Programme des Épouses Interstellaires Coffret

Programme des Épouses Interstellaires Coffret

Tomes 13-16

Grace Goodwin

Table des matières

Bulletin française

Le test des mariées

Ses Partenaires de Rogue

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Épilogue

Possédée par les Vikens

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Épilogue

L'Epouse des Commandants

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Une Femme Pour Deux

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Épilogue

Contenu supplémentaire

Le test des mariées

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Bulletin française

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Livre libre

Le test des mariées

Programme des Épouses Interstellaires

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Emblem
Ses Partenaires de Rogue

1

Harper Barrett, Secteur 437, Dispensaire de la Station de Transport Zenith, Etoile Latiri


Cheveux noirs. Yeux verts perçants. L’homme qui me regardait depuis plusieurs minutes à l’autre bout de la salle ferait mouiller n’importe quelle femme.

Sauf que ce n’était pas un homme, mais un extraterrestre.

Et on n’était pas dans un bar en plein centre de Los Angeles, où j’avais grandi. On était sur la Station de Transport Zenith, la salle était remplie d’immenses guerriers extraterrestres aguerris mesurant tous au moins deux mètres, pour les plus petits d’entre eux.

Je me suis toujours sentie petite avec mon mètre quatre-vingts. Trop petite, trop blonde, trop jolie, trop féminine pour être prise au sérieux. Les hommes ne voyaient en moi qu’une blondasse aux gros seins et me prenaient par conséquent pour une écervelée. Mais cet extraterrestre ? Il s’approcha l’air fasciné sans respecter la fameuse distance de « politesse ». Il était très près, un peu trop à mon goût.

—  J’ai jamais vu de cheveux de cette couleur,  dit-il en mettant une boucle derrière mon oreille.  C’est très joli. 

Je ne pus m’empêcher de rire et le regardais en battant des cils, comme lors d’un vrai flirt. Ce n’était qu’un simple compliment, il n’y avait pas eu le moindre contact entre nous mais j’avais la gorge nouée.

C’était un truc de dingue. Ce mec était un vrai ouf, torride en diable. Il portait une armure noire intégrale inconnue. Certainement pas de la Coalition. Le brassard argenté à son bras ne me disait rien, il ne portait aucun grade ou insigne. Aucune marque indiquant qu’il faisait partie de la Coalition. Je connaissais toutes les races de la Flotte de la Coalition, les blessés étaient rapatriés via les plateformes de transport et soignés grâce aux baguettes ReGen, ils n’avaient qu’à lever la main s’ils se sentaient mourir. Mais ce mec ? Il était différent, les cellules de mon corps étaient en alerte maximale.

Pourquoi les autres guerriers l’évitaient ? Pourquoi le regardaient-ils d’un air méfiant ? Comme un tigre en cage ? Non, pas un tigre. Un serpent. Dangereux. Venimeux. J’avais déjà vu la plupart de ces guerriers à cran, prêts à en découdre. C’était exactement l’attitude qu’ils adoptaient à son égard.

Fascinant. Mais j’essayais de ne pas lui montrer ma réaction, ou de ne pas lui faire ressentir ce désir qui pulsait dans ma chatte, mes seins tendus, mon cœur qui battait la chamade. Ouf. Vous allez croire que j’avais pas couché depuis … un bail. Attendez un peu. Non. J’avais jamais fait l’amour tout compte fait, et mon corps ne demandait que ça en voyant ce mec aux épaules de Golgoth et au regard intense.

Sur le champ.

La serveuse était une grande Atlan mesurant au moins un mètre quatre-vingts avec des seins gros comme des obus et de magnifiques cheveux auburn. Elle était sublime et dévorait littéralement ce mec des yeux.

Malheureusement, j’avais exactement les mêmes vues qu’elle à son sujet.

Il lui sourit, elle lui offrit un verre. Sa main s’attarda sur le verre, leurs doigts s’effleurèrent, la proposition était plus qu’évidente.

Je lui aurais arraché les yeux.

Merde. Je me détournai et retournai à ma boisson, bien déterminée à retrouver mon sang-froid. Je ne pouvais pas le blâmer de désirer la serveuse. Ce serait également mon cas si j’étais portée sur les femmes.

Ce mec portait le mot emmerdes en majuscules sur son front. Et probablement bien d’autres. Mauvais garçon. Sexy. Jouissif. Rebelle. Coureur de jupons. Ouais. Un vrai coureur de jupons. Il avait dû coucher avec la moitié des femmes de la station.

Fais-ci, fais-ça. Mes ex sur Terre me trompaient. J’avais déjà donné, merci.

— Pourquoi tu me regardes de travers ?

Le timbre de sa voix grave me pénétra jusqu’à la moelle. Un frisson me parcourut, sa voix était semblable à une caresse. Mes tétons durcirent, je me fis violence pour respirer normalement. Dangereux ? Ah ! Je ferais mieux de me pencher sur mes compétences en matière d’évaluation des risques. Enrichir mon vocabulaire. Dangereux était un doux euphémisme.

— Je croyais que les Terriens avaient le monopole des techniques de drague à deux balles, répondis-je.

— Des techniques de drague ?

— T’as jamais vu de blonde ? Vraiment ? T’as pas autre chose à me sortir ?

— C’est la vérité. Il baissa doucement la tête, ses cheveux noirs tombant sur son front lui donnaient un air canaille.

J’avais dit qu’il me rappelait Joe Manganiello, le mec canon de True Blood ? Je supposais que ce mec n’était pas un vampire et n’avait pas l’intention de me mordre, il avait tout du héros taciturne et boudeur. Je levai mon verre de bière, ou du moins ce qui s’en rapprochait de plus dans l’espace, en direction de deux guerriers de Prillon Prime à l’autre bout de la pièce. L’un d’entre eux avait des yeux couleur miel et des cheveux roux foncé. Quant à l’autre ? Blond comme un lion. Un vrai blond. Ils étaient canons mais pas de quoi casser des briques. Pas comme ce mec.

— C’est quoi cette couleur ? lança-t-il en indiquant le guerrier blond.

Il s’approcha, les Prillons détournèrent leur regard.

— On dirait qu’ils sont brûlés, tannés par le soleil. Leur peau est épaisse et moche. Il leva la main vers ma queue de cheval laissant échapper des mèches rebelles. Tu es lumineuse. Douce. Fragile.

Je pouffai de rire. S’il savait. J’avais vingt-sept ans, pas dix-sept. J’avais été infirmière aux urgences pendant trois ans dans un grand hôpital avant de passer presque deux dans à bord de la Station de Transport Zenith, avant d’être envoyée sur le terrain pour recenser les blessés et gérer les urgences au sein du dispensaire de la Coalition. J’étais une secouriste de l’espace— sa réflexion, ça me trouait le cul. Moi pure ? Fragile ? Mon œil. J’essayais de garder mon calme et me détournai.

J’étais pas pure mais j’avais un cœur. Après avoir tiré mon ami, Henry, d’un amas d’éclaireurs de la Ruche, et regardé une dernière fois son regard jadis d’un brun chaleureux et rieur—désormais froid et vitreux—cet organe souffrait. J’avais besoin d’autre chose qu’une simple bière. Henry Swanson était un Anglais originaire de Londres. Du 22ème bataillon des Forces Spéciales. Un vétéran aguerri. A l’accent marrant. Un super joueur de poker. Y’a deux jours encore, il fumait le cigare et avait foutu la dérouillée à mon commandant au poker.

Il y a cinq heures, j’avais retiré son cadavre enseveli sous une pile d’ennemis morts.

Il avait tout de même réussi à abattre cinq de ces enculés de la Ruche.

Ouais, j’avais grand besoin d’un autre verre pour soulager ma peine.

J’adressai un signe de tête à la serveuse Atlan.

— Je pourrais avoir un whisky, s’il vous plaît ?

Son regard s’adoucit, c’était une vraie beauté.

— Bien sûr, ma belle. Jack, Johnnie, Jim ou Glen ?

— Glen.

— Dure journée ? Elle bossait sur la station de transport mais elle savait pertinemment ce à quoi nous étions confrontés, elle avait conscience des horreurs que nous affrontions. Ces émotions persistaient avec le temps.

— Oui.

Elle hocha la tête et fit glisser un verre plein à ras bord de whisky de synthèse vers moi. , sorti tout droit du S-Gen, le générateur de matière qui nous approvisionnait en vêtements, nourriture et autres accessoires provenant des différentes planètes de la Coalition. La station de transport recevait du Jim Beam, Johnnie Walker, Jack Daniels et du Glenlivet, ainsi qu’un vaste choix de vodka, gin, bière, vin et tous les alcools imaginables venant de Terre. Ainsi que d’autres boissons dont je n’avais jamais entendu parler provenant d’autres planètes. Au lycée, je ne jurais que par la tequila, mais j’évitais en général les alcools forts en semaine.

Cependant, aujourd’hui n’était pas un jour ordinaire. J’avais besoin d’oublier. Du moins jusqu’à ma prochaine mission de nettoyage.

Mon mystérieux extraterrestre canon me regardait descendre mon verre, je fermai les yeux et savourai la brûlure de l’alcool dans mon gosier, je reposai doucement le verre sur le comptoir comme s’il s’agissait d’un ami cher.

— Je vous en sers un autre ? demanda la serveuse.

— Non merci. Je risque de devoir y retourner.

On n’y retournait pas illico mais on devait être prêts à partir en cas d’urgence. Ce qui voulait dire que je pouvais pas me pinter au whisky et m’endormir dans mon lit comme j’aurais souhaité le faire. Je tripotais le bracelet à mon poignet, il était connecté au système d’alerte et à mes équipiers. D’un vert plus foncé que mon uniforme de médecin, le centre du bracelet émettait une fréquence lumineuse qui transmettait des ordres, des coordonnées, tout ce dont nous avions besoin lorsque nous étions au sol. Mais à l’instant T, la lumière colorée était d’un bleu très clair. Un bleu layette, semblable à une boule de coton. La couleur changeait selon le degré d’urgence. Rouge c’étaient les appels d’urgence, bleu pour une urgence relative, et noir quand il était inactif. On l’appelait le « temps mort », ce qui était très rare et appréciable.

Il n’y avait que trois équipes de secouristes sur Zenith, et on était tous extrêmement occupés.

— C’est quoi l’urgence relative ?

Il me dévisageait comme s’il assemblait les pièces d’un puzzle. Sans se décourager pour autant, il s’approcha de moi alors que je l’ignorais, comme s’il …

— Vous me reniflez ou quoi ? aboyai-je en reculant, nos regards se croisèrent, j’avais l’impression d’être une biche prise dans la lumière des phares. J’aurais dû me lever et partir loin, très loin. Pourquoi rester figée sur place, comme si je voulais voir ce qu’il allait me faire ? J’avais l’impression de danser face à un cobra, c’était fascinant.

— En général, j’ai pas besoin de parler à une femme pour coucher avec.

Ses yeux étaient d’un vert plus clair que les miens ; ma mère disait toujours qu’ils étaient émeraudes. Il dardait sur moi son regard intense presque hypnotique.

— C’est ça oui, et ben, continuez de la fermer.

Il sourit, ça avait l’air de l’amuser, il contemplait mon visage, ma bouche, mes cheveux, il se mit à les caresser. Je baissais involontairement la tête sous sa caresse chaude. Ses grosses mains me rappelaient notre différence de taille. J’étais grande mais il faisait une tête de plus que moi, si ce n’est plus. Il était immense. Certainement partout. Sa main glissa sur mon épaule, descendit jusqu’à ma main.

— Tu es une terrienne.

— Oui, confirmai-je, bien que sa remarque ne soit pas vraiment une question. T’as jamais vu de Terrienne ? Ma question puait le sarcasme à plein nez mais contre toute attente, il esquissa un grand sourire.

— Une seule fois.

Il n’épilogua pas et je ne posai pas de question. Je me fichais de qui ça pouvait bien être. C’était. Pas. Mes. Affaires. S’il s’agissait d’une femme, j’avais envie de lui arracher les yeux, ce qui était totalement stupide. Ce qu’il faisait, et avec qui, n’étaient pas mes oignons. Ça ne me regardait pas.

— C’est quoi cette odeur de sang ?

Il me renifla de nouveau, fronça les sourcils, il ne rigolait plus.

Je haussai les épaules. Je m’étais douchée et j’avais enfilé un uniforme tout propre mais aucun de mes coéquipiers n’avait fait soigner ses blessures. On s’en était sortis, on s’était débarbouillés de toute cette crasse qui puait la mort avant de foncer tout droit au bar. On avait l’habitude de perdre des effectifs mais la mort d’Henry était très dure à avaler. C’était un plaisantin de première, un comédien et un farceur qui se jouait de la mort et respirait la joie de vivre sur cette station spatiale isolée. Tous les humains de la station qui apprendraient sa mort viendraient noyer leur chagrin dans l’alcool. Ce bar serait bientôt bourré à craquer.

Je devrais peut-être boire un autre verre de whisky. Les chants graves et les toasts allaient durer des heures. Je soupirai et me massai les tempes. Je sentais la migraine arriver.

Les yeux de cet extraterrestre sexy se rétrécirent en voyant ma main—celle qu’il tenait—avec un pansement vert foncé.

— Vous êtes blessée.

Il prit ma main blessée, je me sentais toute petite. C’était très personnel, intime, je me sentais précieuse. Chouchoutée. Je rêvais d’une telle sensation. Il se permettait des libertés en gardant ma main dans la sienne, comme si je lui appartenais. Il défit l’étroit bandage.

— C’est trois fois rien, je vous assure. Un morceau de métal avait entaillé la paume de ma main. Je m’étais déjà fait bien plus mal en travaillant, et de loin.

Il tourna ma paume vers le haut, la prit dans la sienne, son doigt effleura doucement l’estafilade. Ça s’était arrêté de saigner avant que je ne rentre sur Zenith. Juste une éraflure. J’accueillais la douleur cuisante avec bonheur. Parfois, la douleur était tout ce qui me rappelait que j’étais encore en vie. J’avais pris le temps, une fois notre transport achevé, de m’assurer que le corps d’Henry était bien à la morgue et j’avais rejoint mon équipe.

En regardant par-dessus l’épaule du beau gosse, je vis notre second, Rovo, me contempler. Il était avec les autres, mais son regard me fit m’arrêter net. Il détourna ses yeux inquiets— cette expression était tout ce qu’il y avait de plus normal pour Rovo lorsqu’il me voyait anxieuse— et jeta un regard noir au dos de mon compagnon. Le beau gosse dut s’apercevoir de mon manque d’attention soudain et adressa à son tour à Rovo un regard qui en disait long. Ils se défièrent une fraction de seconde, encore un truc de mâle alpha qui m’échappait. Mais je n’avais pas de souci à me faire, j’étais saine et sauve. Toute mon équipe était là, assis le long du mur, ils mataient mes fesses, se chambraient, se détendaient après notre retour de cette planète merdique et désolée.

On se battait pour des planètes stériles. Ça pouvait sembler ridicule, pourtant ça tombait sous le sens. Personne ne voulait d’une base de la Ruche dans ce système solaire. Merde, dans cette galaxie même. Les troupes de la Coalition se battaient bec et ongle. Ne pas céder de terrain. Eloigner la Ruche.

L’espace ? La Terre ? Certaines choses ne changeaient pas, surtout lorsque la lutte opposait le bien au mal. La guerre.

Il se tourna vers moi, sans calculer Rovo. Il tenait toujours ma main. J’avais vraiment pas espéré ça quand j’étais partie boire un verre au bar. J’étais censée être en compagnie de mes coéquipiers à l’autre bout de la salle, mais non. Je n’avais pas bougé depuis qu’il avait envahi mon espace personnel. J’en avais pas envie. Leurs boutades ne m’intéressaient même pas.

Mais ce mec ? Putain de merde. J’étais prête à faire ce qu’il me demanderait, ce qu’il voudrait. Sur le champ.

Pourquoi ? Parce qu’il était bandant, super bandant même. Scotchée ici, dans le Secteur 437, connu pour être le trou du cul du monde, mon vagin était en train de devenir aussi aride que le désert Trion à force d’être négligé. J’étais pas contre un peu d’attention masculine.

Surtout venant de lui. Il me regardait comme s’il allait me dévorer toute crue. Ou me jeter sur son épaule et me sauter sur la première surface plane venue—à moins qu’un mur fasse aussi l’affaire pour une p’tite cartouche. Torride, sauvage, brutal. Un tantinet dangereux ? Peut-être bien.

Voilà ce dont j’avais besoin. Quelque chose d’intense, qui me fasse frémir, crier, désirer. Je ne voulais pas penser.

Je voulais ressentir.

2

Harper


Sa caresse était comme une drogue, je reconnaissais bien là ce fourmillement familier qui parcourait tout mon corps. J’étais accro à l’adrénaline ? J’allais pas le nier. Mais depuis deux ans, ma drogue se résumait à partir et revenir entre deux missions pour la Coalition Interstellaire. Plus de deux-cent cinquante planètes, toute habitées. Avec des océans, des orages, des accidents. Sur Terre, j’étais infirmière urgentiste. J’avais vu de tout, des blessures par balle aux décapitations. Lorsque les extraterrestres avaient demandé des combattants et des épouses pour la Coalition, la Terre en faisait désormais partie, je m’étais portée volontaire. Mais pas en tant qu’épouse. C’était hors de question. J’étais pas une mère porteuse pour extraterrestres. Et j’allais pas me servir d’une arme, j’étais pas guerrière, mais secouriste. Je voulais bien avoir une petite aventure, sans avoir à me coltiner un mec dominateur ou partir au combat. Pour voir enfin ce qui se passait là-haut, dans l’espace, dans d’autres mondes. Téléporte-moi, Scotty.

Je m’étais donc portée volontaire, en leur expliquant ce que je voulais et avais atterri dans cette étrange équipe de secouristes version extraterrestre. La guerre avec la Ruche était sans fin. Littéralement. Ces races d’extraterrestres étaient en guerre avec la Ruche depuis des siècles. Mais ça ne signifiait pas pour autant qu’ils n’aient pas à affronter des urgences. Des catastrophes naturelles. Des attaques surprise. On était sur le terrain après chaque bataille dans ce secteur de la galaxie. Nous devions alors trier les blessés et les aider à survivre avec toutes les conséquences qui en découlaient.

Fuir la Ruche.

Coûte que coûte. C’était dangereux, mais je savais que je faisais quelque chose d’important. Quelque chose qui comptait et j’avais pas besoin de tuer pour ça. Mon équipe était composée d’humains, on suivait les unités de combat composées d’humains au sein de la Coalition, un peu comme les cheerleaders d’une équipe de foot. Ils combattaient et on arrivait juste après. On était là, collés comme des sangsues aux basques du Bataillon Karter. Lorsque les commandants avançaient, on restait derrière eux pour nettoyer tout le merdier. A supposer que la Coalition gagne. S’ils perdaient, nous n’avions alors plus rien à faire.

La Ruche ne laissait aucun blessé derrière elle, pour eux, mes frères et sœurs humains, bon sang, chaque guerrier de la Coalition qui se battait sur le terrain était un substrat dont tirer profit.

La majeure partie de mon équipe de secouristes MedRec nous traitait aux petits oignons. Bien évidemment, un médecin Prillon ou une infirmière Atlan se précipiteraient tout aussi bien pour aider un Terrien blessé mais voir un visage humain, ici, quand on était perdus au fin fond de l’espace, comptait énormément pour ces guerriers gravement blessés, mourants. Leur Terre chérie leur manquait plus que tout, ils redoutaient de mourir loin de chez eux, à l’autre bout de la galaxie.

Je vivais au sein de mon unité MedRec, sur Zenith avec le reste de mon équipe. Je m’étais rendue sur la majeure partie des planètes et connaissais plus de races d’extraterrestres que n’en comptait ce bar. Mais je n’avais encore jamais vu quelqu’un comme lui.

J’avais l’eau à la bouche, je mourrais d’envie de toucher sa barbe naissante tandis qu’il serrait ma main. J’ignorais depuis combien de temps j’étais plantée là, en train de réfléchir et de le regarder bouche bée mais il ne me quittait pas des yeux. J’avais complètement oublié Rovo. Ce très beau gosse extraterrestre n’avait d’yeux que pour moi. Pour cette petite égratignure dans la paume de ma main.

— Vous auriez dû la soigner avec une baguette ReGen.

Il n’attendit pas ma réponse, en sortit une de la poche de son pantalon, alluma la lumière bleue et l’agita sur ma paume.

J’étais dans l’espace depuis deux ans, j’avais utilisé cette baguette guérisseuse sur les blessés mais je n’avais pas l’habitude de l’employer. C’était—ainsi que le caisson de ReGénération infiniment complexe—tout bonnement miraculeux. En l’espace de quelques secondes, ma blessure cicatrisa, ma peau redevint rose, la blessure avait entièrement disparu. Ça me brûlait, et voilà qu’il n’y avait plus rien. Un truc de dingue.

— Merci, dis-je une fois la baguette éteinte.

C’était courtois et déplacé à la fois. Ça me faisait tout drôle de savoir que je m’en étais tirée sans la moindre blessure ni la moindre cicatrice, quand j’avais vu Henry dans son cercueil, pour entamer son dernier voyage sur Terre, j’avais eu les larmes aux yeux.

— Pourquoi ne pas vous être soignée ? demanda-t-il d’une voix coupante, je levai les yeux de nos mains jointes.

— C’était une simple égratignure.

Je haussai les épaules et le regardai droit dans les yeux. Impossible de détourner le regard. Je ne pouvais pas mentir. Je ne voulais pas, je déglutis et lui fis part de mes sentiments. Oui, de mes sentiments. Que je cachais très bien en général.

— J’avais besoin de whisky, me soigner était secondaire.

Il secoua lentement la tête tandis que son pouce caressait la peau désormais cicatrisée.

— Je suis content d’avoir pu m’occuper de vous.

Quel sérieux. Je prenais goût à ses attentions, la caresse me provoquait un frisson de bonheur. Je n’avais pas envie de retirer ma main de la sienne.

Merde alors. Autant appeler un chat un chat. J’étais dans la merde. Mais j’en avais envie. J’avais envie de lui.

Il était temps de penser à autre chose, de profiter de ma pause entre deux missions. Ça laissait peu de temps pour une passade avec un mystérieux extraterrestre inconnu, qui repartirait de toute façon dans quelques heures et que je ne verrais plus jamais. Une passade ? Non. Une baise rapide ? Pourquoi pas. Mais une chose était sûre, je n’avais pas envie de baiser comme une malade avec un étranger et d’entendre retentir l’alarme d’un départ en mission.

Arrête un peu avec cet orgasme, chéri. Je dois y aller …

Je n’allais pas le planter là, pas lui. Mais j’avais vraiment envie d’avoir un orgasme—ou deux—et je savais qu’il en était tout à fait capable.

Il portait un uniforme qui n’appartenait à aucun secteur de la Coalition. Il était en noir de la tête aux pieds—même ses cheveux étaient d’un noir de jais. Il portait un large brassard argenté sur son biceps et rien d’autre. Seuls ses yeux apportaient une touche de couleur. Verts. Clairs, plus clairs que les miens, c’était étonnant puisque j’étais une vraie blonde nordique, avec un père irlandais, les ancêtres de ma mère étaient norvégiens. Je prenais des coups de soleil rien qu’en entendant le mot.

— Quelle chance.

Je lui décochai un sourire timide. J’étais pas une pro de la drague mais j’étais pas une vierge effarouchée non plus. On en resterait là une fois notre petite affaire terminée. Je ne le reverrais plus jamais dès lors qu’on me rappellerait en mission. Alors pourquoi pas ? Pour le moment, tout ce qui comptait, c’était prendre du bon temps, j’étais une femme—même dans mon uniforme unisexe tout simple—et lui un homme très viril.

Il tourna sa main, nos doigts s’entrelacèrent.

— T’as d’autres blessures ailleurs ?

— Non.

Monsieur Sexy ne lâchait pas ma main. C’était le plus beau spécimen de mec que j’aie vu de toute ma vie. Et dieu sait que j’en avais vu. Los Angeles regorgeait de beaux gosses, acteurs, mannequins, surfeurs et musiciens. Je venais du paradis des seins siliconés, du Botox et des implants fessiers où tout n’était qu’artifice, où tout le monde était beau.

Mais personne ne lui arrivait à la cheville.

Les deux années écoulées avaient été épuisantes mais ça en avait valu la peine. La majeure partie des gens finissaient par craquer. J’en étais pas encore là mais je flirtais grave avec un extraterrestre inconnu, je devais émettre des signes de stress d’une manière ou d’une autre.

Le sexe était un bon anti-stress. Surtout avec ce sosie extraterrestre de Joe Manganiello qui me procurerait assurément des tas d’orgasmes. Je pourrais ensuite repartir en mission, douce et détendue comme une guimauve.

Il me scrutait de la tête aux pieds, mes tétons pointaient sous mon uniforme vert vif. Le vert était la couleur des équipes médicales de la Coalition. Les uniformes des médecins étaient vert sapin, je portais la version plus claire, émeraude. La couleur faisait ressortir mes yeux, paraît-il. Une bande noire était apposée sur la poitrine, ce qui, pour une femme telle que moi, faisait d’autant plus ressortir la courbe de mes seins. J’étais sûre qu’il paraîtrait encore plus large de poitrine s’il portait du vert. C’était tout à fait possible, il était bâti comme un tank.

Il pencha la tête de biais et s’approchant plus près, inspira profondément.

— Je sens l’odeur du sang. Je ne sais pas trop si je dois te croire. Si tu étais ma femme, je te foutrais à poil et inspecterais ton corps sous les moindres coutures afin de m’assurer que tu sois en parfaite santé.

Il me fit sourire.

— Tu ne me crois pas ?

— Si tu mens concernant un sujet aussi important que ton état de santé, tu en assumeras les conséquences.

— Les conséquences ? Mon cœur s’arrêta une fraction de seconde. Je le regardai les yeux ronds, attendant qu’il s’explique. Je me léchai subitement les lèvres, elles étaient devenues sèches.

— Punition, dit-il en suivant mon geste des yeux.

Je restai bouche bée. J’aurais dû avoir peur. Un étranger. Un étranger extraterrestre arborant un uniforme d’une planète inconnue, me menaçait. Il devait lire dans mes pensées puisqu’il crut bon d’ajouter :

— Je ne fais pas de mal aux femmes. Je les protège d’elles-mêmes paraît-il. Une bonne fessée histoire de te rappeler que tu n’auras pas de secrets pour moi, que ton corps m’appartient, que j’en prendrai soin, le vénèrerai.

Il avait bien prononcé le mot fessée ? Sa grosse main chaude sur mon cul nu ? Pourquoi ça m’excitait à ce point ? Je ré-humectai mes lèvres.

— Tu veux t’occuper de moi ?

Son regard s’assombrit. Nos doigts toujours entrelacés, il passa sa main autour de ma taille et m’attira contre lui.

— Ce que je vais te faire … Il frémit et se pencha, je sentis sa respiration dans mon cou tandis que son nez effleurait la courbe de mon oreille. Nous n’étions pas seuls ; le bar était à moitié plein mais j’avais l’impression d’être dans une bulle. Une bulle dans laquelle je ne voyais que lui. Seule sa voix grave me parvenait.

— Découvrir tes courbes épanouies. Explorer les zones qui te feront gémir, frémir de désir. Je goûterai à ta peau, ta chatte. Et ce n’est qu’un début. Je te ferai jouir avec ma bouche.

Dire que la température de la pièce avait monté en flèche aurait été un euphémisme. Mon uniforme me gênait, il devenait trop épais. Je voulais sentir sa main sur mon dos nu, descendre, attraper mon—

— T’as envie de savoir ce que je ferai de mes doigts ? Il recula et baissa la tête pour me regarder droit dans les yeux. Ou avec ma bite ?

Je déglutis péniblement. Je salivais à l’évocation de sa queue.

— Waouh, t’es vachement doué.  Je ne reconnaissais pas ma voix haletante. Désolée, je pensais que tu plaisantais.

— Moi, plaisanter ? demanda-t-il en reculant et m’éloignant du bar.

Je tenais toujours sa main, il m’entraîna dans le couloir. Je le laissai faire et abandonnai ma bière. Le couloir était étroit, avec une porte au fond, un fléchage blanc indiquait une sortie de secours.

— Tu sautes sur toutes les femmes, toi.

D’un brusque geste de poignet, il me plaqua contre le mur. Je sentis son corps vigoureux contre moi et poussai un gémissement. Il maintenait doucement mais fermement mes mains au-dessus de ma tête. Il se pencha sur moi, je me sentais totalement enveloppée dans un cocon de chaleur. De sa main libre, il effleura la courbe de ma hanche, sa caresse me procura une sorte de décharge électrique. Je ne fis pas mine de m’esquiver. Je n’en avais pas envie. C’était bon, vraiment trop bon.

— Je présume qu’il s’agit d’une phrase en usage sur Terre. Si je voulais vraiment te sauter dessus, tu serais sur mon épaule à l’heure où je te parle.

— Tu m’emmènes ici, juste nous deux, sans personne, sans même savoir comment je m‘appelle.

Je regardais ses lèvres ? Oui. Oui, je regardais ses lèvres. Et j’avais envie de savoir quel effet ça ferait de les avoir sur les miennes, quel goût il avait. Je levai les yeux vers lui, il me regarda attentivement.

Il me scrutait, matait ma bouche, mon cou, mes seins.

— Tu veux savoir comment je m’appelle avant qu’on s’embrasse ?

Je commençais à mouiller. J’avais du mal à garder mon sang-froid.

— J’aimerais bien savoir comment tu t’appelles. Savoir d’où tu viens aussi.

Il me tira de nouveau les cheveux, j’avais les jambes molles.

— Je m’appelle Styx. Je fais partie de la légion de Styx sur Rogue 5.

Je fronçai des sourcils, quel drôle de nom.

— Tu as une planète à ton nom ?

Son doigt descendit le long de mon cou et caressa mon épaule sans me quitter des yeux.

— Rogue 5 est une base lunaire. Je dirige la légion Styx, qui porte mon nom.

— J’ai jamais entendu parler de Rogue 5, avouai-je en penchant la tête sur le côté pour permettre un meilleur accès à mon cou.

— Elle ne fait pas partie de la Coalition.

Ça je le savais.

— Qu’est-ce que tu fais ici, alors ?

— Je suis ici pour affaires, avec un associé. La façon dont il prononça je suis ici pour affaires, avec un associé me fit penser à un épisode des Sopranos. Exactement ça, Salut, je suis ici pour affaires …

— Ils sont tous aussi sauvages que toi sur ta planète ?

Il me sourit de ses dents bien droites et blanches.

— Tu me trouves sauvage ?

Il bougea sa jambe de façon à ce que son genou se niche entre les miens, je chevauchais quasiment sa cuisse.

Ma bouche était entrouverte, il se pencha et en profita pour poser son doigt sur ma lèvre inférieure. Sa main était calleuse, même s’il n’exerçait qu’une infime pression, en frottant son doigt, cela m’excitait délicieusement.

— Dis-moi comment tu t’appelles. Ce n’était pas une demande, c’était un ordre émanant d’un mâle alpha.

Je n’étais pas du genre à donner mon nom au premier venu, je me penchai, pris le bout de son doigt dans ma bouche et le suçai. Une fois, deux fois, je mordillai son doigt avec mes dents avant de le relâcher. Juste une petite morsure de rien du tout, pour qu’il sache que je n’étais pas une fille facile.

— Harper. Harper Barrett de Californie. Sur Terre.

Super, je devais vraiment passer pour une idiote. Mais ça n’avait pas l’air de le gêner. Ses pupilles étaient si dilatées que ses yeux semblaient presque noirs, une veine saillait dans son cou.

— Je vais te goûter sur le champ, Harper.

Oh. Ok.

Je m’attendais à quelque chose de doux mais il dévora ma bouche avec une faim qui me coupât tous mes moyens. Je ne savais plus quoi dire, non pas que je veuille lui dire quoi que ce soit d’ailleurs. J’avais dragué, excité et donné envie à un homme sauvage et solitaire. Qui ne faisait pas partie de la Coalition, n’obéissait pas à ses règles ni n’en subissait les conséquences. Vu sa façon d’embrasser, ses manières débridées et ses intentions, je me doutais bien qu’il ferait comme bon lui semblerait.

J’adorais ça, tout comme mes tétons, mon clitoris et ma chatte qui palpitaient. Oui. Je l’imaginais en train de me déshabiller, de me pénétrer avec sa grosse bite, de me tringler sauvagement : mon dos serait tout éraflé contre le mur. Il s’était montré assez galant homme pour ne pas me dévoiler ses intentions, afin que je puisse refuser si tel était mon désir. Ce qui n’était pas le cas. J’avais envie qu’il continue et qu’il ne s’arrête jamais.

— Il manque quelque chose ici.

La voix venait de ma gauche, je me raidis, nous n’étions pas seuls. Styx ne bougea pas d’un pouce. Il continuait d’explorer ma bouche avec une ferveur que je n’avais jamais vécue auparavant. C’était comme si on m’avait renversé le fameux seau d’eau glacée sur la figure.

Je m’écartai légèrement.

— Styx, murmurai-je, le souffle court.

— Hmm ? demanda-t-il en me mordillant la mâchoire.

Je tournai la tête pour regarder de côté, Styx en profita, il posa sa bouche sur mon cou afin que je puisse me tourner en direction de mon visiteur. Un homme très grand et très séduisant nous observait. Il était aussi gigantesque que Styx et portait le même uniforme. Le même brassard argenté. Styx était brun aux cheveux courts, l’homme avait les cheveux longs, lisses et argentés. Pas gris ou blonds, la couleur ne s’apparentait à rien de connu. Son visage était la perfection incarnée avec des yeux gris clair. On aurait dit un dieu guerrier tout droit sorti de Donjons et Dragons. Il semblait irréel.

Il me toisa de la tête aux pieds, remarqua la main de Styx bloquant mes poignets au-dessus de ma tête et se fendit d’un large sourire espiègle.

Je me tordis les poignets en signe de protestation et me tins parfaitement immobile dans les bras de Styx. La plaisanterie était terminée.

— Styx, répétai-je.

Il ne tourna pas la tête, continua de m’embrasser et de me lécher, mordilla ma mâchoire, mon oreille et mon cou.

— Je te présente Blade.

Bizarre comme présentation, ils se connaissaient bien apparemment, assez du moins pour se sentir à l’aise avec une femme pour deux.

— C’est … hum, ravie de faire ta connaissance, dis-je, bien que pas franchement persuadée que ce soit le cas. Je me débattis plus ardemment, Styx finit par relever la tête en soupirant.

— Ne t’interromps pas pour moi, dit Blade en approchant. Je vais me joindre à vous.

Il posa une main sur ma joue, Styx s’était montré tendre, admiratif, sa caresse allait aux tréfonds de mon âme. Je me sentis soudainement très … impliquée.

— Hum—

— Je t’ai dit que Blade et moi aimions bien partager la même femme ? demanda Styx.

— Partager ? criai-je, mon cœur battait si fort que je crus qu’il allait bondir hors de ma poitrine. Je les contemplais tous deux, ils étaient aussi différents que le jour et la nuit. Le sel et le poivre. Torrides et … canons. Oh. Mon. Dieu.

— Deux fois plus de plaisir pour toi. La promesse tranquille de Blade fendit l’air avec l’acuité d’une lame de rasoir.

— On te possèdera à deux.

Il se pencha, fit courir son nez le long de ma joue et me renifla, comme Styx l’avait fait précédemment.

— Notre morsure va te rendre plus sensible, plus sauvage, la moindre de nos caresses te fera jouir. Sans relâche. Inlassablement.

Ses mots crus me faisaient frissonner, son murmure torride s’insinuait dans mon esprit comme une drogue. J’étais accro, mon corps était bien déterminé à profiter de la situation, même si mon esprit me disait le contraire. J’essayais d’y voir clair.

Deux mecs. En même temps. L’idée ne m’effrayait étonnamment pas plus que ça. Mais m’accoupler avec un mec. Un futur mari ? Pour toujours ? Je connaissais trop les autres guerriers extraterrestres, les Prillons et les Atlans et tous les autres mâles alpha super-possessifs, j’avais conscience des risques.

— Une partenaire ? demandai-je. Non, je ne serai pas votre partenaire. Je ne suis la partenaire de personne.

Ils étaient dingues ou quoi ? Je voulais une simple partie de jambes en l’air. Prendre du bon temps. Un peu de plaisir avant de devoir replonger dans les tripes et le sang des champs de bataille. Je songeais au terme de partenaire lorsque mon cerveau commença à discerner ce que mon esprit embrumé tout dévolu au sexe avait cru saisir.

— Attends. Mordre ? T’as bien dit mordre ?

Je clignai les yeux, totalement perplexe, je regardai Blade qui souriait de toutes ses dents. Je pensais avoir tout vu, depuis le temps que j’étais dans l’espace. Mais là ? Je n’aurais jamais imaginé voir des crocs.

Oui, c’était exactement ça : des crocs.