Napoléon Ier, Napoléon-Joseph-Charles-Paul Bonaparte, Napoléon III

Pensées napoléoniennes : extraites des oeuvres, discours et écrits de Napoléon Ier, de Napoléon III et du prince Napoléon

Publié par Good Press, 2021
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EAN 4064066338381

Table des matières


PENSÉES NAPOLÉONIENNES
CHAPITRE I er .
CHAPITRE II.
CHAPITRE III.
CHAPITRE IV.
CHAPITRE V.
CHAPITRE VI.
APPENDICE
18 MAI 1804
13 JUIN 1849
2 DÉCEMBRE 1851
PROCLAMATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUPLIQUE APPEL AU PEUPLE
PROCLAMATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE A L’ARMÉE
21 DÉCEMBRE 1851
4 NOVEMBRE 1852
MESSAGE DU PRINCE PRÉSIDENT AU SÉNAT
7 NOVEMBRE 1852
1 er DECEMBRE 1852
15 JANVIER 1883

APPENDICE

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18 MAI 1804

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PROCLAMATION DE L’EMPIRE

Le Sénat se rend au Palais de Saint-Cloud pour porter à Napoléon Ier la couronne. L’Empereur répond dans les termes suivants au discours qui lui est adressé :



«Tout ce qui peut contribuer au bien de la
«patrie est éssentiellement lié à mon bonheur.

«J’accepte le titre que vous croyez utile à la
«gloire de la nation.

«Je soumets à la sanction du peuple la loi de
«l’hérédité. J’espère que la France ne se repentira
«jamais des honneurs dont elle environnera
«ma famille.

«Dans tous les cas, mon esprit ne serait plus
«avec ma postérité, le jour où elle cesserait de
«de mériter l’amour et la confiance de la grande
«nation.»

L’Empereur répond au tribunat:


«Je vous remercie du soin que vous mettez à
«relever le peu de bien que je puis avoir fait.
«Le tribunat a contribué, par ses travaux, à la
«perfection des différents actes de la législation
«de la France, et, en cela, il a rempli le plus
«constant de mes vœux. Je me plais à tout devoir
«au peuple; ce sentiment seul me rend chers les
«nouveaux honneurs dont je suis revêtu.»



13 JUIN 1849

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PROCLAMATION AU PEUPLE FRANÇAIS

Une minorité factieuse au sein même de l’assemblée fait un appel à l’insurrection, à la guerre civile.

Informé des projets des conspirateurs, le Président de la République adresse au peuple cette proclamation:



Quelques factieux osent encore lever l’étendard de la révolte contre un gouvernement légitime, puisqu’il est le produit du suffrage universel. Ils m’accusent d’avoir violé la constitution, moi qui ai supporté depuis six mois, sans en être ému, leurs injures, leurs calomnies, leurs provocations. La majorité de l’assemblée est le but de leurs outrages. L’accusation dont je suis l’objet n’est qu’un prétexte, et la preuve, c’est que ceux qui m’attaquent me poursuivaient déjà avec la même haine, la même injustice, alors que le peuple de Paris me nommait Représentant du peuple, et le peuple de la France, Président de la République.

Ce système d’agitation entretient, dans le pays, le malaise et la défiance, qui engendrent la misère; il faut qu’il cesse. Il est temps que les bons se rassurent et que les méchants tremblent. La République n’a pas d’ennemis plus implacables que ces hommes qui, perpétuant le désordre, nous forçent de changer la France en un vaste camp, nos projets d’amélioration et de progrès, en des préparatifs de lutte et de défiance.

Elu par la nation, la cause que je défends est la vôtre, c’est celle de vos familles, comme celles de vos propriétés, c’est celle du pauvre comme celle du riche, celle de la civilisation toute entière. Je ne reculerai devant rien pour la faire triompher.


LOUIS-NAPOLEON BONAPARTE.



2 DÉCEMBRE 1851

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L’Assemblée nationale est dissoute. Le Président de la République adresse les deux proclamations qui suivent au peuple et à l’armée:

PROCLAMATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUPLIQUE APPEL AU PEUPLE

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Français!

La situation actuelle ne peut durer plus longtemps. Chaque jour qui s’écoule aggrave les dangers du pays. L’Assemblée, qui devait être le plus ferme appui de l’ordre, est devenue un foyer de complots. Le patriotisme de trois cents de ses membres, n’a pu arrêter ses fatales tendances. Au lieu de faire des lois dans l’intérêt général, elle forge des armes pour la guerre civile; elle attente au pouvoir que je tiens directement du peuple; elle encourage toute les mauvaises passions; elle compromet le repos de la France! je l’ai dissoute, et je rends le peuple entier juge entre elle et moi.

La Constitution, vous le savez, avait été faite dans le but d’affaiblir d’avance le pouvoir que vous alliez me confier. Six millions de suffrages furent une éclatante protestation contre elle, et cependant je l’ai fidèlement observée. Les provocations, les calomnies, les outrages, m’ont trouvé impassible. Mais aujourd’hui que le pacte fondamental n’est plus respecté de ceux-là même qui l’invoquent sans cesse, et que les hommes qui ont déjà perdu deux monarchies, veulent me lier les mains afin de renverser la République, mon devoir est de déjouer leurs perfides projets, de maintenir la République et de sauver le pays, en invoquant le jugement solennel du seul souverain que je reconnaisse en France, le Peuple.

Je fais donc un appel loyal à la nation toute entière, et je vous dis:

Si vous voulez continuer cet état de malaise qui nous dégrade et compromet notre avenir, choisissez un autre à ma place, car je ne veux plus d’un pouvoir qui est impuissant à faire le bien, me rend responsable d’actes que je ne puis empêcher, et m’enchaîne au gouvernail, quand je vois le vaisseau courir vers l’abîme.

Si, au contraire, vous avez encore confiance en moi, donnez-moi les moyens d’accomplir la grande mission que je tiens de vous.

Cette mission consiste à fermer l’ère des révolutions en satisfaisant les besoins légitimes du peuple, et en le protégeant contre les passions subversives.

Elle consiste surtout à créer des institutions qui survivent aux hommes, et qui soient enfin des fondations sur lesquelles on puisse asseoir quelque chose de durable.

Persuadé que l’instabilité du pouvoir, que la prépondérance d’une assemblée, sont des causes permanentes de trouble et de discorde, je soumets à vos suffrages, les bases fondamentales d’une constitution.. ...

Ce système, créé par le Premier Consul, au commencement du siècle, a déjà donné à la France le repos et la prospérité ; il les lui garantirait encore

Telle est ma conviction profonde.

Si vous la partagez, déclarez-le par vos suffrages. Si, au contraire, vous préférez un gouvernement sans force, monarchique ou républicain, emprunté à je ne sais quel passé ou à quel avenir chimérique, répondez négativement.

Ainsi donc, pour la première fois depuis 1804, vous voterez en connaissance de cause, en sachant bien pour qui et pourquoi.

Si je n’obtiens pas la majorité de vos suffrages, alors je provoquerai la réunion d’une nouvelle assemblée, et je lui remettrai le mandat que j’ai reçu de vous.

Mais si vous croyez que la cause dont mon nom est le symbole, c’est-à-dire la France régénérée par la révolution de 89 et organisée par l’Empereur, est toujours la vôtre, proclamez-le en consacrant les pouvoirs que je demande.

Alors la France et l’Europe seront préservées de l’anarchie, les obstacles s’aplaniront, les rivalités auront disparu, car tous respecteront, dans l’arrêt du peuple, le décret de la Providence.



PROCLAMATION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE A L’ARMÉE

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Soldats!

Soyez fiers de votre mission, vous sauverez la Patrie, car je compte sur vous, non pour violer es lois, mais pour faire respecter la première loi du pays, la souveraineté nationale, dont je suis le égitime représentant.

Depuis longtemps, vous souffriez comme moi des obstacles qui s’opposaient et au bien que je voulais faire, et aux démonstrations de votre sympathie en ma faveur.

Ces obstacles sont brisés. L’assemblée a éssayé d’attenter à l’autorité que je tiens de la nation entière: elle a cessé d’éxister.

Je fais un loyal appel au peuple et à l’armée, et je leur dis: ou donnez-moi les moyens d’assurer votre prospérité, ou choisissez un autre à ma place.

En 1830 comme en 1848, on vous a traités en vaincus. Après avoir flétri votre désintéressement héroïque, on a dédaigné de consulter vos sympathies et vos vœux; et cependant, vous êtes l’élite de la nation. Aujourd’hui, en ce moment solennel, je veux que l’armée fasse entendre sa voix.

Votez donc librement comme citoyens, mais comme soldats, n’oubliez pas que l’obéissance passive aux ordres du chef du gouvernement est le devoir rigoureux de l’armée, depuis le général jusqu’au soldat. C’est à moi, responsable de mes actions devant le peuple et devant la postérité, de prendre les mesures qui me semblent indispensables pour le bien public.

Quant à vous, restez inébranlables dans les règles de la discipline et de l’honneur.

Aidez, par votre attitude imposante, le pays à manifester sa volonté dans le calme et la réflexion. Soyez prêts à réprimer toute tentative contre le libre éxercice de la souveraineté du peuple.

Soldats, je ne vous parle pas des souvenirs que mon nom rappelle. Ils sont gravés dans vos cœurs, nous sommes unis par des liens indissolubles. Votre histoire est la mienne. Il y a entre nous, dans le passé, communauté de gloire et de malheurs; il y aura, dans l’avenir, communauté de sentiments et de résolution pour le repos et la grandeur de la France.



21 DÉCEMBRE 1851

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Les membres de la commission consultative présentent au Président de la République, le résultat du recensement général des votes émis sur le projet du plébiscite le 2 décembre.

Le Prince prononce le discours suivant:

Messieurs,

La France a répondu à l’appel loyal que je lui avais fait. Elle a compris que je n’étais sorti de la légalité que pour rentrer dans le droit. Plus de sept millions de suffrages viennent de m’absoudre, en justifiant un acte qui n’avait d’autre but que d’épargner à notre patrie, et à l’Europe peut-être, des années de troubles et de malheurs.

Je vous remercie d’avoir constaté officiellement combien cette manifestation était nationale et spontanée.

Si je me félicite de cette immense adhésion, ce n’est pas par orgueil; mais parce qu’elle me donne la force de parler et d’agir, ainsi qu’il convient au chef d’une grande nation comme la nôtre.


Je comprends toute la grandeur de ma mission nouvelle. Je ne m’abuse pas sur ses graves difficultés. Mais avec un cœur droit, avec le concours de tous les hommes de bien qui, ainsi que vous, m’éclaireront de leurs lumières et me soutiendront de leur patriotisme; avec le dévouement éprouvé de notre vaillante armée, enfin avec cette protection que demain je prierai solennellement le ciel de m’accorder encore, j’espère me rendre digne de la confiance que le peuple continue de mettre en moi. J’espère assurer les destinées de la France, en fondant des institutions qui répondent à la fois, et aux instincts démocratiques de la nation, et à ce désir exprimé universellement d’avoir désormais un pouvoir fort et respecté. En effet, donner satisfaction aux éxigences du moment, en créant un système qui reconstitue l’autorité sans blesser l’égalité, sans fermer aucune voie d’amélioration, c’est jeter les véritables bases du seul édifice capable de supporter plus tard une liberté sage et bien-faisante.



4 NOVEMBRE 1852

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MESSAGE DU PRINCE PRÉSIDENT AU SÉNAT

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Messieurs les Sénateurs,

La nation vient de manifester hautement la volonté de rétablir l’Empire. Confiant dans votre patriotisme et vos lumières, je vous ai convoqués pour délibérer légalement sur cette grave question, et vous remettre le soin de régler le nouvel ordre de choses. Si vous l’adoptez, vous penserez sans doute, comme moi, que la constitution de 1852 doit être maintenue, et alors les modifications reconnues indispensables, ne toucheront en rien aux bases fondamentales.