ardemment désirée
(Livre 10 dans les Mémoires d’un Vampire)
Morgan Rice
A propos de Morgan Rice
Morgan Rice est l'auteur à succès n 1 et l'auteur à succès chez USA Aujourd'hui de la série d'épopées fantastiques L'ANNEAU DU SORCIER, qui contient dix-sept tomes, de la série à succès n 1 SOUVENIRS D'UNE VAMPIRE, qui contient onze tomes (pour l'instant), de la série à succès n 1 LA TRILOGIE DES RESCAPÉS, thriller post-apocalyptique qui contient deux tomes (pour l'instant) et de la nouvelle série d'épopées fantastiques ROIS ET SORCIERS. Les livres de Morgan sont disponibles en édition audio et papier, et des traductions sont disponibles en plus de 25 langues.
TRANSFORMATION (Livre #1 Mémoires d'un Vampire), ARENE UN: LA CHASSE AUX ESCLAVES (Livre #1 de la Trilogie des Rescapés), LE REVEIL DES DRAGONS (le tome 1 de Rois et Sorciers) et LA QUÊTE DES HÉROS (le tome 1 de l'Anneau Du Sorcier) sont tous disponibles en téléchargement gratuit!
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Sélection d'Acclamations pour Morgan Rice
“Rice nous attire fort habilement dans son histoire dès le commencement grâce à une description de grande qualité qui transcende la simple représentation du décor …. Un ouvrage bellement écrit et qui se lit très vite.”
--Black Lagoon Reviews (à propos de Transformée)
“Une histoire idéale pour les jeunes lecteurs. Morgan Rice a bien réussi à apporter un développement intéressant à son histoire … Dépaysant et unique, ce livre a les éléments classiques que l'on trouve dans de nombreuses histoires paranormales pour Jeune Adulte. La série se concentre sur une seule fille … une fille extraordinaire !... Facile à lire, file à cent à l'heure .... Classé PG (accord parental souhaitable).”
--The Romance Reviews (à propos de Transformée)
“Ce livre a retenu mon attention dès le début et ne l'a pas laissée retomber …. Cette histoire est une aventure surprenante qui file à cent à l'heure et déborde d'action dès les premières pages. On ne s'y ennuie pas un seul moment .”
--Paranormal Romance Guild {à propos de Transformée}
“Bourré d'action, d'amour, d'aventure et de suspense. Emparez-vous de ce livre et retombez amoureuse.”
--vampirebooksite.com (à propos de Transformée)
“Excellente intrigue. C'est le type de livre que vous aurez du mal à arrêter de lire le soir. La fin est un moment de suspense si spectaculaire qu'il vous donnera immédiatement envie d'acheter le tome suivant, rien que pour voir ce qui s'y passe.”
--Le Dallas Examiner {à propos d'Aimée}
“Un livre suffisamment bon pour faire de l'ombre à TWILIGHT et à JOURNAL D'UN VAMPIRE et qui vous donnera envie de lire jusqu'à la toute dernière page ! Si vous aimez l'aventure, l'amour et les vampires, ce livre est celui qu'il vous faut !”
--Vampirebooksite.com {à propos de Transformée}
“Morgan Rice prouve une fois de plus qu'elle est une conteuse extrêmement talentueuse …. ce livre devrait plaire à une gamme étendue de publics, dont les fans les plus jeunes du genre vampire / fantasy. Il se termine par un moment de suspense inattendu qui vous laisse en état de choc.”
--La Romance Reviews {à propos d'Aimée}
“L'ANNEAU DU SORCIER a tous les ingrédients d'un succès immédiat : des intrigues, des contre-intrigues, du mystère, de vaillants chevaliers et des relations en plein épanouissement qui débordent de cœurs brisés, de tromperies et de trahisons. Ce roman vous distraira pendant des heures et satisfera toutes les tranches d'âge. A ajouter à la bibliothèque permanente de tous les lecteurs d'heroic fantasy.”
--Books and Movie Reviews, Roberto Mattos
Livres par Morgan Rice
ROIS ET SORCIERS
LE RÉVEIL DES DRAGONS (Tome # 1)
LE RÉVEIL DU VAILLANT (Tome # 2)
L'ANNEAU DU SORCIER
LA QUÊTE DES HEROS (Tome n 1)
LA MARCHE DES ROIS (Tome n 2)
LE DESTIN DES DRAGONS (Tome n 3)
UN CRI D'HONNEUR (Tome n 4)
UNE PROMESSE DE GLOIRE (Tome n 5)
UNE VALEUREUSE CHARGE (Tome n 6)
UN RITE D'ÉPÉES (Tome n 7)
UNE CONCESSION D'ARMES (Tome n 8)
UN CIEL DE CHARMES (Tome n 9)
UNE MER DE BOUCLIERS (Tome n 10)
LE RÈGNE DE L'ACIER (Tome n 11)
UNE TERRE DE FEU (Tome n 12)
LE RÈGNE DES REINES (Tome n 13)
LE SERMENT DES FRÈRES (Tome n 14)
UN RÊVE DE MORTELS (Tome n 15)
UNE JOUTE DE CHEVALIERS (Tome n 16)
LE DON DU COMBAT (Tome n 17)
LA TRILOGIE DES RESCAPES
ARENE UN: SLAVERSUNNERS (Tome n 1)
ARENE DEUX (Tome n 2)
MEMOIRES D’UN VAMPIRE
TRANSFORMATION (Livre 1)
ADORATION (Livre 2)
TRAHISON (Livre 3)
PRÉDESTINATION (Livre 4)
DÉSIR (Tome n 5)
FIANÇAILLES (Tome n 6)
SERMENT(Tome n 7)
TROUVÉE (Tome n 8)
RENÉE (Tome n 9)
ARDEMMENT DÉSIRÉE (Tome n 10)
SOUMISE AU DESTIN (Tome n 11)
Copyright © 2012 par Morgan Rice
Tous droits réservés. Sauf dérogations autorisées par la Loi états-unienne sur le droit d'auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme que ce soit ou par quelque moyen que ce soit, ou stockée dans une base de données ou système de récupération, sans l'autorisation préalable de l'auteur.
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Il s'agit d'une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les événements et les incidents sont le fruit de l'imagination de l'auteur ou sont utilisés dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, n'est que pure coïncidence.
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE PREMIER
CHAPITRE DEUX
CHAPITRE TROIS
CHAPITRE QUATRE
CHAPITRE CINQ
CHAPITRE SIX
CHAPITRE SEPT
CHAPITRE HUIT
CHAPITRE NEUF
CHAPITRE DIX
CHAPITRE ONZE
CHAPITRE DOUZE
CHAPITRE TREIZE
CHAPITRE QUATORZE
CHAPITRE QUINZE
CHAPITRE SEIZE
CHAPITRE DIX-SEPT
CHAPITRE DIX-HUIT
CHAPITRE DIX-NEUF
CHAPITRE VINGT
CHAPITRE VINGT-ET-UN
CHAPITRE VINGT-DEUX
CHAPITRE VINGT-TROIS
CHAPITRE VINGT-QUATRE
CHAPITRE VINGT-CINQ
CHAPITRE VINGT-SIX
CHAPITRE VINGT-SEPT
“Ô céleste, céleste nuit ! J'ai peur,
Comme il fait nuit, que tout ceci ne soit qu'un rêve,
Trop délicieusement flatteur pour être réel.”
—William Shakespeare, Roméo et Juliette
Caitlin Paine fonçait sur la Douzième Avenue, résolue à atteindre Les Cloîtres avant leur fermeture. Elle avait la tête qui tournait en réfléchissant à tous les problèmes qui assaillaient Scarlet, des problèmes qu'aucune adolescente ne devrait avoir. Caitlin était certaine que Scarlet était en cours de transformation. Elle n'était plus une simple humaine et son état empirait tous les jours. Caitlin sentait qu'elle devenait ce qu'elle, Caitlin, avait elle-même été, autrefois : une vampire.
Bien sûr, Caitlin n'avait aucun souvenir direct d'avoir été elle-même une vampire mais, d'après ce qu'elle avait lu dans ce journal intime qu'elle avait découvert au grenier, son journal intime de vampire, elle sentait que tout cela était réel. Si le journal intime était authentique, et elle sentait qu'il l'était, alors, à une époque, elle avait elle-même été une vampire, dans le passé; d'une façon ou d'une autre, elle avait fini par se retrouver ici, au moment présent, avec une vie normale, une famille normale et aucun souvenir de ce passé.
Le seul problème, c'était que sa famille était loin d'être normale. Sa vie était loin d'être normale. Sa fille, d'une façon ou d'une autre, devenait ce qu'elle avait elle-même été autrefois.
Pour la millionième fois, Caitlin se dit qu'elle aurait voulu ne jamais trouver ce journal intime. Elle sentait que, quand elle l'avait trouvé, elle avait ouvert la boîte de Pandore et donné naissance à ce défilé de cauchemars. Elle aurait désespérément voulu pouvoir faire en sorte que tout redevienne normal.
Il fallait qu'elle obtienne des réponses. Il fallait qu'elle sache avec certitude si tout cela était authentique. Si elle ne pouvait pas faire en sorte que tout redevienne normal, alors, il fallait au moins qu'elle se renseigne sur ce qui arrivait à Scarlet et qu'elle trouve s'il y avait un moyen d'y remédier.
En conduisant, Caitlin repensa aux livres rares qu'elle avait trouvés dans sa bibliothèque. Elle repensa surtout à ce volume rare et à sa page arrachée. Elle pensa à son ancienne cérémonie, celle qui était écrite en latin, avec son remède contre le vampirisme. Elle se demanda encore si c'était réel. N'était-ce qu'une réminiscence folklorique ? Un conte de bonne femme ?
C'est ce que dirait tout érudit sérieux, bien sûr, et une partie d'elle-même voulait aussi ne pas en tenir compte, mais une autre partie d'elle-même s'y raccrochait, se raccrochait à cette dernière possibilité d'espoir de sauver Scarlet. Pour la millionième fois, elle se demanda comment elle allait faire pour trouver l'autre moitié de cette page, qui venait d'un des livres les plus rares qui soient et, même si elle pouvait d'une façon ou d'une autre se débrouiller à localiser un autre exemplaire existant, combien y aurait-il de chances que l'autre moitié de la page se trouve dedans ? Après tout, la page avait été arrachée, probablement pour la dissimuler, mais aux yeux de qui ? Et pourquoi ? Le mystère ne faisait que s'agrandir à mesure qu'elle y réfléchissait.
Elle essaya de plutôt se concentrer sur son propre journal intime, sa propre écriture d'il y a plusieurs siècles, sa description de la communauté de vampires qui se cachait en dessous des Cloîtres. Elle avait écrit qu'il existait une chambre secrète qui menait à la communauté, en dessous, à un niveau inférieur. Il fallait qu'elle sache si c'était réel. S'il y avait un signe de quelque type que ce soit, alors, cela prouverait que tout ce qu'elle avait en tête était vrai et cela lui permettrait de poursuivre ses recherches en toute confiance. Cependant, s'il n'y avait aucun signe là-bas, alors, cela remettrait en cause tout son journal intime.
Caitlin quitta l'autoroute, traversa les méandres de Fort Tryon Park et entra par l'entrée principale des Cloîtres. Elle monta par une bretelle étroite et sinueuse et se gara finalement devant le bâtiment massif.
Quand elle sortit de sa voiture, elle s'arrêta et leva le regard; pour une raison bizarre, l'endroit lui semblait remarquablement familier, comme si ç'avait été un endroit important dans sa vie. Elle ne comprenait pas pourquoi parce que, pour autant qu'elle sache, elle ne l'avait visité qu'une ou deux fois. A moins que, bien sûr, tout ce qu'il y avait d'écrit dans son journal intime de vampire soit vrai. Ce qu'elle ressentait était-il réel ? Ou prenait-elle seulement ses désirs pour des réalités ?
Elle entra rapidement par la porte cintrée de devant et pénétra dans le bâtiment médiéval en pierre. Elle monta une longue rampe et parcourut un long couloir. Finalement, elle arriva à l'entrée principale, paya son entrée et avança dans un couloir. A sa droite, elle passa une petite cour avec des rangées d'arches de pierre dans laquelle se trouvait un jardin médiéval. Le feuillage automnal scintillait. C'était un après-midi de semaine, l'endroit était presque vide et elle avait l'impression de l'avoir rien que pour elle.
Jusqu'à ce qu'elle entende de la musique. D'abord, ce ne fut qu'une voix, puis plusieurs voix. Du chant. De la musique ancienne chantée par un petit chœur. Alors qu'elle se tenait là, captivée, et écoutait les voix célestes résonner partout dans le petit château, elle n'aurait su dire si c'était du live ou un enregistrement. Elle se sentait émerveillée, comme si elle venait d'arriver dans une autre endroit et à une autre époque.
Elle savait qu'elle avait une mission à accomplir mais elle il fallait qu'elle trouve d'où venait la musique. Elle s'engagea dans un autre couloir et suivit le son. Elle entra par une petite porte cintrée médiévale et se retrouva dans une chapelle avec un plafond très élevé et des vitraux. A sa grande surprise, un chœur de six chanteurs s'y trouvait. C'était des hommes et des femmes d'âge mûr, tous habillés en robe blanche. Ils faisaient face à une salle vide et chantaient en regardant leur partition.
Des chants grégoriens. Caitlin vit le signe, la grande affiche qui faisait la promotion du concert de l'après-midi. Elle comprit qu'elle venait de faire irruption dans un concert et, pourtant, qu'elle était le seul public. Apparemment, personne d'autre n'était au courant.
Caitlin ferma les yeux en écoutant la musique. Elle était si belle, si obsédante qu'elle avait du mal à s'en aller. Elle ouvrit les yeux, regarda les murs et les meubles médiévaux et eut encore plus l'impression d'avoir perdu contact avec la réalité. Où était-elle ?
Finalement, le chant se termina. Elle se retourna et quitta précipitamment la salle en essayant de retrouver le sens des réalités.
Elle repartit précipitamment dans le couloir et arriva à un escalier en pierre. Elle descendit l'escalier en colimaçon jusqu'aux niveaux inférieurs des cloîtres et, quand elle le fit, son cœur s'accéléra. Cet endroit avait l'air si étrangement familier, comme si elle y avait déjà passé du temps. Elle ne comprenait pas.
Elle traversa rapidement le niveau inférieur, se souvenant de sa description dans une entrée de son journal intime. Elle se souvint que son journal mentionnait l'entrée, la porte secrète qui menait en bas, au niveau souterrain, à la communauté de Caleb.
Elle s'excita en voyant une zone délimitée par un cordon à sa gauche. Derrière le cordon, il y avait un escalier médiéval parfaitement conservé. Il montait mais seulement jusqu'au plafond. Il n'allait nulle part. Ce n'était qu'un artefact exposé. Le même que celui qui était décrit dans son journal intime.
Cependant, l'escalier avait aussi une petite porte en bois qui en cachait la moitié inférieure et, derrière, Caitlin ne pouvait dire si les marches menaient vers le bas, vers un autre niveau. La porte était séparée par des cordes et elle ne pouvait pas s'en rapprocher.
Il fallait qu'elle sache. Si les marches menaient vers le bas, alors, tout ce qu'elle avait écrit était vrai et non pas un simple rêve.
Elle regarda des deux côtés et repéra un gardien qui s'endormait de l'autre côté de la salle.
Elle savait que, si elle traversait cette corde dans un musée, elle pourrait avoir de gros ennuis, peut-être même se faire arrêter. Cependant, il fallait qu'elle sache. Il fallait qu'elle agisse vite.
Caitlin passa soudain par dessus la corde en velours et se dirigea vers l'escalier.
Immédiatement, une alarme se mit à sonner en produisant un bruit perçant qui remplit l'air.
“HÉ, MADAME !” cria le garde.
Il commença à courir vers elle. L'alarme lui vrillait les tympans et son cœur battait la chamade.
Cependant, il était trop tard, maintenant. Elle ne pouvait pas faire demi-tour. Il fallait qu'elle sache. Franchir cette corde, violer une exposition de musée, enfreindre les règles de quelque façon que ce soit, surtout dans le domaine de l'histoire et des artefacts, ce n'était pas du tout sa nature. Cependant, elle n'avait pas le choix. La vie de Scarlet était en jeu.
Caitlin atteignit l'escalier et saisit la poignée médiévale en bois. Elle tira dessus.
La porte s'ouvrit et, quand elle le fit, elle vit où menait l'escalier.
Nulle part. Il se terminait au carrelage. C'était un faux escalier. Juste un objet exposé.
Son cœur se serra, anéanti. Il n'y avait pas de salle souterraine. Pas de trappe. Rien. Comme l'indiquait la pancarte, ce n'était en tout et pour tout qu'un escalier. Un artefact. Une vieille relique. Toute cette histoire était un mensonge complet.
Caitlin sentit soudain des bras l'attraper fermement par derrière et la tirer hors de là, lui faire à nouveau franchir la corde en velours dans l'autre sens et la faire repasser de l'autre côté.
“Vous faites quoi, là !?” cria un autre garde qui vint aider le premier à l'extraire de cet endroit.
“Je suis désolée”, dit-elle en essayant de réfléchir vite. “Je … euh … j'ai perdu ma boucle d'oreille. Elle est tombée et elle a rebondi par terre. J'ai cru qu'elle était allée là-bas. Je ne faisais que la rechercher.”
“On est dans un musée, madame !” aboya-t-il, tout rouge. “On ne peut pas franchir les lignes comme ça et on ne peut pas toucher les objets !”
“Je suis vraiment désolée”, dit-elle, la gorge sèche. Elle pria pour qu'ils ne l'arrêtent pas. Elle savait qu'ils pourraient certainement le faire.
Les deux gardes se regardèrent l'un l'autre, comme s'ils se demandaient que faire.
Finalement, l'un des deux dit : “Sortez d'ici !”
Il la poussa et Caitlin, soulagée, partit précipitamment par le couloir. Elle repéra une porte ouverte qui menait à l'extérieur, vers une terrasse inférieure, et elle sortit au pas de course.
Elle se retrouva à l'extérieur, sur la terrasse inférieure, dans l'air frais d'octobre. Son cœur battait encore la chamade. Elle était extrêmement heureuse d'être sortie de là. Pourtant, en même temps, elle était désemparée. Il n'y avait rien, ici. Est-ce que tout son journal intime était une invention ? Est-ce que rien de tout cela n'était réel ? Est-ce qu'elle imaginait tout ?
Mais dans ce cas, comment expliquer la réaction d'Aiden ?
Caitlin traversa la terrasse pavée, passa un autre jardin médiéval qui, lui, était rempli de petits arbres fruitiers. Elle continua à marcher jusqu'à ce qu'elle arrive à un balustrade en marbre. Elle s'y appuya et regarda. Au loin, elle voyait le Fleuve Hudson qui étincelait dans le soleil de fin d'après-midi.
Soudain, elle se retourna en s'attendant, pour une raison ou pour une autre, à voir Caleb debout là, à côté d'elle. Pour une raison quelconque, elle avait l'impression d'être déjà venue ici, de s'être tenue sur cette terrasse avec Caleb. Cela n'avait pas de sens. Perdait-elle la tête ?
A présent, elle ne savait vraiment pas.
Scarlet rentra précipitamment dans sa chambre en pleurant convulsivement et claqua la porte derrière elle. Elle était rentrée en courant depuis le fleuve et n'avait pas arrêté de pleurer depuis ce moment. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Ce moment où elle avait vu la pulsation du cou de Blake, où elle avait eu cette sensation, cette pulsion, cette envie de mordre, de se nourrir, la hantait.
Que lui arrivait-il ? Était-elle une sorte de monstre ? Pourquoi avait-elle eu cette sensation ? Et surtout, pourquoi à ce moment-là ? Juste au moment où ils allaient s'embrasser pour la première fois ?
Maintenant qu'elle était loin de l'endroit en question, Scarlet avait plus de mal à se souvenir exactement de ce qu'elle avait ressenti dans son corps à ce moment, et, à chaque moment qui passait, ses souvenirs devenaient plus distants. Son corps lui semblait normal, maintenant. Est-ce que ça n'avait été qu'un moment fugace ? N'était-ce qu'une chose bizarre et unique qui s'était emparée d'elle et ne reviendrait plus jamais ?
Elle voulait désespérément le croire mais une autre partie d'elle-même, une partie plus profonde, sentait que tel n'était pas le cas. La sensation avait été si forte qu'elle ne l'oublierait jamais. Si elle y avait succombé, si elle était restée là-bas une seconde de plus, elle était certaine que Blake serait mort maintenant.
Scarlet ne pouvait s'empêcher de repenser à l'autre jour. Quand elle était rentrée malade à la maison. Qu'elle s'était enfuie de la maison. Qu'elle avait oublié ce qui s'était passé, où elle était allée. Qu'elle s'était réveillée à l'hôpital. Que sa maman s'était tellement inquiétée, avait tellement paniqué ….
Maintenant, tout lui revenait en tête. Sa maman avait voulu qu'elle voie d'autres docteurs, passe d'autres analyses. Puis qu'elle voie un prêtre. Est-ce que sa maman soupçonnait quelque chose ? Était-ce à ça qu'elle faisait allusion ? Pensait-elle qu'elle était en train de se transformer en vampire ?
Alors qu'elle était assise là, dans sa chambre, roulée en boule dans sa chaise préférée, Scarlet avait le cœur qui battait la chamade. Ruth lui mit la tête sur les genoux. Scarlet se pencha et la caressa mais elle pleurait en le faisant. Elle se sentait sous le choc, abasourdie. Elle était terrifiée par l'idée d'être malade, d'avoir une sorte de maladie, ou, peut-être, quelque chose de pire. En son for intérieur, elle pensait que ce genre de supposition était bien sûr ridicule. Cependant, elle osait s'interroger. Son désir de lui mordre le cou. La sensation que lui procuraient ses deux incisives. Son désir violent de se nourrir. Était-ce possible ?
Était-elle une vampire ?
Est-ce que les vampires existaient vraiment ?
Elle tendit le bras, ouvrit son ordinateur portable et fit une recherche sur Google. Il fallait qu'elle sache.
Elle afficha la page Wikipédia pour “vampire” et se mit à lire :
“La notion de vampirisme existe depuis des millénaires; des cultures comme les Mésopotamiens, les Hébreux, les Grecs Anciens et les Romains avaient des contes de démons et d'esprits qui sont considérés comme étant les précurseurs des vampires modernes. Cependant, malgré la présence de créatures semblables aux vampires dans ces anciennes civilisations, le folklore réservé à l'entité que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de vampire vient presque exclusivement de l'Europe du sud-est du début du 18ème siècle, époque à laquelle les traditions orales de nombreux groupes ethniques de cette région ont été enregistrées et publiées. Dans la plupart des cas, les vampires sont des revenants d'êtres maléfiques, de victimes de suicide ou de sorcières, mais ils peuvent aussi être créés par un esprit malveillant qui prend possession d'un cadavre ou par la morsure d'un vampire.”
Scarlet ferma vite son ordinateur portable et le rangea. C'était trop à la fois.
Elle secoua la tête en essayant physiquement de penser à autre chose. Il y avait quelque chose qui n'allait vraiment pas chez elle, mais quoi ? Ça la terrifiait.
Ce qui ne faisait que rendre les choses encore pire, c'était ce qu'elle ressentait pour Blake et son souvenir de ce qui venait de se passer entre eux. Elle ne pouvait croire qu'elle s'était enfuie de lui comme ça, surtout à ce moment. Ils avaient passé un moment vraiment formidable ! Cela avait été un rendez-vous de rêve. Et maintenant, il y avait ça. A la fin, juste au moment où leur relation avait commencé à décoller. C'était tellement injuste.
Elle ne pouvait même pas imaginer ce à quoi il pensait à l'instant même. Il devait se dire qu'elle était une sorte de monstre, une sorte de tarée absolue, pour se relever brusquement comme ça au milieu d'un baiser et s'enfuir dans les bois en courant. Il devait penser qu'elle était complètement folle. Elle était sûre qu'il ne voudrait plus jamais la revoir. Il irait probablement retrouver Vivian.
Elle voulait désespérément s'expliquer, mais comment ? Que pouvait-elle bien dire ? Qu'elle avait eu subitement envie du mordre au cou ? De se nourrir sur lui ? De boire son sang ? Qu'il avait fallu qu'elle s'enfuie pour le protéger ?
Oui, ça le rassurerait vraiment, se dit-elle.
Elle voulait arranger les choses. Elle voulait le revoir. Cependant, elle ne savait pas comment lui expliquer. En plus de ça, elle avait également peur d'être près de lui; maintenant, elle n'avait plus confiance en elle-même. Et si la pulsion la submergeait à nouveau ? Et si, la fois suivante, elle lui faisait vraiment mal ?
Elle éclata en sanglots en y pensant. Était-elle condamnée à ne plus jamais fréquenter les garçons ?
Non. Il fallait qu'elle essaye. Il fallait qu'elle essaye au moins d'arranger les choses. Il fallait qu'elle essaye de s'expliquer d'une façon ou d'une autre pour qu'au moins il ne la déteste pas. Même s'il ne voulait plus jamais la revoir, elle ne pouvait pas se contenter de laisser les choses comme ça, et, en son for intérieur, une partie d'elle-même osait encore espérer que ce problème n'aurait peut-être lieu qu'une seule fois, comme un épisode bizarre, et qu'ils pourraient peut-être le surmonter et être quand même ensemble. Après tout, s'ils pouvait surmonter ça, ils pourraient surmonter n'importe quoi.
Scarlet commençait à se sentir un peu mieux. Elle s'essuya les larmes, attrapa un mouchoir en papier, se moucha et sortit son téléphone portable. Elle afficha son numéro et commença à lui envoyer un message.
Puis elle s'arrêta. Que devrait-elle dire ?
Je suis vraiment désolée pour ce qui s'est passé aujourd'hui.
Elle l'effaça. C'était trop vague.
Je ne sais pas ce qui m'a prise aujourd'hui.
Elle l'effaça aussi. Ça ne sonnait pas bien. Il lui fallait l'équilibre idéal, le mélange idéal d'excuse et d'espoir que les choses n'aient pas changé pour toujours. Il lui fallait aussi mettre l'accent sur le moment merveilleux qu'elle avait passé en sa compagnie jusqu'à ce moment-là.
Elle ferma les yeux et soupira en réfléchissant longuement. Allez, allez, s'ordonna-t-elle.
Elle commença à taper son message.
J'ai passé un moment merveilleux avec toi, aujourd'hui. Je suis vraiment désolée que ça se soit terminé comme ça. Il y a une raison pour laquelle j'ai dû partir comme ça, mais je ne peux pas te l'expliquer. Je sais que c'est difficile à comprendre, mais j'espère que tu y arriveras. Je veux juste que tu saches que j'ai passé un moment merveilleux et que je suis désolée. J'espère aussi qu'on pourra se revoir.
Scarlet regarda longtemps son brouillon, puis tendit finalement le doigt et l'envoya.
Elle le regarda partir.
Son texte n'était pas parfait. Elle pensait déjà aux millions de façons dont elle aurait pu le réécrire et une partie d'elle-même regrettait déjà de l'avoir envoyé. Il avait peut-être l'air trop désespéré. Peut-être était-il trop mystérieux.
Peu importe. Il était envoyé. Au moins, maintenant, il savait qu'elle l'aimait encore et qu'elle voulait le revoir.
Elle savait que Blake avait son téléphone portable sur lui à tout instant de la journée. Elle savait qu'il recevrait le message tout de suite et qu'il répondait toujours à ses textos dans les secondes qui suivaient.
Scarlet tremblait en attendant sa réponse.
Elle plaça son téléphone portable sur ses genoux et ferma les yeux en respirant lentement, attendant qu'il vibre. Voulant ardemment qu'il vibre.
Allez, pensa-t-elle. Réponds-moi.
Elle resta assise là et attendit ce qui lui sembla être une éternité. Elle actualisa son téléphone à plusieurs reprises. Au bout de quelques minutes, elle alla même jusqu'à l'éteindre puis le rallumer au cas où il aurait planté d'une façon ou d'une autre. Ensuite, elle regarda tourner l'aiguille de la pendule. Deux minutes s'écoulèrent.
Puis cinq.
Puis dix.
Elle claqua son téléphone sur la table et sentit à nouveau les larmes lui monter aux yeux. Il était clair qu'il ne voulait pas lui répondre. Comment aurait-elle pu lui en vouloir ? Elle ne lui aurait probablement pas répondu elle-même.
Donc, c'était tout. C'était fini.
Puis, soudain, son téléphone vibra.
Elle tendit le bras et l'enleva brusquement de la table.
Cependant, son cœur se serra quand elle vit que ce n'était pas Blake. C'était Maria.
Je n'arrive pas à croire que t'aies séché les cours comme ça. Alors, comment c'était avec Blake ?
Scarlet soupira. Elle ne savait pas comment répondre.
Ne t'en fais pas. Je ne sécherai plus les cours. C'est fini entre nous.
Vraiment ? Mon Dieu ! Pourquoi ? Vivian ?
Non. Pas elle. Seulement, ça …
Scarlet s'arrêta en se demandant que dire.
… n'a pas marché.
Raconte.
Scarlet soupira. Elle voulait vraiment changer de sujet.
Rien à dire. Et toi ?
Mon Dieu, je n'arrête pas de penser au nouveau garçon. Sage. J'ai entendu de nouvelles informations aujourd'hui.
Scarlet était épuisée et ne voulait vraiment pas poursuivre cette conversation par texto. Elle ne voulait pas entendre d'autres racontars ou d'autres sous-entendus sur le nouveau garçon, ou sur qui que ce soit. Elle voulait seulement disparaître du monde.
Cependant, Maria était sa meilleure amie et il fallait qu'elle lui fasse plaisir.
Comme ?
Il a une sœur et un cousin. Cependant, ils ne vont pas à notre école. Il est plus âgé. Il vient d'une école privée. J'ai entendu dire qu'il était riche. Vraiment très riche.
Scarlet n'en avait que faire. Elle voulait juste mettre fin à cette conversation.
Heureusement, avant qu'elle puisse répondre, elle reçut un autre texto. Il venait de Jasmin.
Mon Dieu, qu'est-ce qu'il arrive à ton mur Facebook ?
Scarlet lit ce message avec surprise.
Que veux-tu dire ?
Avant d'avoir pu répondre, elle saisit son ordinateur portable, l'ouvrit et afficha son mur.
Son cœur s'effondra. Sur son mur, Vivian avait posté :
Tu voulais nous voler Blake ? Belle tentative mais ça n'a pas marché. Après t'avoir larguée, il est revenu avec nous. Je savais qu'il te larguerait. Tout ce qui m'étonne, c'est ce que ce soit arrivé aussi vite.
Scarlet inspira brusquement, complètement décontenancée. Elle vit plusieurs de ses amis poster des commentaires sur le message et vit que la nouvelle s'était répandue à de nombreux autres murs. Elle vit aussi que Vivian l'avait postée sur Twitter et qu'elle avait été re-tweetée par tous les amis de Vivian.
Scarlet était accablée. Elle ne s'était jamais sentie aussi embarrassée. Elle effaça le commentaire de son mur, bloqua Vivian puis alla dans ses paramètres et les modifia pour que seuls ses amies puissent poster des messages. Cependant, ce n'était pas suffisant, car il était clair que le mal avait déjà été fait. Maintenant, toute l'école pensait qu'elle volait les petits copains des autres et savait qu'elle venait de se faire larguer.
Elle rougit. Elle était tellement furieuse qu'elle voulait tendre les bras et étrangler Vivian. Elle ne savait pas quoi faire.
Elle ferma violemment son ordinateur portable et sortit brusquement de sa chambre. Elle dévala les marches sans savoir où aller ou que faire. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle avait besoin d'air.
“Allez, Ruth”, dit-elle.
Elle saisit sa laisse et Ruth bondit, toute excitée. Elle suivit sa maîtresse quand elle sortit par la porte et descendit les marches du porche.
Scarlet dévala les marches en regardant ses pieds et ce n'est que quand elle fut sur le trottoir qu'elle leva le regard et le vit, debout, à cet endroit.
Elle s'arrêta brusquement.
Il se tenait là et la fixait du regard comme s'il l'attendait.
C'était le nouveau garçon.
Sage.
Scarlet se tenait là, au bout de son allée, le regard fixe. Elle avait peine à y croire. Là, debout sur le trottoir, à seulement quelques mètres, se trouvait le nouveau garçon, Sage, qui la fixait de ses yeux gris intenses.
Qu'est-ce qu'il faisait ici, devant sa maison ? Depuis combien de temps se tenait-il ici ? Espionnait-il sa maison ? Est-ce qu'il avait été sur le point de remonter son allée ? Ou est-ce qu'il passait seulement dans le coin ?
Mais pour aller où ? Elle habitait dans une rue calme de banlieue et presque personne ne venait par ici. D'un autre côté, elle n'était qu'à deux pâtés de maisons de la ville et il était possible qu'il se rende quelque part. Cependant, c'était peu probable.
Elle paniqua à l'idée qu'il soit resté là à regarder sa maison ou qu'il ait été sur le point de venir frapper à sa porte. D'un autre côté, elle ne pouvait nier qu'elle était excitée de le voir. Excitée n'était pas le bon mot. C'était plutôt … captivée. Elle ne pouvait pas en détacher les yeux. Sa peau lisse, sa mâchoire carrée, ses pommettes et son nez majestueux, ses yeux gris, ses longs sourcils … elle n'avait jamais rencontré de garçon qui lui ressemble, même de loin. Aussi noble, aussi fier. Il n'avait pas l'air à sa place ici, comme s'il venait de s'échapper d'un palais du seizième siècle.
Elle ne pouvait pas non plus s'empêcher de remarquer qu'elle avait l'estomac noué quand elle le regardait, et c'était une sensation qu'elle ne voulait pas avoir. Après tout, Maria, sa meilleure amie, avait dit clairement qu'elle était obsédée par lui. Serait-ce mal si Scarlet le lui prenait ? Maria ne la pardonnerait jamais. Et elle ne se pardonnerait jamais elle-même. De plus, elle avait Blake. Quoi que …
Elle repensa au message de Vivian, à Blake qui l'avait larguée. Est-ce que Blake lui avait vraiment dit ça ? Ou est-ce que Vivian l'avait inventé ? D'une façon ou d'une autre, elle se sentait quasiment sûre que Blake ne faisait plus du tout partie de sa vie.
“Heu … salut”, dit-elle, ne sachant pas quoi dire d'autre. Après tout, ils n'avaient même pas été présentés.
“Je ne voulais pas te faire peur”, dit-il.
Elle adorait sa voix. Elle était douce, aimable mais en même temps puissante. Il parlait doucement mais il y avait de l'autorité dans le ton de sa voix. Elle aurait pu écouter cette voix pour l'éternité.
“Je m'appelle Sage”, dit-il en tendant une main.
“Je sais”, dit-elle en tendant le bras et en la lui prenant.
Le contact de sa peau était électrisant. Scarlet eut un frisson dans le bras quand Sage tint sa main glacée avec sa main chaude.
“C'est une petite ville”, ajouta-t-elle en guise d'explication, puis se sentit gênée. C'était stupide de dire ça; elle n'aurait pas dû admettre qu'elle connaissait son nom. Ça lui donnait un air désespéré.