Alfred Bonnardot

Essai sur la restauration des anciennes estampes et des livres rares ou Traité sur les meilleurs procédés à suivre pour réparer, détacher, décolorier et conserver les gravures, dessins et livres, ouvrage spécialement utile aux artistes, aux collectionneurs... par A. Bonnardot [Suivi de Supplément...]

Publié par Good Press, 2021
goodpress@okpublishing.info
EAN 4064066337872

Table des matières


CHAPITRE PREMIER. — DÉDOUBLAGE ET REDRESSAGE DES ESTAMPES.
CHAPITRE II. — BLANCHIMENT DES ESTAMPES.
CHAPITRE III. — CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L’ENLÈVEMENT DES TACHES.
CHAPITRE IV. — DES TACHES DE TOUTE NATURE.
CHAPITRE V. — DÉCOLORIAGE DES ESTAMPES.
CHAPITRE VI. — RÉFLEXIONS GÉNÉRALES SUR LE DÉCOLORIAGE DES ESTAMPES.
CHAPITRE VII. — RESTAURATION, A L’ÉTAT HUMIDE, DES DÉCHIRURES, LACUNES, ETC.
CHAPITRE VIII. — DOUBLAGE DES ESTAMPES.
CHAPITRE IX. — RACCORD DU NOIR D’IMPRESSION.
CHAPITRE X. — RÉPARATIONS A SEC, A LA GOMME.
CHAPITRE XI. — DES ESTAMPES TIRÉES SUR UNE MATIÈRE AUTRE QUE LE PAPIER.
CHAPITRE XII. — RESTAURATION DES DESSINS DE TOUTE ESPÈCE.
CHAPITRE XIII. — ENCOLLAGE DU PAPIER.
CHAPITRE XIV. — DE LA CONSERVATION DES ESTAMPES.
CONCLUSION.
SUPPLÉMENT
CH. XV. — DE LA RESTAURATION ET DE LA RELIURE PROVISOIRE DES LIVRES RARES.

CONCLUSION.

Table des matières

La condition la plus favorable pour bien réparer les estampes est la température humide. Les colles séchant avec lenteur donnent plus de temps pour les apprêts préliminaires. En temps très sec il faut coller très vite à la gomme, et quand on emploie la colle de pâte on est dans la nécessité de remouiller souvent à l’éponge les papiers sur lesquels on opère, afin de les maintenir à un degré d’humidité convenable.

Cet opuscule est susceptible de nombreux perfectionnements et d’additions subséquentes. Je crois avoir prévu toutes les circonstances possibles; néanmoins il est probable qu’en dépit de mes efforts de mémoire, j’en découvrirai par la suite plus d’une qui m’aura échappé. Peut-être un jour donnerai-je une seconde édition; pour la compléter le plus sûrement possible, je recevrais avec grand plaisir les conseils et observations que les iconophiles et les chimistes me communiqueraient, et je consignerais dans cette nouvelle édition tous les documents bienveillants que j’aurais pu recueillir. C’est aux connaisseurs eux-mêmes que je laisserai le soin de rédiger la note de mes errata ou d’augmenter le nombre des procédés.

Du reste cette seconde édition, si elle parait jamais, ne succédera pas de sitôt à celle-ci; je compte donner dans quelques mois un supplément s’il est nécessaire.

Je termine en souhaitant qu’un amateur plus éclairé que moi publie un travail du même genre, en concurrence avec le mien, sans en être, bien entendu, une sorte de répétition. La lumière jaillit toujours des efforts rivaux, et la lumière jetée sur l’objet dont je viens de m’occuper ne fera qu’ajouter au plaisir que j’éprouve à posséder un assez bon nombre de pièces curieuses pour l’histoire de la capitale.



SUPPLÉMENT

Table des matières

A l’Essai sur la restauration des vieilles Estampes, etc., par A. BONNARDOT; contenant des corrections, notes, éclaircissements, et addition d’un chapitre sur la reliure des livres rares.

BASSINES. — Page 4, voyez à ce sujet la note du présent supplément, page 6, relative à l’ocre jaune.

CHLORURE DE CHAUX. — Page 13, ligne 13, après ces mots: l’effet désiré, ajoutez: Je ne saurais trop recommander de ne jamais l’employer à chaud; car, à cet état, mélangé même de beaucoup d’eau, il attaquerait promptement le tissu des papiers et la partie grasse du noir d’impression.

— Même page, ajoutez, après la ligne 22: Par bain acidulé, eau acidulée, je veux dire une portion d’acide hydrochlorique mêlée à 25 ou 30 fois son volume d’eau. On pourrait également employer l’acide nitrique, mais il est plus cher.

Pour annuler le chlorure de chaux dont l’estampe a été imprégnée, on réussit, je crois, également par l’usage d’un acide faible par lui-même, mais capable pourtant de décomposer le chlorure; tel est le vinaigre, qui, d’une part, met le chlore en liberté, et, de l’autre, s’unit à la chaux pour former avec elle un acétate de chaux, sel très soluble. Un préparateur de produits chimiques me conseille l’ammoniaque étendue d’eau comme capable de prévenir la formation subséquente de l’acide chlorhydrique dont parle M. Dumas (voyez page 11). Sans doute l’ammoniaque (ou alcali volatil) annule l’effet de tout acide; mais, puisque celui-ci ne se forme que plus tard, je ne comprends pas l’action de l’alcali, à moins de supposer qu’il reste, comme le chlorure, dans le tissu du papier et ne s’évapore pas. L’emploi du vinaigre ou de l’eau acidulée me semble plus immédiatement efficace, beaucoup moins désagréable que l’ammoniaque, et aussi plus économique. Il ne combat pas le dommage, mais il le prévient.

— Page 14, ligne 1, délayée, lisez: étendue,

NETTOIEMENT DES ESTAMPES SUR UN SEUL POINT. — Page 19, après la ligne 27, ajoutez: Voici, je crois, un procédé plus parfait. On fera façonner un bloc de verre de forme cylindrique, portant de 8 à 10 centimètres de diamètre et haut de 5 à 6. Il sera percé, au centre, d’une cavité, et figurera ainsi la margelle d’un puits; un trou de forme conique aurait l’avantage d’offrir deux diamètres; les bords, des deux côtés des plats, seraient larges et bien polis; on appliquerait sur la gravure celle des faces dont l’ouverture s’accorderait le mieux avec la dimension de la tache; l’estampe humide reposerait elle-même sur une glace bien unie, puis on verserait dans la cavité une petite quantité du liquide nécessaire.

On conçoit que le papier, ainsi pressé entre deux surfaces polies, retiendra le liquide à l’endroit même où il doit agir, au lieu de l’absorber bien au delà de la limite de la tache. Du reste, en recouvrant l’orifice supérieur d’une sorte de couvercle qui ferme hermétiquement (telle serait une rondelle de verre ou de métal enduite d’une matière onctueuse, comme le savon en gelée), on préviendrait complètement l’infiltration du liquide, dérobé ainsi à lapression de l’air. J’ai réussi au moyen d’un cylindre d’étain assez grossièrement fabriqué ; il retenait une dissolution d’acide oxalique chaud qui agissait sur une tache d’encre. Le verre, en toute autre occasion, serait une matière plus convenable. On devrait, avant d’y verser un liquide bouillant, faire chauffer le bloc graduellement avant de le poser sur la gravure; on maintiendrait la chaleur par l’approche d’un fer rouge ou autrement.

ANCIENNES TACHES D’HUILE. — Page 26 à la suite de la ligne 15, ajoutez: Un professeur de chimie vient de me communiquer le procédé suivant: On se procure un long cylindre de verre à fond arrondi, nommé flûte chez les bombeurs de verre. Sa longueur et son diamètre doivent être proportionnés aux dimensions de l’estampe soumise à l’opération; on y introduit l’estampe toute roulée, puis on la déroule, ayant soin de ménager un espace entre chaque circonvolution. La flûte dépassera de plusieurs centimètres l’estampe, qui ne doit pas toucher le fond arrondi, destiné à recevoir quelques grammes d’éther acétique ou autre. Le tout disposé, on maintient le vase suspendu, par un appareil quelconque, au dessus d’une lampe à alcool ou de quelques charbons incandescents; puis on pose sur l’orifice du cylindre une légère rondelle de verre ou de ferblanc, qu’on remplacera quand elle sera trop échauffée. La vapeur de l’éther, qui se produit bientôt, passe à travers les spirales, et va en grande partie se condenser en gouttelettes sur la rondelle, d’où elle retombe liquéfiée au fond du verre, une faible partie se répand dans l’air en soulevant la rondelle, qui oppose une légère résistance.

Cette vapeur, au bout d’un certain temps, rendrait aux taches huileuses leur fluidité, et les ferait disparaître en les dissolvant ou en les étalant sur toute la surface du papier. Je crois qu’il y a quelques chances de succès si l’on prolonge l’opération. Du reste, j’en reviens toujours à un raisonnement qui me paraît péremptoire: si l’huile est aussi ancienne et de même nature que celle qui entre dans la composition du noir, l’action de l’éther doit enlever à ce noir sa partie grasse, et le réduire à une trace de noir de fumée.

Quelques amateurs d’estampes m’ont beaucoup questionné au sujet des taches d’huile. Je leur opposais toujours le raisonnement ci-dessus. J’ai reçu la visite de deux personnes qui me priaient de leur confier une gravure tachée sur laquelle j’aurais épuisé toutes mes tentatives, promettant d’enlever les taches sans aucune altération; mais je suis resté incrédule. D’ailleurs je ne possédais pas d’échantillon de taches évidemment anciennes e opiniâtres à tous les remèdes, et je n’eusse osé livrer à leurs procédés une estampe rare. J’ajouterai que ces personnes ne consentaient pas à opérer devant moi: que m’importait alors leur réussite, en cas qu’elle fût possible? Mon but n’est pas de savoir si quelqu’un possède réellement un remède dans les cas les plus difficiles, mais en quoi consiste ce remède, afin de le révéler à tous, car j’ai en vue uniquement l’intérêt de toutes les gravures, en quelques mains qu’elles se trouvent.

On m’a signalé aussi de bons résultats obtenus par la soude et le sel (ou carbonate) de soude. Ces effets sont analogues a ceux de la potasse pure ou caustique, seulement ils sont moins rapides, moins énergiques; je préfère donc la dissolution de potasse plus ou moins affaiblie. A quoi bon compliquer les moyens?

Un marchand d’estampes que j’ai eu occasion de voir à Munich enlève, m’a-t-on dit, les taches d’huile en agissant au verso seulement de la gravure; mais l’action de la potasse doit, ce me semble, attaquer également le noir d’impression, car elle pénètre bientôt tout le papier. La plupart des taches d’huile traversant le papier du recto au verso, n’est-il pas mieux que le remède suive la même marche, a moins d’admettre que la partie la plus tenace de la tache se précipite, et se concentre sur la surface opposée à celle qui l’a reçue, c’est-à-dire au verso? Je suppose qu’il arrose la tache en versant la dissolution de potasse goutte à goutte, et maintient l’estampe inclinée, afin d’empêcher le liquide de séjourner du côté de l’impression.

On pourra essayer de ce système. Je me fais un devoir de citer tous ceux qu’on me signale, mais sans en assumer la responsabilité. J’aurais voulu avoir le temps de les éprouver tous avec soin: ce livre renfermerait moins d’hypothèses.

— Page 21, ligne 24, base chaux, lisez: base de chaux.

— Page 23, ligne 3, après alcool, ajoutez: chaud.

— Id., ligne 5, 1 gramme, lisez: 2 ou 3 grammes.

ALTÉRATION DU NOIR D’IMPRESSION. — Page 24, à la suite de la ligne 13, ajoutez: Si l’action trop prolongée de la potasse ou du chlorure de chaux rendait l’encre d’impression pulvérulente par l’entraînement ou la décomposition de sa partie grasse, on pourrait remédier au dommage en encollant légèrement le papier comme s’il s’agissait de fixer un dessin au crayon tendre. (Voyez page 71.)

— Page 25, ligne 10, après plusieurs années, ajoutez: la tache ne paraissait plus qu’au verso.

— Id., ligne 20, après tantôt d’un, ajoutez: vert.

— Page 27, ligne 2, après les résines, ajoutez: sèches.

— Id., lignes 9 et 10, retranchez probablement, et lisez: résines grasses.

— Page 28, ligne 14, constituant, ajoutez: la noix de galle.

— Id., ligne 25, après principe, ajoutez en note: On vend chez les papetiers, sous le nom d’encrivore, une dissolution d’acide oxalique ou de sel d’oseille. La bouteille, qui contient à peine 10 cent. de matière, se vend 60 cent. L’encre peut s’effacer à meilleur marché.

TRACES DE CRAYONS. — Page 31, ligne 13, après éponge douce, ajoutez: Après l’entraînement, il reste souvent des mouillures (voyez ce mot page 35). J’ai vu quelque part le saindoux indiqué pour enlever les traces anciennes de crayons; après un séjour de quelques heures, on enlevait cette graisse en la saponifiant par la potasse. La graisse se mêle à la plombagine, mais ne la dissout pas. Essayer dans les cas désespérés.

— Page 32, ligne 8, remplacer cette phrase: qui ne s’efface que par le renouvellement de l’épiderme, par ce seul mot: ineffaçable.

— Page 35, ligne 2, maculation, lisez maculature.

— Page 36, ligne 12, paysage, ajoutez: à l’eau forte.

DÉCOLORIAGE, — Page 37, ligne 20, après amateur, ajoutez: La date du coloris ne peut toujours se constater à la simple vue. J’ai rencontré des couleurs anciennes ineffaçables, du violet notamment. Étaient-ce des couleurs d’une composition inconnue? Le temps les avait-il fixées, incorporées au papier? Mais la plupart des couleurs appliquées évidemment depuis deux ou trois siècles cèdent aussi facilement que les plus récentes: je crois que les exceptions sont rares.

COULEURS BOUGES. — Page 40, ligne 3, au lieu de trempé dans etc., lisez: appliqué au pinceau, puis humecté avec de l’acide hydrochlorique très affaibli. L’acide sulfureux liquide fait également disparaître, à froid, le carmin de garance.

— Même page, après la ligne 21, ajoutez: un rouge brique analogue, nommé Fleur d’Orléans, disparaît de la même manière.

— Id., ligne 27, au lieu de concentrés, lisez: étendus d’eau, puis ajoutez: L’écarlate dit anglais est une couleur fort éclatante, qui s’efface, au bout d’une heure environ, dans le chlore ou le chlorure de chaux.

— Page 41, ligne 4, cinq ou six, lisez: dix ou douze.

OCRE JAUNE. — Même page, ligne 21, remplacez l’article sur l’ocre jaune par celui-ci: L’ocre jaune, ainsi que celui de couleur brune, se décompose, après un séjour de 20 à 30 minutes, en sa qualité de couleur à base d’oxyde de fer, dans une dissolution concentrée d’acide oxalique liquide, maintenue bouillante dans un vase d’étain ou de métal dit d’Alger, qui contient, outre l’étain, du zinc et, je crois, de l’antimoine. Cette influence métallique, déjà signalée (page 28), me donne à croire qu’on retirerait un grand avantage, pour la décomposition d’autres oxydes métalliques, d’une bassine de zinc à laquelle seraient soudées quelques bandes de cuivre; c’est une expérience à tenter. On obtiendrait peut-être ainsi des effets plus rapides, dus à une influence électrochimique.

On supprimera ce que je dis de l’ocre jaune, pages 43, 44 et 46.

COULEURS JAUNES. — Page 42, après la ligne 10, ajoutez: J’ai vu un jaune moderne qu’on nomme jaune brillant, et qui, je crois, est le sulfure de cadmium, car, lorsqu’on le décompose dans de l’acide hydrochlorique mêlé à 5 ou 6 parties d’eau, il se dégage une odeur d’hydrogène sulfuré qui révèle un sulfure. J’ai vu aussi un jaune, dit de Hall, à base de fer, je le suppose, car il se dissout dans l’acide oxalique.

COULEURS BRUNES. — Page 43, après la ligne 11, ajoutez: La terre d’ombre, nommée terre de Cologne, ne disparaît pas aisément; peut être exige-t-elle un long séjour dans l’acide oxalique.

Même page, ligne 25, après sel inaltérable, ajoutez en note: Quand l’alumine constitue un mélange, et non une combinaison, comme il arrive dans les laques bleue, verte ou carminée, etc, elle ne s’oppose nullement à la décomposition de l’oxyde métallique.

COULEURS VERTES. — Page 45, ligne 13, effacez ces mots: et l’odeur, et ajoutez: Il est plus d’un autre vert composé qui se détruit de même; tel est le vert dit de cobalt, telle est la laque et la cendre verte.

Je ne connais aujourd’hui qu’une couleur verte qui résiste à tous les agents chimiques, c’est le vert d’émeraude, dont j’ignore la composition; il se vend fort cher en poudre et en tablettes; mais il a peu de cohésion, et quand l’application est récente, il se laisse entraîner par le savon en gelée. Il tire son nom de sa nuance.

— Même page, refaites ainsi les lignes 22, 23, 24; après le mot employer, lisez: Le chlorure de chaux pour effacer le carmin, la teinte noire de la sépia et le vermillon; la dissolution de potasse par le bleu de Prusse, puis l’acide oxalique etc.

— Page 47, ligne 32, qu’elle le dépolirait, effacez: le.

GRATTOIRS. — Page 49, ligne 3, au grattoir, ajoutez en note: Les meilleurs grattoirs me semblent être ceux des pédicures. Pour amincir les bords des pièces avec régularité, il est essentiel que le papier appuie sur un corps lisse et dur. Un verre de montre m’a paru, par sa forme, seconder beaucoup l’action du grattoir.

DÉCHIRURES. — Page 49, ligne 12, après réparer, ajoutez en note: Les déchirures en forme de croix ou de pattes d’oie, etc., se réparent de même, mais exigent plus de soin et de patience; il faut donner un soutien au papier humide avant de l’étendre sur la table.

PLIS, — Page 50, après la ligne 17, ajoutez: On peut redresser le pli, dans le cas où l’estampe a beaucoup de marge et est tirée sur papier assez résistant, par le procédé à fond tendu (page 55), mais sans la doubler. On la mouille, on l’étend sur la planche et on l’y colle par les bords. Si elle manque de marge, on ajoute des bandes de papier qui se rattachent, d’une part, à l’estampe, de l’autre, à la planche; mais on l’étendra en sens inverse, le recto appuyé sur le bois; il vaut mieux que ces bandes, si elles ne peuvent se décoller quand tout sera sec, restent adhérentes au verso qu’au recto de la gravure, dont elles cacheraient la limite.

PATE DE PAPIER. — Page 50, après la ligne 28, ajoutez: Celle manière d’obtenir de la pâte de papier ne réussit pas toujours, même avec le secours de l’eau bouillante. On consultera sur ce sujet le Manuel du fabricant de papier.

PIÈCES. — Page 51, ajoutez, à la fin du chapitre: Je n’ai pas mentionné le cas où il s’agissait de faire adhérer à une estampe ou à un livre une partie additionnelle, par exemple un angle qui manquerait à une page; on conçoit que ces réparations sont tout à fait analogues à celles qui concernent les lacunes. S’il s’agit d’une page imprimée des deux côtés, la pièce doit avoir son point d’appui au verso plutôt qu’au recto. Le texte, s’il en manque, se restaure par le procédé indiqué page 58.

DEGRÉ D’ENCOLLAGE. — Page 53, ligne 16, après à doubler, ajoutez en note: On constate ainsi que deux papiers sont encollés au même degré : on tire de chacun d’eux une bande d’égale dimension et coupée dans le même sens; on les humecte dans les mêmes circonstances, puis, on les rapproche avec précision; il est facile alors de juger si la dilatation est identique. Pour quiconque a un peu d’habitude, il suffit même de jeter une goutte d’eau sur chaque papier, et de suivre les effets de l’absorption, pour savoir si l’encollage est au même degré.

Page 57, ligne 6: page 75, lisez: pages 59 et 75.

Page 60, ligne 11, après Chine, ajoutez: ou autres signalées page 59.

Page 64, ligne 33, au lieu de la manipulation, lisez: le maniement.

Page 65, les lignes 6, 7 et 8 doivent être lues comme notes.

Page 67, après la ligne 9, ajoutez: On peut recourir au procédé indiqué ci-dessus page 2 du supplément.

Page 67, ligne 30, après nécessaire, ajoutez: un bain acidulé préviendra le danger.

PAPIERS A CALQUE. — Page 69, après la ligne 15, ajoutez: Quand on fait un calque en plusieurs feuilles, sur papier transparent, on préviendra le cas où ces divers morceaux devront, à l’état humide, se raccorder entre eux; le point essentiel est qu’ils se rapprochent dans le même sens Cette sorte de papier se dilatant beaucoup plus en un sens qu’en l’autre, il s’ensuit que les points de raccord ne seraient plus au même niveau. Cette remarque, du reste, s’applique à presque tous les papiers. Avant de commencer un calque, on devra s’assurer, par un essai, de la possibilité de bien raccorder les morceaux.

ENCOLLAGE. — Page 70, les lignes 21, 22, 23, depuis l’eau, jusqu’à suffisantes, seront remplacées par cette phrase: Plusieurs chimistes ou fabricants de papier, que j’ai consultés, n’ont pu m’indiquer au juste les proportions. Elles varieraient suivant la nature et l’épaisseur des papiers. L’excès d’alun rendrait peut-être le papier cassant; tel est l’effet de toute matière qui raidit une substance naturellement souple. La colle de peau peut être remplacée par celle de poisson, qui est plus blanche. Dans cette incertitude, j’indiquerai les proportions que je crois raisonnables, et qu’on pourra modifier, au besoin, après quelques essais. — Eau, demi litre; alun cristallisé , 3 grammes; colle de poisson à l’état sec, 8 grammes; savon blanc, 112 gramme.

COLLECTIONS. — Page 73, ligne 25, ajoutez: Je fixe le bord de l’estampe sur toute la longueur, et non par intervalles; on évite ainsi, en feuilletant la collection, de passer les doigts entre les papiers de soutien et les gravures, ce qui occasionne souvent des déchirures graves.



Note sur la restauration des anciennes miniatures, voir pages 64 et 69). — Ayant eu occasion de réparer, depuis peu, quelques miniatures sur vélin, j’ai recueilli les observations suivantes: pour humecter du parchemin avec la condition de ménager les deux côtés de la feuille, on l’exposera, sur chaque point de sa surface et d’un peu loin, à la vapeur de l’eau bouillante, évitant de l’approcher, de trop près, du foyer de chaleur qui produit la vaporisation; car il se crisperait en tous sens.