape, sur une partition de Pierre Schaeffer, Pierre Henry, Lasry Baschet. En 1968, il crée sa propre troupe et se produit à New York, puis en Europe ( Spoleto - Italie, Avignon et Paris). Pour les costumes et les décors, Louis Falco fait appel à des peintres et à des sculpteurs renommés (Stanley Landoman, William Katz, Marisol) et, pour ses partitions, à des musiciens d'avant-garde (Robert Cole, Burt Alcantara). Il invitera même un groupe de musique rock, Vertical Burn, à se produire au milieu de ses danseurs. Sa danse est élégante, séduisante, sensuelle, brillante. Dans Caviar ( 1970), les danseurs évoluent au milieu d'esturgeons géants en plastique. Dans Sleepers, il a recours à des bruits de conversations. Parmi le meilleur de sa production, on retiendra Two Penny Portrait (1973), Escargot (1978), Kate's Rag (1980). Pour le Ballet-Théâtre François de Nancy, en 1978, il monte une œuvre scintillante de couleurs : Cooking French. Il sera également l'invité du Nederlands Dans Theater, de la Scala de Milan et du Ballet Rambert, où il monte Tutti Frutti (1973). Mais il doit dissoudre sa propre compagnie, en 1983, et connaît une fin de carrière effacée. Il est mort à New Yorkle 26 mars 1993 des suites du sida.

COUNT DOWN - Musique Alwin Nikolaïs - Chorégraphie Alwin Nikolaïs15 - Création 1979 Paris

Je me souviens.

Nous plongeons ici dans le monde selon Nikolais. On dit fréquemment que c'est une de ses pièces maîtresses. Il y a un moment vraiment saisissant lorsque les parchemins, jusqu'alors visiblement déplacés par les danseurs, s'effondrent d'eux-mêmes. Pour moi, le reste de la pièce est loin d'être saisissant.

Je garde toutefois, un attachement particulier pour ce chorégraphe, et je ne pourrai, quand je serai administrateur du CNDC d'Angers, ne pas penser à lui, qui en fut, en 1978, le premier chorégraphe-directeuren charge de cette maison.

Spectacle.

15 juin 1982 - THÉÂTRE DE LA VILLE-PARIS - Nikolais Dance Theatre

Alwin Nikolaïs


15- Alwin Nikolais (1910-1993) D'origine russe et allemande, Alwin Nikolais naît en 1910 à Southington dans le Connecticut (États-Unis). Il s’initie rapidement au piano et s’intéresse à la peinture. À l’âge de 16 ans, il accompagne au piano les images sautillantes du cinéma muet. Puis, dès l’avènement du cinéma parlant, Nikolais cesse son activité de pianiste pour le cinéma muet et devient pianiste accompagnateur de classe de danse. En 1933, marqué par un récital de Mary Wigman1, grande figure de la danse moderne allemande de l’époque, il décide de s’initier à la danse. Parallèlement, il s’ouvre à d’autres domaines artistiques comme la sculpture ou les marionnettes et devient, en 1935, le directeur artistique du Hartford Parks Marionnette Theater. En 1937, il crée à Hartford sa propre compagnie et son école de danse et commence à chorégraphier. Entre 1938 et 1940, Nikolais suit les cours de Martha Graham, Doris Humphrey et Charles Weidman (pionniers de la danse moderne) à la Bennington School of Dars dans le Vermont. Il y rencontre Hanya Holm2, représentante aux États-Unis du courant chorégraphique de Mary Wigman. En 1939, il reçoit la commande de créer Eight Column Line, son premier ballet. Son œuvre est bien accueillie et constitue ses véritables débuts professionnels. Parallèlement, il enseigne à l’université de Harford où il élabore sa propre notation du mouvement : la « choroscript ». En 1945, il doit interrompre ses études de danse lorsqu'il est mobilisé pour la guerre mondiale. Il participera au débarquement en France et restera très marqué par cette période douloureuse. De retour à New York, il se décide à étudier sérieusement la danse, et choisit Hanya Holm, dont il apprécie la tendance à l’abstraction. « La guerre était passée sur moi, je n’avais plus envie de jaconter des histoires bébêtes. J’ai dû redéfinir la danse et j’ai conclu que l’essence de cet art était le mouvement, de même que pour le peintre c’est la couleur et pour le sculpteur les trois dimensions. » En 1948, Alwin Nikolais obtient un poste d'enseignant puis devient directeur artistique au Henry Street Playhouse. Cette structure, dans laquelle il restera vingt-deux ans, est importante dans sa carrière puisque c'est là qu'il va faire ses recherches chorégraphiques. En 1949, au Colorado College où il donne toujours des cours l'été, il rencontre Murray Louis, son élève, qui deviendra plus tard son danseur fétiche, son compagnon et son collaborateur durant plus de quarante ans. En 1950, Nikolais fonde la Playhouse Dance Company qui sera renommée plus tard The Nikolais Dance Theater dont Murray Louis est le principal danseur. Il se retire de la scène et se consacre à l’enseignement et à la recherche de l’écriture chorégraphique. C’est dans ce cadre qu’il développe l’idée d’un « théâtre total » : « Ma conception d’un théâtre total débuta de façon consciente vers 1950 [...]. J’utilisais des masques, pour transformer le danseur en quelque chose d’autre ; et l es accessoires, pour élargir sa dimension physique dans l’espace (ces derniers n'étaient pas des instruments utilitaires, comme des pelles ou des épées, mais plutôt de la chair et des os supplémentaires). Je commençais à entrevoir les potentialités de cette créature nouvelle... et à établir ma philosophie de l’homme comme compagnon voyageur dans le mécanisme universel, plutôt que comme le dieu source de toute chose. Cette idée était à la fois humiliante et valorisante ; l homme perdait sa domination, mais devenait parent de l’univers. » Nikolais écrit la plupart des musiques de ses pièces lui-même à partir de cette période. Pour sa première œuvre de « théâtre total», créée en 1953 et intitulée Masks, Props and Mobiles, Nikolais s’inspire de son expérience au théâtre de Marionnettes de Hartford, et créé un spectacle qui emprunte beaucoup au théâtre dans le jeu de lumières, les trucages et les accessoires, dans un genre totalement novateur.La présentation de Kaleidoscopeen (1956) le consacre définitivement comme un chorégraphe incontournable.Les années 60 sont particulièrement productives et deux grandes danseuses intègrent sa compagnie : Susan Buirge, puis Carolyn Carlson, qui sera sa danseuse fétiche, soliste. En 1964, Shirley Ririe et Joan Woodbury, interprètes et chorégraphes très proches de Nikolais, fondent la compagnie Ririe-Woodbury Dance Company (Salt Lake City), sous la direction de Murray Louis. Cette compagnie a pour objectif de faire connaître le travail de Nikolais à travers le monde et contribue à la diffusion de son œuvre. Nikolais devient, en 1978, le premier directeur du Centre National de Danse Contemporaine d’Angers (CNDC), où il forme, jusqu’en 1981, toute une génération de chorégraphes français et étrangers, dont Philippe Decouflé, Carolyn Carlson4, Patrice Grimout. Il décède à New York en 1993.

CROQUIS ET AGACERIES D’UN GROS BONHOMME EN BOIS - Musique Éric Satie - Chorégraphie Moses Pendleton16 Création -le 7 mai 1979 pour -le Ballet de - l'Opéra de Paris SALLE FAVART-PARIS

I- La Tyrolienne turque (genre improbable), dédiée à la nièce du pianiste espagnol Ricardo Vines, parodie la Marche turque de Mozart sur un rythme de valse (« Très turc »).

II - La Danse maigre est dédiée au neveu de Ricardo Vines. Cette pièce est un pastiche des styles de Ravel, Debussy et même de Satie lui-même. D'où les mots « À la manière de ces messieurs ».

III - Españaña est dédiée à la fille de Claude Debussy, surnommée « Chouchou », pour laquelle Satie avait une affection particulière. Une fois de plus, le compositeur parodie la mode des œuvres de style espagnol des compositeurs français (Debussy, Chabrier, Bizet). On remarque les indications humoristiques qui expliquent ce phénomène de mode musicale (« Puerta Maillot », « Plaza Clichy », « Rue de Madrid »).

Spectacle.

16 mai 1979 - SALLE FAVART-PARIS - Intégrale Éric Satie

Jocelyn Bosser, Bertrand Barena, Fabienne Compet, Isabelle Guérin, Fanny Gaïda


16 - Moses Pendleton, danseur, chorégraphe et fondateur de MOMIX, grandit dans une ferme laitière du Vermont: il y fait ses premières expériences sur scène aux foires de bétail. Passionné de ski, il remporte plusieurs compétitions et, parallèlement, décroche une maîtrise en littérature anglaise au Collège de Dartmouth en 1971, année où il co-fonde, avec Jonathan Wolken, le Pilobolus Dance Theatre. Cette compagnie a connu un succès fulgurant notamment grâce à la fusion, très novatrice, entre danse, gymnastique et fantaisie. Pierre Cardin la programme à Broadway en 1977. Dernièrement, leur spectacle Shadowland a été très apprécié par les Parisiens lors de son passage aux Folies Bergère en mars 2012. « Je ne me vois vraiment pas juste comme un chorégraphe. J’essaie de trouver des façons d’exprimer ce qui a besoin d’être exprimé, visuellement et oralement. » - Moses Pendleton -. En 1979, Moses Pendleton est appelé à l'Opéra de Paris pour chorégraphier l’intégrale dédiée à Erik Satie. L'année suivante, le Comité d'Organisation des Jeux Olympiques d'Hiver de Lake Placid lui demande de mettre en scène la cérémonie de clôture. Il présentera un solo nommé MOMIX ( contraction de « Mix » et de « Moses ») qui donnera naissance à la compagnie du même nom en 1980. Parallèlement au succès de la compagnie MOMIX, Moses Pendleton signe de nombreuses chorégraphies pour des théâtres prestigieux tels que La Scala de Milan, le Deutsche Oper de Berlin, le Vorbühne-Theater de Zurich, l'Opéra de Munich, mais aussi le Ballet de Nancy en 1985 (Polichinelle de Stravinsky), et le Festival de Spoleto en 1987 - entre autres. Il monte la reprise des Mariés de la Tour Eiffel de Cocteau pour le compte de l'Alliance Française de New York en 1988. Il collabore avec des compagnies telles que le Ballet Arizona, le Ballet Aspen Santa Fe et même avec l'équipe roumaine de gymnastique. En 2008,il réalise une chorégraphie avec l'Etoile russe Diana Vishneva, présentée à l'occasion de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Sochi. Ses prouesses ont été primées à de nombreuses reprises : par une bourse Guggenheim en 1977, ou encore la Connecticut Commission on the Arts en 1998.