À la recherche de la sécurité
“ La fin du XXe siècle n’a pas mis un terme aux effusions de sang et à la persécution qui obligent des gens à fuir leur domicile pour sauver leur peau. Des dizaines de millions de personnes ont entamé le nouveau millénaire dans des camps de réfugiés et dans d’autres hébergements provisoires, craignant la mort si elles s’aventuraient à rentrer chez elles. ” — Bill Frelick, Comité américain pour les réfugiés.
QUENTIN avait un rêve. Il rêvait d’un endroit où tout le monde vivrait en paix, où les bombes ne tueraient pas les chèvres de sa famille et où il pourrait aller à l’école.
Des habitants de sa ville lui ont dit que cet endroit existait, mais qu’il se trouvait très loin. Son père lui a expliqué que le voyage était trop dangereux, que certains étaient morts de soif et de faim en route. Cependant, quand il a vu une de ses voisines, dont le mari avait été tué, s’enfuir avec ses deux enfants, Quentin a décidé de partir tout seul.
Quentin n’a emporté ni nourriture ni vêtements et il a passé sa première journée à courir. La route qui menait à la sécurité était jonchée de cadavres. Le lendemain, il a rencontré une femme de sa ville qui lui a proposé de faire le voyage avec elle et ceux qui l’accompagnaient. Ils ont marché pendant des jours, traversé des villages déserts. À un moment, ils ont dû franchir un champ de mines et un membre de leur groupe y a laissé la vie. En guise de nourriture, ils se contentaient de feuilles.
Dix jours plus tard, des gens ont commencé à mourir de faim et d’épuisement. Peu après, des avions les ont bombardés. Quentin a finalement passé la frontière et il est arrivé dans un camp de réfugiés. À présent, il va à l’école et le bruit des avions ne l’effraie plus. Tous les avions qu’il voit désormais transportent des vivres au lieu de bombes. Toutefois, sa famille lui manque et il aimerait retourner chez lui.
On trouve des millions de “ Quentin ” à travers le monde. Nombre d’entre eux sont traumatisés par la guerre et souffrent de la faim et de la soif. Peu ont connu une vie de famille normale et beaucoup ne rentreront jamais dans leur foyer. Ce sont les plus pauvres parmi les pauvres.
Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés classe ces fugitifs miséreux en deux catégories. Le terme réfugié désigne une personne qui quitte son pays parce qu’elle craint avec raison d’être persécutée. Un déplacé interne fuit aussi son domicile pour échapper à une guerre ou à d’autres dangers graves, mais il reste dans son pays d’origine*.
Personne ne connaît exactement le nombre de réfugiés et de déplacés qui survivent tant bien que mal dans des camps de fortune ou qui errent désespérément de lieu en lieu à la recherche de la sécurité. Selon certaines sources, on en compterait environ 40 millions dans le monde, et la moitié seraient des enfants. Mais d’où viennent tous ces gens ?
Entre janvier et [août 2015, Frontex recense 350 000 personnes entrées illégalement dans l'espace Schengen et le HCR fait part de 437 384 demandes d'asile. Cette recrudescence cause des divisions et des tensions diplomatiques importantes entre les pays d'Europe, qui peinent à se mettre d'accord sur l'attitude à adopter : alors que la Commission européenne cherche à imposer des quotas à chaque pays de l'Union, et qu'Angela Merkel et François Hollande poussent dans cette direction, des pays d'Europe de l'Est s'y opposent fermement, le Premier ministre hongrois ayant notamment fait savoir qu'il considérait qu'un afflux d'immigrés musulmans constitue une menace pour l'identité chrétienne de l'Europe.
La crise migratoire en Europe fait référence à l'augmentation, dans les années 2010, du nombre de migrants — certains étant des réfugiés — arrivant dans l'Union européenne via la mer Méditerranée et les Balkans, depuis l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie du Sud. En 2015, des réfugiés syriens venant de Turquie (ce pays en accueille deux millions) et du Liban (environ un million de réfugiés) se sont joints à ce mouvement, ce qui a amplifié le phénomène et provoqué une crise à l'échelle européenne en septembre 2015.
Entre janvier et août 2015, Frontex (Frontex est l’agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l'Union européenne (en abrégé « Frontières extérieures »).) recense 350 000 personnes entrées illégalement dans l'espace Schengen et le HCR (Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR ou HCR dans l'espace francophone),) fait part de 437 384 demandes d'asile. ((en) « EU migration: Crisis in graphics » , BBC, 9 septembre 2015.)
Cette recrudescence cause des divisions et des tensions diplomatiques importantes entre les pays d'Europe, qui peinent à se mettre d'accord sur l'attitude à adopter: alors que la Commission européenne cherche à imposer des quotas à chaque pays de l'Union, et qu'Angela Merkel (Femme d'État allemande, chancelière fédérale depuis 2005.) et François Hollande (24e président de la République française.) poussent dans cette direction, des pays d'Europe de l'Est s'y opposent fermement, le Premier ministre hongrois (Viktor Orbán) ayant notamment fait savoir qu'il considérait qu'un afflux d'immigrés musulmans constitue une menace pour l'identité chrétienne de l'Europe.
Les termes employés pour qualifier les migrants sont multiples et dépendent des situations de chacun. Dans certains cas, il s'agit de demandeurs d'asile ou de réfugiés, dans d'autres de personnes qui cherchent de meilleures perspectives économiques.
Comme les mots employés peuvent avoir des conséquences juridiques non négligeables, l'utilisation des termes migrants et réfugiés fait l'objet d'un débat sémantique qui cacherait un débat politique.
L'Europe fait face à l'une des plus graves crises migratoires de son histoire contemporaine.
Les tentatives d'immigration en Europe ont augmenté à la suite des guerres civiles (notamment la guerre civile syrienne), des problèmes en Turquie, l'aggravation du conflit en Libye qui a contribué à l'augmentation des départs depuis ce pays, des troubles, des persécutions ou pour des raisons économiques.
Elles concernent des personnes venues d'Afghanistan, Algérie, Bangladesh, Tchad, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Inde, Irak, Côte d'Ivoire, Libye, Mali, Mauritanie, Maroc, Nigeria, Pakistan, Sénégal, Somalie, Soudan, Syrie, Tunisie, et Zambie,
Les ambassades n'offrant pas directement le statut de réfugié, les réfugiés sont conduits à rémunérer des passeurs pour se rendre sur le territoire de l'union européenne, en prenant des risques.
Selon la Commission Européenne, État d'avancement des dix priorités de la Commission Européenne, 2015, 12 p, le nombre de demandeurs d'asile est ainsi passé de 435 000 en 2013 à 626 000 en 2014.
Début septembre 2015, les Syriens ayant fui leur pays (environ 4,282 millions) se trouvent essentiellement au Liban (27 %) et en Turquie (42,1 %).
Le « principal flux » de migrants syriens vers l'Europe part de ce pays qui connaît des troubles et serait « quasiment en état de guerre » à la suite de fortes tensions avec les Kurdes du PKK.
La deuxième guerre civile libyenne
est un conflit opposant depuis 2014 en Libye deux gouvernements rivaux ainsi que plusieurs groupes djihadistes, dont :
le gouvernement internationalement reconnu de la Chambre des représentants élus en 2014, également connu sous le nom de « gouvernement de Tobrouk », basé à l'est du pays. Ce gouvernement peut compter sur la loyauté de l'armée libyenne commandée par le général Khalifa Haftar et est ponctuellement soutenu face aux djihadistes par les frappes aériennes de l'Égypte et des Émirats arabes unis.
le gouvernement rival du Congrès général national, également connu sous le nom de « gouvernement de Tripoli » basé à l'ouest dans la capitale Tripoli, dominé par les Frères musulmans et soutenu par le Qatar, le Soudan et la Turquie.
plusieurs groupes djihadistes liés ou proches d'Al-Qaïda comme Ansar al-Charia.
la branche libyenne de l'État islamique.
des affrontements opposent également dans le Sud des milices toubous, touarègues et arabes.
La guerre civile sud-soudanaise
est un conflit armé opposant depuis le 15 décembre 2013, au Soudan du Sud, les partisans du président Salva Kiir et ceux du vice-président Riek Machar. Cette rivalité fait resurgir d'anciennes dissensions entre les différents clans du Mouvement populaire de libération du Soudan, l'ancienne rébellion qui mena le pays à l'indépendance en 2011, sur fond de rivalité ethnique : d'un côté les Dinkas (ethnie majoritaire de Salva Kiir) et de l'autre les Nuers (ethnie de Riek Machar)
L'insurrection djihadiste au Nigeria
est un conflit armé[17] qui éclate en 2009 dans le nord du Nigeria. Cette guerre[18] oppose l'État nigérian, le Cameroun, le Tchad et le Niger aux groupes salafistes djihadistes de Boko Haram et Ansaru, dont le but est d'établir un califat et d'instaurer la charia dans l'ensemble du pays, y compris dans le sud à majorité chrétienne
La seconde guerre confessionnelle irakienne ou seconde guerre civile irakienne