Introduction.

Les maladies de l’abeille.

Reconnaître les maladies des abeilles quand on est apiculteur débutant.


La colonie d’abeilles est un formidable mécanique bien huilé, mais elle n’est pas exempte d’agresseurs. De plus en plus, les maladies du couvain se développent dans les ruchers, il est très important de les connaître et de savoir quelle réponse y donner. Cette page ne traite pas tous les problèmes, mais tente de faire le tour des plus fréquents : Loque américaine, loque européenne, mycose, varroa, nosémose, aethina tumida, fausse teigne et frelon asiatique.

Il est important de se soucier des maladies pour plusieurs raisons. La première est tout simplement liée à la durabilité de votre colonie. Si vous n’y prêtez pas attention, vos visites de printemps risquent de ressembler à une hécatombe… Une colonie malade ne meurt pas forcément dans l’année, mais sa faiblesse sera fatale durant l’hivernage. Deuxièmement, si vous laissez se développer des maladies, vous risquez de contaminer vos voisins apiculteurs, ce qui risque de compromettre vos relations...


Il faut savoir que dans le cas de la loque américaine, les spores sont transportées aussi par les mâles, qui font pour la fécondation jusqu’à 12 kilomètres, puis 12 encore pour retrouver une autre ruche. Vous risquez donc de contaminer tous les collègues à 24 kilomètres à la ronde.


Ces pages sont donc là pour tenter de vous donner une approche des maladies courantes, et si possible une démarche pour assainir la colonie. D’une manière générale, on peut noter que plusieurs expériences ont démontré l’inutilité totale des antibiotiques sur les abeilles, d’ailleurs interdits sur le territoire français. La plupart des maladies du couvain étant inconnues parce que très peu étudiées, il faut faire avec le peu de connaissances que nous avons, et l’expérience de nos prédécesseurs.


Programme de surveillance-pilote pour les maladies des abeilles.

Suite aux messages alarmants sur la santé des abeilles, aussi bien en Europe que dans le monde, le laboratoire français ANSES a été désignée le 1er avril 2011 comme laboratoire européen de référence (EURL) pour la santé des abeilles, par la Commission européenne. La tâche principale de l'ANSES consiste à créer un réseau de laboratoires nationaux de référence dans le but d'obtenir des données représentatives et comparables concernant la santé des abeilles pour l'ensemble de l'Union européenne. À cette fin, un programme de surveillance-pilote des maladies des abeilles, facultatives, a été développé, et la Belgique y a participé. Ce projet portait le nom EPILOBEE.


Comme tout être vivant, l’abeille peut être malade.


L’apiculteur doit être vigilant, car une maladie peut avoir des conséquences graves surtout s’il s’agit d’une «maladie réputée contagieuse»

Pour l’apiculteur débutant, il est parfois très difficile de détecter une maladie et c’est pour cela qu’il doit être bien plus observateur, beaucoup plus curieux et toujours très attentif à ce qui se passe sur la planche de vol,

Un apiculteur débutant responsable et attentionné pour ses abeilles, doit toujours suivre les règles élémentaires suivantes:


Éviter, Détecter, Identifier, Soigner

Les Maladies des Abeilles.

L'apiculture n'échappe pas aux maladies et aux épidémies qui atteignent tout être vivant.

La ruche comportant des dizaines de milliers d'individus et des dizaines de milliers de larves est d'autant plus sensible à la contamination immédiate et massive, et à la propagation foudroyante des maladies et empoisonnements.

L'apiculteur doit être très vigilant; les exemples sont nombreux d'exploitations prospères détruites en quelques semaines. L'ignorance en pareil cas est criminelle, car elle met en cause non seulement les ruches de l'intéressé, mais aussi celles de ses voisins et de toute une contrée.

Les abeilles et leur couvain peuvent être atteints de plusieurs maladies ou de parasites, dont les conséquences sont toujours graves.


On distingue donc:


Quelques ennemis:


Loque américaine.

Les facteurs de risque,

Les critères de suspicion de présence,

Les mesures de prophylaxie.


Hormis le varroa, d’autres maladies fréquentes nécessitent une intervention de l’apiculteur. Il s’agit des loques, et principalement de la loque américaine. C’est une maladie que l’on retrouve déjà dans les plus anciens livres d’apiculture. Cette maladie du couvain est provoquée par un bacille qui se développe dans l’estomac des larves et qui conduit à leur mort.
Les infestations se retrouvent le plus souvent sur les ruches fortes au printemps pendant la période critique de développement, avant la première grosse miellée. Lorsque la maladie devient visible, c’est que les spores de la bactérie sont présentes en très grand nombre dans toute la ruche, y compris dans les provisions de miel et dans le bois des ruches.


Un cas d’urgence

Il faut absolument intervenir car cette loque se propage très facilement aux autres ruches (y compris celles des voisins) par l’intermédiaire des abeilles. Bien que cela soit maintenant interdit, beaucoup d’apiculteurs traitent encore avec un antibiotique. La situation s’en trouve momentanément rétablie, les symptômes disparaissent et les colonies se développent normalement pour la saison, mais le problème réapparaît systématiquement la saison suivante car l’antibiotique n’agit pas sur les spores du bacille qui sont présentes en très grand nombre dans les ruches.

La loque américaine est une maladie grave du couvain d’abeille. Elle est classée en France maladie réputée légalement contagieuse.

La loque américaine a pour agent un microbe appelé Bacillus larvae. La particularité de cet agent pathogène est de se présenter sous deux formes :

Une forme végétative : le bacille, qui est la forme de croissance et de multiplication.
Une forme de résistance : la spore, qui est le facteur de gravité de la maladie. En effet, les spores conservent leur pouvoir contagieux durant trente ans.


Les symptômes constatés au niveau du couvain operculé sont caractéristiques. Ce sont :

– du couvain en mosaïque,
– des opercules affaissés, troués, de couleur différente,
– des larves filantes,
– une odeur particulière,
– des écailles adhérentes.


Le traitement utilise des antibiotiques (tétracycline). Leur mode d’utilisation est le suivant :

– par sirop : 0,5 g de matière active par litre, et distribution de un litre chaque se­maine, durant trois semaines ;
– par poudrage : 0,5 g de matière active pour 50 g de sucre glace, et poudrage de tous les cadres chaque semaine, durant trois semaines.

Les antibiotiques stoppant seulement la multiplication de la forme végétative, et n’ayant pas d’action sur les spores, le transvasement est obligatoire, afin d’éliminer la forme de résistance.



Une solution radicale

Les apiculteurs néo-zélandais ont pris la décision de systématiquement détruire les colonies infestées. Ils ont ainsi quasiment éradiqué cette maladie de leur sol. On conseille généralement de secouer les abeilles et la reine dans une nouvelle ruche et ensuite de brûler tout le matériel contaminé, y compris les cadres de miel. Ces transvasements conduisent bien souvent à maintenir des colonies qui ne font pas des merveilles. Pour cette raison, certains apiculteurs préfèrent supprimer totalement les colonies en cas de loque confirmée.



Si la colonie est suspecte d’être atteinte ou d’être contaminée, l’apiculteur est tenu d’en faire immédiatement la déclaration à l’Unité Locale de Contrôle (ULC) dont dépend le rucher. L’ULC envoie alors l'assistant apicole, qui prélève des échantillons et les envoie au CERVA.
En cas de constatation d’infestation de ruche par la loque américaine, il faut prévenir sans délai l’ULC dont dépend le rucher.
Si les échantillons sont positifs (contiennent des spores), la colonie contaminée est soit détruite soit fait l’objet d’une procédure d’essaimage artificiel. Une zone de protection d'un rayon de 3 km autour du foyer est délimitée par l’AFSCA en collaboration avec le bourgmestre. A l'intérieur de la zone de protection, il est interdit de transporter des abeilles et les autres colonies sont examinées pour détecter les contaminations éventuelles. Les abeilles et le matériel apicole ne peuvent pas quitter la zone de protection.