Serment
(Livre 7 Dans Les Mémoires D’un Vampire)
Morgan Rice
A propos de Morgan Rice
Morgan Rice est l'auteur à succès de SOUVENIRS D'UNE VAMPIRE, une série pour jeune adulte qui contient onze tomes (pour l'instant), de la série à succès LA TRILOGIE DES RESCAPES, un thriller post-apocalyptique qui contient deux tomes (pour l'instant) et de la série à succès d'heroic fantasy L'ANNEAU DU SORCIER, qui contient quinze tomes (pour l'instant).
Les livres de Morgan sont disponibles en format audio et papier, et des traductions des livres sont disponibles en allemand, en français, en italien, en espagnol, en portugais, en japonais, en chinois, en suédois, en néerlandais, en turc, en hongrois, en tchèque et en slovaque (d'autres langues seront bientôt disponibles).
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Sélection d'acclamations pour SOUVENIRS D'UNE VAMPIRE
“Rice nous attire fort habilement dans son histoire dès le commencement grâce à une description de grande qualité qui transcende la simple représentation du décor …. Un ouvrage bellement écrit et qui se lit très vite.”
--Black Lagoon Reviews (à propos de Transformée)
“Une histoire idéale pour les jeunes lecteurs. Morgan Rice a bien réussi à apporter un développement intéressant à son histoire … Dépaysant et unique, ce livre a les éléments classiques que l'on trouve dans de nombreuses histoires paranormales pour Jeune Adulte. La série se concentre sur une seule fille … une fille extraordinaire !... Facile à lire, file à cent à l'heure .... Recommandé pour tous ceux qui aiment lire des romans d'amour paranormaux soft. Classé PG (accord parental souhaitable).”
--The Romance Reviews (à propos de Transformée)
“Ce livre a retenu mon attention dès le début et ne l'a pas laissée retomber …. Cette histoire est une aventure surprenante qui file à cent à l'heure et déborde d'action dès les premières pages. On ne s'y ennuie pas un seul moment .”
--Paranormal Romance Guild {à propos de Transformée}
“Bourré d'action, d'amour, d'aventure et de suspense. Emparez-vous de ce livre et retombez amoureuse.”
--vampirebooksite.com (à propos de Transformée)
“Excellente intrigue. C'est le type de livre que vous aurez du mal à arrêter de lire le soir. La fin est un moment de suspense si spectaculaire qu'il vous donnera immédiatement envie d'acheter le tome suivant, rien que pour voir ce qui s'y passe.”
--Le Dallas Examiner {à propos d'Aimée}
“Un livre suffisamment bon pour faire de l'ombre à TWILIGHT et à JOURNAL D'UN VAMPIRE et qui vous donnera envie de lire jusqu'à la toute dernière page ! Si vous aimez l'aventure, l'amour et les vampires, ce livre est celui qu'il vous faut !”
--Vampirebooksite.com {à propos de Transformée}
“Morgan Rice prouve une fois de plus qu'elle est une conteuse extrêmement talentueuse …. ce livre devrait plaire à une gamme étendue de publics, dont les fans les plus jeunes du genre vampire / fantasy. Il se termine par un moment de suspense inattendu qui vous laisse en état de choc.”
--The Romance Reviews {à propos d'Aimée}
Livres par Morgan Rice
L'ANNEAU DU SORCIER
LA QUÊTE DES HEROS (Tome n°1)
LA MARCHE DES ROIS (Tome n°2)
LE DESTIN DES DRAGONS (Tome n°3)
UN CRI D'HONNEUR (Tome n°4)
UNE PROMESSE DE GLOIRE (Tome n°5)
UNE VALEUREUSE CHARGE (Tome n°6)
UN RITE D'EPEES (Tome n°7)
UNE CONCESSION D'ARMES (Tome n°8)
UN CIEL DE CHARMES (Tome n°9)
UNE MER DE BOUCLIERS (Tome n°10)
LE REGNE DE L'ACIER (Tome n°11)
UNE TERRE DE FEU (Tome n°12)
LE REGNE DES REINES (Tome n°13)
LE SERMENT DES FRERES (Tome n°14)
UN REVE DE MORTELS (Tome n°15)
LA TRILOGIE DES RESCAPES
ARENE UN: SLAVERSUNNERS (Tome n°1)
ARENE DEUX (Tome n°2)
SOUVENIRS D'UNE VAMPIRE
TRANSFORMEE (Tome n°1)
AIMEE (Tome n°2)
TRAHIE (Tome n°3)
PREDESTINEE (Tome n°4)
DESIREE (Tome n°5)
FIANCEE (Tome n°6)
SERMENT (Tome n°7)
TROUVEE (Tome n°8)
RENEE (Tome n°9)
ARDEMMENT DESIREE (Tome n°10)
SOUMISE AU DESTIN (Tome n°11)
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Copyright © 2012 par Morgan Rice
Tous droits réservés. Sauf dérogations autorisées par la Loi sur le droit d'auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stockée dans une base de données ou système de récupération, sans l'autorisation préalable de l'auteur.
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Il s'agit d'une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les événements et les incidents sont le fruit de l'imagination de l'auteur ou sont utilisés dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, n'est que pure coïncidence.
Mannequin de couverture : Jennifer Onvie. Photographie de couverture : Studios Adam Luke, à New York. Maquilleuse pour la photo de couverture : Ruthie Weems. Si vous voulez contacter l'une ou l'autre de ces artistes, veuillez contacter Morgan Rice.
TABLE DES MATIERES
CHAPITRE UN
CHAPITRE DEUX
CHAPITRE TROIS
CHAPITRE QUATRE
CHAPITRE CINQ
CHAPITRE SIX
CHAPITRE SEPT
CHAPITRE HUIT
CHAPITRE NEUF
CHAPITRE DIX
CHAPITRE ONZE
CHAPITRE DOUZE
CHAPITRE TREIZE
CHAPITRE QUATORZE
CHAPITRE QUINZE
CHAPITRE SEIZE
CHAPITRE DIX-SEPT
CHAPITRE DIX-HUIT
CHAPITRE DIX-NEUF
CHAPITRE VINGT
CHAPITRE VINGT ET UN
CHAPITRE VINGT DEUX
CHAPITRE VINGT TROIS
CHAPITRE VINGT QUATRE
CHAPITRE VINGT CINQ
CHAPITRE VINGT SIX
CHAPITRE VINGT SEPT
CHAPITRE VINGT HUIT
CHAPITRE VINGT NEUF
CHAPITRE TRENTE
CHAPITRE TRENTE UN
CHAPITRE TRENTE DEUX
CHAPITRE TRENTE TROIS
CHAPITRE TRENTE QUATRE
CHAPITRE TRENTE CINQ
CHAPITRE TRENTE SIX
FAIT :
La lointaine Île de Skye (“l'île du brouillard” en Nordique), située au large de la côte ouest de l’Écosse, est un lieu ancien où les rois ont vécu et combattu, où il existe encore des châteaux et où la crème des guerriers s'est entraînée pendant des siècles.
FAIT :
Sur l'Île de Skye, il existe un endroit du paysage qui s'appelle Faerie Glen, où, dit-on, si vous faites un souhait, il se réalise inévitablement.
FAIT :
A en croire une rumeur répandue, la Chapelle de Rosslyn, située dans une petite ville d'Écosse, serait la dernière demeure du Saint Graal. On dit qu'il serait dissimulé derrière un mur secret, dans une crypte de sa partie basse.
Juliette. – Quelle satisfaction peux-tu obtenir cette nuit ?
Roméo. – Le solennel échange de ton amour contre le mien.
Juliette. – Mon amour ! je te l'ai donné avant que tu l'aies
demandé. Et pourtant je voudrais qu'il fût encore à donner. [….]
ma libéralité est aussi illimitée que la mer, et mon amour aussi profond : plus je te donne, plus il me reste, car l'une et l'autre sont infinis.
--William Shakespeare, Roméo et Juliette
Les Highlands, en Écosse
(1350)
Quand Caitlin se réveilla, le soleil était rouge sang. Il remplissait le ciel tout entier comme une balle à l'horizon, d'une impossible immensité. Dans sa lumière se détachait une silhouette solitaire qui, pensait-elle, ne pouvait être que son père. Il ouvrit les deux bras, comme s'il voulait qu'elle se précipite vers lui.
Elle le voulait désespérément, mais quand elle essaya de se redresser, elle baissa les yeux et vit qu'elle était enchaînée à un rocher, auquel des pinces de fer retenaient ses poignets et ses pieds. Dans une main, elle tenait trois clefs (les clefs dont elle savait qu'elle avait besoin pour rejoindre son père) et dans l'autre, son collier, dont la petite croix en argent pendait dans sa paume. Elle se débattit aussi fort que possible mais ne parvint pas à bouger.
Caitlin cligna des yeux et, soudain, son père se tenait au dessus d'elle et la regardait en souriant. Elle sentait l'amour qui émanait de sa personne. Il s'agenouilla et ouvrit gentiment ses chaînes.
Caitlin se baissa en avant et le serra contre elle. Elle sentit sa chaleur, son réconfort. C'était si bon d'être dans ses bras; elle sentait les larmes qui coulaient sur ses joues.
“Je suis désolée, père. Je vous ai déçu.”
Il se retira et la regarda, souriant, en la fixant droit dans les yeux.
“Tu as fait tout ce que j'aurais pu espérer, sinon plus”, répondit-il. “Rien qu'une clef de plus et nous serons ensemble. Pour toujours.”
Caitlin cligna des yeux, et quand elle les ouvrit, il était parti.
A sa place se trouvaient deux formes immobiles allongées sur un plateau rocheux. Caleb et Scarlet.
Soudain, Caitlin se souvint. Leur maladie.
Elle essaya de s'éloigner du rocher, mais elle était encore enchaînée, et elle eut beau se débattre, elle ne put les atteindre. Elle cligna des yeux et, soudain, Scarlet se tenait au dessus d'elle, regardant vers le bas.
“Maman ?” demanda-t-elle.
Scarlet lui sourit et Caitlin sentit son amour l'envelopper. Elle voulut la prendre dans ses bras et se débattit aussi fort qu'elle le put mais ne parvint pas à se dégager.
“Maman ?” redemanda Scarlet, tendant une seule petite main.
Caitlin se dressa d'un bond.
Respirant fort, elle se passa les mains sur les côtés, essayant de déterminer si elle était encore enchaînée ou si elle était libre. Elle remua librement les mains et les pieds, regarda autour d'elle et ne vit aucune trace des chaînes. Elle leva les yeux et vit un immense soleil rouge sang flotter à l'horizon, puis regarda autour d'elle et vit qu'elle était allongée sur un plateau rocheux. Exactement comme dans son rêve.
Au-delà de l'horizon, le jour se levait tout juste. Jusqu'à perte de vue, il y avait des pics couverts de brouillard dont l'infinie beauté se détachait sur le ciel dégagé. Elle scruta la lumière tamisée de l'aube, essayant de distinguer ce qui se trouvait aux environs, et alors qu'elle le faisait, son cœur fit un bond. Là-bas, allongées au loin, se trouvaient deux silhouettes immobiles. Elle sentait déjà qui c'était : Caleb et Scarlet.
Caitlin se leva d'un bond et se précipita vers eux, s'agenouilla entre eux, toucha la poitrine de l'un et de l'autre, les secoua doucement. Son cœur effrayé cognait dans sa poitrine alors qu'elle s'efforçait de se souvenir des événements de leur incarnation précédente. Des images horribles se succédèrent rapidement dans son esprit quand elle se souvint à quel point ils avaient été malades, Scarlet couverte de furoncles de variole pendant que Caleb mourait infecté par du poison de vampire. La dernière fois qu'elle les avait vus, il avait semblé certain qu'ils mourraient tous les deux.
Caitlin se baissa, toucha son propre cou, sentit les deux petites cicatrices. Elle se souvint de ce moment final et fatidique où Caleb s'était nourri de son sang. Cela avait-il fonctionné ? Cela l'avait-il ramené à la vie ?
Caitlin les secoua frénétiquement tous les deux.
“Caleb !” cria-t-elle. “Scarlet !”
Tout en essayant de ne pas penser à ce à quoi la vie ressemblerait sans eux, Caitlin sentit les larmes lui monter aux yeux. C'était une chose qu'elle ne pouvait même pas envisager. S'ils ne pouvaient pas être avec elle, alors, elle préférait ne pas continuer.
Soudain, Scarlet remua. L'espoir grandit dans le cœur de Caitlin quand elle la regarda bouger et puis, lentement, peu à peu, lever les mains et se frotter les yeux. Elle leva les yeux vers Caitlin et Caitlin vit que sa peau était entièrement guérie et que ses petits yeux bleus brillaient.
Scarlet fit un grand sourire et le cœur de Caitlin se sentit soulagé.
“Maman !” dit Scarlet. “Où étais-tu ?”
Caitlin éclata en sanglots de joie, tendit les bras, attira Scarlet vers elle et la serra contre elle. Par dessus son épaule, elle dit : “Je suis là, ma chérie.”
“Je rêvais que je n'arrivais pas à te trouver”, dit-elle. “Et que j'étais malade.”
Caitlin poussa un soupir de soulagement, sentant que Scarlet était entièrement guérie.
“Ce n'était qu'un mauvais rêve”, dit Caitlin. “Vous allez bien, maintenant. Tout ira bien.”
Il y eut un aboiement soudain et, quand Caitlin se retourna, elle vit Ruth tourner le coin à toute vitesse et leur foncer dessus. Elle était ravie de voir qu'elle avait survécu elle aussi et surprise de voir à quel point Ruth avait grandi : c'était maintenant une louve de taille adulte. Pourtant, Ruth se comportait encore comme un chiot, remuant la queue avec excitation alors qu'elle se précipitait dans les bras de Scarlet.
“Ruth !” hurla Scarlet, se détachant de Caitlin et prenant la louve dans ses bras.
Ruth eut peine à maîtriser son excitation. Elle fonça tellement vite qu'elle renversa Scarlet.
Scarlet se releva d'un bond, hurlant de rire et de plaisir.
“C'est quoi, tout ce bruit ?” dit une voix.
Caleb.
Caitlin fit volte-face, frissonnant au son de la voix de Caleb. Il se tenait au dessus d'elle en souriant. Elle n'en croyait pas ses yeux. Il avait l'air si jeune et en si bonne santé qu'il avait meilleure allure que jamais.
Elle bondit et le prit dans ses bras, tellement reconnaissante de le voir en vie. Elle sentit ses muscles forts alors qu'il la serrait à son tour, et c'était merveilleux d'être à nouveau dans ses bras. Finalement, tout allait bien dans le monde. Ç’avait été comme un long et mauvais rêve.
“J'avais tellement peur que vous soyez morts”, dit Caitlin par dessus son épaule.
Elle se recula et le regarda.
“Te souviens-tu ?” demanda-t-elle. “Te souviens-tu avoir été malade ?”
Il plissa le front.
“Vaguement”, répondit-il. “Tout cela a l'air d'un rêve. Je me souviens … d'avoir vu Jade. Et … de m'être nourri de ton sang.” Soudain, Caleb la regarda, les yeux écarquillés. “Tu m'as sauvé la vie”, dit-il, frappé d'admiration.
Il se baissa en avant et la serra.
“Je t'aime”, murmura-t-elle dans son oreille alors qu'il la serrait.
“Je t'aime aussi”, répondit-il.
“Papa !”
Caleb souleva Scarlet pour la serrer fort contre lui, puis il se baissa et caressa Ruth, imité par Caitlin.
Débordant de joie d'être le centre de tant d'attention, Ruth bondissait et gémissait en essayant de les serrer elle aussi.
Au bout de quelque temps, Caleb prit la main de Caitlin et, ensemble, ils se tournèrent pour regarder l'horizon. Une douce lumière matinale remplissait le ciel infini qui s'étendait devant eux, l'horizon ponctué de pics alors que la lumière rose tourbillonnait dans le brouillard. Les pics s'étendaient jusqu'à perte de vue et, en regardant vers le bas, elle vit qu'ils se trouvaient à une altitude de plusieurs milliers de mètres. Elle se demanda où ils pouvaient bien être.
“J'étais en train de me poser la même question”, dit Caleb, lisant dans ses pensées.
Ils scrutèrent l'horizon, faisant un tour complet dans chaque direction.
“Est-ce que tu reconnais cet endroit ?” demanda Caitlin.
Il secoua lentement la tête.
“Eh bien, on dirait que nous n'avons que deux possibilités”, poursuivit-elle. “Vers le haut ou vers le bas. Comme nous sommes déjà assez haut, je dirais qu'il vaut mieux monter. Allons voir ce qu'il y a à voir depuis le sommet.”
Caleb approuva d'un hochement de tête. Caitlin tendit le bras, prit la main de Scarlet et ils commencèrent tous les trois à remonter la pente.
Il faisait froid là-haut et Caitlin était trop peu habillée pour ce temps. Elle portait encore les bottes en cuir noir, le pantalon noir moulant et la chemise noire ajustée à longues manches de l'époque qu'elle avait passée en Angleterre. Cependant, la chemise n'était pas pas assez chaude pour la protéger contre ces vents de montagne froids.
Ils continuèrent à escalader la pente, s'accrochant aux rochers et grimpant vers le sommet.
Alors que le soleil grimpait de plus en plus haut dans le ciel et qu'elle commençait juste à se demander s'ils avaient pris la bonne décision, ils finirent par atteindre le pic le plus élevé.
Essoufflés, ils s'arrêtèrent et scrutèrent leurs environs, finalement en mesure de voir ce qui se trouvait au-delà de la chaîne de montagnes.
La vue coupa le souffle à Caitlin. Là-bas, étendu devant eux, se trouvait l'autre côté de la chaîne de montagnes, qui s'étendait à perte de vue. Au delà, il y avait un océan. Loin au large, elle voyait une île montagneuse et rocheuse couverte de verdure, une île primordiale, émergeant de l'océan, plus pittoresque que tout ce qu'elle avait jamais vu. On aurait dit un lieu de contes de fées, surtout dans la lumière du début de matinée, couvert par un étrange brouillard et baigné d'une lueur orange et violette.
Ce qu'il y avait d'encore plus spectaculaire, c'est que le seul accès reliant l'île au continent était un pont de cordes qui semblait ne pas avoir de fin, tanguait violemment dans le vent et semblait avoir des siècles. En dessous, il y avait des centaines de mètres de vide jusqu'à l'océan.
“Oui”, dit Caleb. “C'est ça. Je connais cette île.” Il la contempla avec un respect mêlé de crainte.
“Où sommes-nous?” demanda Caitlin.
Il contempla la vue avec respect, puis se détourna vers elle. L'excitation faisait briller ses yeux.
“Skye”, lui dit-il. “La légendaire Île de Skye, berceau des guerriers et de notre race depuis des milliers d'années. Nous sommes donc en Écosse”, dit-il, “près de l'accès à Skye. Il est clair que c'est l'endroit où nous sommes censés aller. C'est un lieu sacré.”
“Volons”, dit Caitlin, qui sentait déjà s'éveiller ses ailes.
Caleb secoua la tête.
“Skye est un des rares endroits de la Terre où c'est impossible. Elle sera sûrement gardée par des guerriers vampires et, ce qui est plus important, elle sera protégée contre le survol direct par un champ de force. L'eau crée une barrière psychique qui interdit l'accès à ce lieu. Aucun vampire ne peut y entrer sans y être invité.” Il se détourna et la regarda. “Nous allons devoir y entrer de la manière la plus difficile : en traversant par ce pont de cordes.”
Caitlin regarda fixement le pont, qui tanguait dans le vent.
“Mais ce pont est dangereux”, dit-elle.
Caleb soupira.
“Skye est une île à part. Seuls ceux qui en sont dignes ont le droit d'y entrer. La plupart des gens qui essaient de s'en approcher en meurent, d'une façon ou d'une autre.”
Caleb la regarda.
“On peut faire demi-tour”, proposa-t-il.
Caitlin y réfléchit, puis secoua la tête.
“Non”, répondit-elle, résolue. “Si on nous a emmenés ici, c'est pour une raison. Faisons-le.”
Sam se réveilla en sursaut. Autour de lui, le monde tournoyait, puis se balançait violemment, et il n'arrivait à comprendre ni où il était ni ce qui se passait. Il savait au moins qu'il était allongé sur le dos, sur ce qui avait l'air d'être du bois, avachi dans une position inconfortable. Il regardait directement le ciel et voyait les nuages se déplacer sans but.
Sam tendit la main, saisit un morceau de bois et se releva. Il resta assis sur place, clignant des yeux. Le monde environnant tournoyait encore et il examina ce qui se trouvait autour de lui. Il n'en crut pas ses yeux. Il était sur un bateau, une petite barque en bois, allongé sur le fond, au milieu d'un océan.
La barque remuait violemment sur la mer agitée, car les vagues la soulevaient puis la laissaient retomber. Elle craquait et gémissait en remuant de haut en bas et d'un côté à l'autre. Sam vit l'écume des vagues s'écraser tout autour de lui, sentit le vent froid et salé lui asperger les cheveux et le visage. C'était le début de la matinée, en fait, une belle aube dont le ciel se décomposait en une myriade de couleurs. Il se demanda comment il avait bien pu se retrouver ici.
Sam se retourna, inspecta la barque et, alors qu'il le faisait, dans la lumière faible du matin, il repéra une silhouette allongée là, de l'autre côté, recroquevillée sur le fond et couverte d'un châle. Il se demanda qui cette personne pouvait être, coincée avec lui sur ce petit bateau au milieu de nulle part. Puis il le devina. La réponse le traversa comme une électrocution. Il n'avait pas besoin de voir son visage.
Polly.
Chacun des os du corps de Sam le lui dit. Il était surpris de le savoir avec tant de certitude, d'être si intimement connecté à elle, d'avoir pour elle des sentiments si profonds, presque comme s'ils ne formaient qu'un. Il ne comprenait pas comment cela avait pu arriver si vite.
Assis là, à la regarder, immobile, il se sentit soudain terrifié. Il ne savait pas si elle était vivante ou morte et, à ce moment, il comprit que si elle était morte, cela l'anéantirait. C'est à ce moment qu'il comprit finalement et sans le moindre doute qu'il l'aimait.
Sam se leva, trébuchant dans le petit bateau au moment où une vague se détourna et le souleva, et parvint à faire quelques pas et à s'agenouiller à ses côtés. Il tendit la main, retira doucement le châle et secoua ses épaules. Elle ne réagit pas et il attendit, le cœur cognant dans la poitrine.
“Polly?” demanda-t-il.
Aucune réponse.
“Polly”, dit-il plus fermement. “Réveille-toi. C'est moi, Sam.”
Cependant, elle ne bougea pas et, quand Sam effleura la peau nue de son épaule, elle lui sembla trop froide. Son cœur s'arrêta. Était-ce possible ?
Sam se baissa et tint son visage entre les mains. Elle était aussi belle que dans ses souvenirs. Sa peau était d'une nuance très pâle de blanc translucide, ses cheveux brun clair et ses traits parfaitement ciselés étaient ravissants dans la lueur du début de matinée. Il vit ses lèvres charnues et parfaitement formées, son petit nez, ses grands yeux, ses cheveux longs et bruns. Il se souvint de ces yeux quand ils étaient ouverts, d'un bleu cristal incroyable, semblables à l'océan. Il voulait ardemment les voir se ré-ouvrir maintenant; il aurait fait n'importe quoi pour ça. Il voulait ardemment voir son sourire, entendre sa voix, son rire. Autrefois, cela l’avait parfois agacé quand elle parlait trop, mais maintenant, il aurait donné n'importe quoi pour l'entendre parler pour toujours.
Cependant, sa peau était trop froide dans ses mains. Froide comme de la glace. Et il commençait à désespérer de jamais voir ses yeux se ré-ouvrir.
“Polly !” hurla-t-il, et en le faisant, il entendit le désespoir qui hantait sa propre voix alors qu'elle s'élevait vers le ciel et se mêlait au cri strident d'un oiseau au dessus de sa tête.
Sam se désespérait. Il ne savait quoi faire. Il la secouait de plus en plus fort mais elle ne ne réagissait tout simplement pas. Il se remémora l'époque et l'endroit où il l'avait vue pour la dernière fois. Dans le palais de Sergei. Il se souvint l'avoir libérée. Ils étaient repartis au château d'Aiden et avaient trouvé Caitlin et Caleb et Scarlet, tous allongés inertes sur ce lit. Aiden lui avait dit qu'ils étaient repartis dans le temps, sans eux. Il avait supplié Aiden de les renvoyer, eux aussi. Aiden avait secoué la tête, disant que cela n'était pas pas censé se produire, que cela reviendrait à s'immiscer dans la destinée. Cependant, Sam avait insisté.
Finalement, Aiden avait exécuté le rituel.
Était-elle morte pendant le voyage de retour ?
Sam baissa les yeux et secoua Polly une fois de plus. Toujours rien.
Finalement, Sam se baissa et rapprocha Polly de lui. Il écarta ses longs et beaux cheveux de son visage, plaça une main derrière son cou et rapprocha son visage. Il se pencha et l'embrassa.
C'était un baiser long et sensuel, directement planté sur ses lèvres, et Sam comprit alors que ce n'était que la deuxième fois qu'ils s’embrassaient vraiment. Ses lèvres avaient l'air si douces, si parfaites mêlées aux siennes. Cependant, elles étaient aussi trop froides, trop dépourvues de vie. En l’embrassant, il essaya de se concentrer pour lui envoyer son amour, pour la ramener à la vie par la force de sa volonté. Dans son esprit, il essaya d'envoyer un message clair. Je ferai n'importe quoi. Je paierai le prix qu'il faudra. Je ferai n'importe quoi pour que tu reviennes. Reviens-moi, c'est tout.
Sam se pencha en arrière et hurla aux vagues : “JE PAIERAI LE PRIX QU'IL FAUDRA !”
Le hurlement sembla s'élever jusqu'aux cieux et, quand il le fit, il trouva écho dans un vol d'oiseaux qui passaient au dessus. Sam eut l'impression de sentir un frisson lui traverser le corps à ce moment, l'impression que l'univers avait entendu et lui avait répondu. A ce moment et avec chaque cellule de son corps, il sut que Polly reviendrait effectivement à la vie. Même si elle n'était pas pas censée le faire. Même s'il avait provoqué ce retour par la force de sa seule volonté, avait brisé quelque plan universel plus grand que lui. Et même s'il en paierait effectivement le prix.
Soudain, Sam baissa les yeux et regarda Polly, dont les yeux s'ouvraient lentement. Ils étaient aussi bleus et beaux que dans son souvenir et le fixaient directement. Pendant un moment, ils furent dénués d'expression mais, ensuite, la reconnaissance les gagna et, par le biais de la plus grande magie qu'il ait jamais vue, un petit sourire se forma au coin de ses lèvres.
“Essaies-tu d'abuser d'une fille endormie ?” demanda Polly de sa voix joviale habituelle.
Sam ne put s'empêcher de faire un immense sourire. Polly était de retour. Rien d'autre ne comptait. Il essaya d'écarter de ses pensées la sensation inquiétante que lui procurait le fait d'avoir bravé la destinée et de devoir en payer le prix.
Polly se redressa, à nouveau agile et heureuse, visiblement gênée d'avoir été surprise dans un tel état de vulnérabilité dans les bras de Sam et essayant de paraître forte et indépendante. Elle examina ce qui se trouvait autour d'elle et se raccrocha au bord du bateau au moment où une vague le fit s'élever pour ensuite le laisser retomber.
“Ce n'est pas exactement ce que j'appellerais une sortie romantique en bateau”, dit-elle, l'air un peu pâle, en essayant de se stabiliser en dépit des ondulations de la mer. “Où sommes-nous exactement ? Et qu'est-ce que cela, à l'horizon ?”
Sam se retourna et regarda l'endroit qu'elle montrait du doigt. Il ne l'avait jamais vu. Là-bas, à quelques centaines de mètres, se trouvait une île rocailleuse qui sortait tout droit de la mer, avec des falaises hautes et impitoyables. Elle avait l'air ancienne, déserte, et son sol avait l'air rocailleux et désolé.
Il se détourna et scruta l'horizon dans chaque direction. Il semblait que ce fût l'unique île à des milliers de kilomètres à la ronde.
“On dirait que nous allons droit vers elle”, dit-il.
“Je l'espère bien”, dit Polly. “J'ai un terrible mal de mer sur ce bateau.”
Soudain, Polly se baissa par dessus bord et vomit plusieurs fois.
Sam s'approcha et lui plaça une main rassurante sur le dos. Polly finit par se redresser en s'essuyant la bouche du revers de la manche et en détournant le regard, gênée.
“Désolée”, dit-elle. “Ces vagues sont implacables.” Elle leva les yeux vers lui d'un air coupable. “Pas très attirant, j'imagine.”
Cependant, Sam ne le pensait pas du tout. Au contraire, il comprenait qu'il avait pour Polly des sentiments plus forts qu'il n'avait jamais su.
“Pourquoi me regardes-tu comme ça ?” demanda Polly. “Était-ce à ce point répugnant ?”
Sam détourna rapidement le regard, se rendant compte qu'il l'avait fixée.
“Je ne pensais pas ça du tout”, dit-il, rougissant.
Cependant, ils furent tous deux interrompus. Sur l'île apparurent soudain plusieurs guerriers qui se tenaient au sommet d'une falaise. Ils apparurent l'un après l'autre et, bientôt, l'horizon en fut rempli.
Sam se baissa, cherchant à voir quelles armes il avait apportées avec lui. Cependant, il eut la déception de se rendre compte qu'il n'en avait apporté aucune.
L'horizon s'assombrit à mesure qu'arrivaient de plus en plus de guerriers vampires, et Sam vit que le courant les emmenait droit sur eux. Ils dérivaient droit vers un piège et ne pouvaient rien y changer.
“Regarde ça”, dit Polly. “Ils viennent nous saluer.”
Sam les examina avec soin et parvint à une conclusion fort différente.
“Non”, dit-il. “Ils viennent nous mettre à l'épreuve.”
Caitlin se tenait devant le pont de cordes qui menait à Skye, Caleb à côté d'elle, Scarlet et Ruth derrière eux. Elle regardait la corde vétuste tanguer violemment tout en entendant le vent qui sifflait au travers des rochers, les vagues qui se jetaient contre les falaises à des centaines de mètres en dessous. Le pont était humide et glissant. En tomber signifierait une mort immédiate pour Scarlet et pour Ruth, et Caitlin n'avait pas encore testé ses propres ailes non plus. Traverser ce pont n'était pas vraiment un risque qu'elle voulait prendre mais, une fois de plus, il semblait évident qu'il fallait qu'ils se rendent sur l'Île de Skye.
Caleb la regarda.
“Nous n'avons pas vraiment le choix”, dit-il.
“Dans ce cas, autant ne pas attendre”, répondit-elle. “Je prends Scarlet et tu prends Ruth ?”
Caleb hocha sombrement la tête. Caitlin attrapa Scarlet et se la hissa sur le dos tandis que Caleb tenait Ruth dans ses bras. D'abord, Ruth se tortilla parce qu'elle voulait descendre, mais Caleb la tenait fermement et cela finit par la calmer d'une certaine façon.
Ils étaient obligés de progresser en file indienne sur le pont étroit. Caitlin passa en premier.
Caitlin fit son premier pas mal assuré sur le pont et sentit immédiatement à quel point les planches détrempées étaient glissantes. Elle tendit la main et saisit la balustrade de corde pour s'équilibrer, mais le pont ne fit que tanguer comme elle et la balustrade se rompit dans ses mains.
Elle ferma les yeux, inspira profondément et se concentra. Elle savait qu'elle ne pouvait faire confiance ni à sa vision ni à son équilibre. Il lui fallait faire appel à quelque chose de plus profond. Elle se souvint des cours d'Aiden, se remémora ses paroles. Elle arrêta d'essayer de s'opposer au pont et, au lieu de cela, elle essaya de faire corps avec lui.
Caitlin fit confiance à ses instincts intérieurs et fit plusieurs pas en avant. Elle ouvrit lentement les yeux et, quand elle fit un autre pas, une planche chuta sous elle. Scarlet poussa un cri, et elle perdit un moment l'équilibre, puis, rapidement, elle fit un autre pas et trouva son appui. Le vent fit tanguer le pont une fois de plus. Caitlin eut la sensation que cette traversée durait depuis une éternité mais, quand elle leva les yeux, elle vit qu'ils n'avaient avancé que d'environ trois mètres. Elle savait instinctivement qu'ils n'y arriveraient jamais.
Elle se détourna et regarda Caleb. Elle voyait l'expression de ses yeux et savait qu'il pensait la même chose. Elle voulait plus que tout étendre ses ailes et décoller mais, tout en étant consciente de leur présence, elle sentait quelque chose dans l'air et savait que Caleb avait eu raison : il y avait une sorte de champ de force invisible qui entourait cette île et il serait impossible de s'y rendre en volant et sans invitation.
Le vent secoua le pont une fois de plus et Caitlin commença à se désespérer. Ils étaient allés trop loin pour faire demi-tour.
Elle prit une décision éclair.
“Quand je compterai trois, sautez, attrapez votre côté de la balustrade et laissez-la vous balancer jusqu'au bout !” dit-elle soudain à Caleb. “C'est le seul moyen !”
“Et si elle cède !?” hurla-t-il en réponse.
“Nous n'avons pas le choix ! Si nous continuons comme ça, nous mourrons !”
Caleb ne discuta pas.
“UN !” hurla-t-elle, inspirant profondément, “DEUX ! TROIS !”
Elle sauta dans le vide, vers sa droite, et vit Caleb sauter vers sa gauche. Elle entendit Scarlet crier et Ruth gémir alors qu'ils tombaient par dessus le bord. Elle leva le bras et agrippa fermement la balustrade de corde, priant Dieu qu'elle tiendrait le coup cette fois-ci. Elle vit Caleb faire de même.
Une seconde plus tard, ils se tenaient à la corde et se balançaient dans le vide, à toute vitesse, pendant que l'eau de mer s'élevait des vagues et les aspergeait. Pendant un moment, Caitlin ne sut plus si elles se balançaient encore ou si elles tombaient tout droit dans l'eau.
Cependant, au bout de quelques secondes, elle sentit la corde se tendre dans sa main et sut qu'elles ne tombaient pas en chute libre mais se balançaient plutôt vers la falaise lointaine. La corde tenait le coup.
Caitlin se prépara mentalement. La corde tenait le coup et c'était bien mais, d'un autre côté, ils se balançaient vite, se dirigeant tout droit vers le flanc de la falaise. Elle savait que la collision serait douloureuse.
Elle tourna l'épaule et plaça Scarlet derrière elle de façon à pouvoir absorber toute la violence du choc. Elle jeta un coup d’œil et vit Caleb faire de même, tenant Ruth derrière lui d'un bras et penchant son épaule vers l'extérieur. Ils se préparèrent tous deux à l'impact.
Une seconde plus tard, ils percutèrent durement le versant et la douleur les envahit. La force de l'impact coupa le souffle à Caitlin et elle se retrouva momentanément étourdie mais ne lâcha pas la corde et vit que Caleb faisait de même. Elle resta suspendue là, à demi-inconsciente pendant plusieurs secondes, vérifiant si Scarlet et Caleb allaient bien. Ils allaient bien.
Peu à peu, Caitlin arrêta de voir des étoiles défiler devant ses yeux et finit par lever le bras et grimper à la corde, tout contre la falaise. Elle leva les yeux et vit qu'il lui restait une vingtaine de mètres avant le sommet. Elle fit alors l'erreur de se retourner et de regarder en bas : l'à-pic était périlleux et elle comprit que, si la corde cédait, ils tomberaient sur des centaines de mètres avant de s'écraser sur les rocs acérés d'en bas.
Caleb avait retrouvé ses esprits et grimpait directement à sa corde, lui aussi. Ils progressaient vite tous les deux, même s'il leur arrivait de glisser sur la falaise moussue.
Soudain, Caitlin entendit un bruit écœurant. C'était le son d'une corde en train de céder.
Un moment, Caitlin se prépara mentalement à mourir de la chute mais se rendit alors compte qu'elle ne sentait pas sa corde céder. Elle regarda immédiatement vers Caleb et vit que c'était la sienne.
Sa corde était en train de se rompre.
Caitlin passa à l'action sans perdre un moment. Elle repoussa le rocher du pied et se rapprocha de Caleb en se balançant sur sa corde et en lui tendant sa main libre. Elle réussit à attraper la main de Caleb au moment même où il allait plonger vers le sol. Elle la tint ferme avec sa main disponible et le retint là, pendant dans le vide. Puis, d'un ultime effort, elle le souleva de plusieurs mètres pour lui faire atteindre une profonde crevasse qui s'enfonçait dans le flanc de la falaise. Caleb, qui tenait encore Ruth, réussit à se tenir fermement sur un rebord et à attraper une poignée naturelle située à l'intérieur de la paroi rocheuse.
Il était en sécurité et elle vit le soulagement détendre ses traits.
Cependant, ils n'avaient pas le temps de réfléchir. Caitlin se détourna immédiatement et grimpa à la corde à toute vitesse. Sa corde pouvait se rompre à tout moment et elle avait encore Scarlet sur le dos.
Finalement, elle atteint le sommet. Elle bondit rapidement sur le plateau herbeux et y déposa Scarlet. Elle se sentait extrêmement heureuse d'être sur la terre ferme mais ne perdit pas de temps. Elle se retourna, prit la corde et la lança fortement à plusieurs mètres de façon à ce qu'elle se balance jusqu'à l'endroit du dessous où se tenait Caleb.
Elle baissa les yeux, vit qu'il la cherchait soigneusement des yeux et, quand elle se rapprocha de lui, il tendit la main et la saisit, tenant Ruth de l'autre main. Il réussit à les faire monter rapidement lui aussi. Caitlin regardait soigneusement chacun des mètres qu'il faisait, priant que la corde ne cède pas.
Finalement, il atteint le sommet et se coucha sur l'herbe, juste à côté d'elle. Ils s'éloignèrent promptement du bord et, alors qu'ils le faisaient, Scarlet prit Ruth dans ses bras et Caitlin en fit autant avec Caleb.
Tout comme Caleb, Caitlin se sentit inondée de soulagement.
“Tu m'as sauvé la vie”, dit-il. “Une fois de plus.”
Elle lui renvoya un sourire.
“Tu as souvent sauvé la mienne”, dit-elle. “Je t'en dois au moins quelques-unes.”
Il lui sourit en retour.
Ils se retournèrent tous et scrutèrent leur nouvel environnement. L'Île de Skye. Elle était à la fois superbe, d'une beauté à couper le souffle, mystique, désolée et spectaculaire. Les courbes de l'île formaient une série de montagnes, de vallées, de collines et de plateaux, certains rocailleux et dénudés, certains couverts de mousse verte. L'île était entièrement enveloppée par un merveilleux brouillard qui s’insinuait dans les coins et les crevasses et que le soleil matinal teintait d'orange, de rouge et de jaune. Cette île ressemblait à un lieu de rêve, et aussi à un lieu où aucun être humain ne pourrait jamais vivre.
Alors que Caitlin regardait l'horizon, soudain, comme une apparition, une dizaine de vampires sortirent du brouillard. Il venaient de l'autre côté de la colline et apparaissaient lentement, se dirigeant droit vers eux. Caitlin n'en croyait pas ses yeux. Elle se prépara mentalement à livrer bataille mais Caleb tendit la main et la plaça sur la sienne pour la rassurer, alors que les nouveaux arrivants se tenaient tous devant eux.
“Ne t"inquiète pas”, dit Caleb. “Ils ne nous veulent aucun mal. Je le sens.”
A mesure qu'ils se rapprochaient, Caitlin commençait à distinguer leurs traits et sentit que Caleb avait raison. En fait, ce qu'elle vit lui fit un choc.
Debout devant elle se tenaient plusieurs de ses vieux amis.
Sam s'arc-bouta quand leur bateau, qui tanguait violemment, se précipita inévitablement vers la côte rocailleuse. Il sentit l'appréhension de Polly en voyant des dizaines de guerriers vampires descendre des falaises abruptes vers eux à toute vitesse.
“Et maintenant ?” demanda Polly, alors que leur bateau n'était qu'à quelques mètres de la côte.
“Il n'y a rien d'autre à faire”, répondit Sam. “On fait face.”
Ayant prononcé ces mots, il bondit soudain hors du bateau en tenant la main de Polly, qu'il emmenait avec lui. Ils sautèrent tous deux plusieurs mètres et atterrirent au bord de l'eau. Sam sentit le choc que l'eau glaciale produisit sur ses pieds nus en envoyant le long de sa colonne vertébrale un frisson qui le réveilla entièrement. Il comprit qu'il portait encore sa tenue de combat de Londres, un pantalon noir moulant et une chemise noire moulante fortement rembourrée aux épaules et aux bras et, en regardant Polly, il se rendit compte qu'elle portait la même tenue.