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Résumé

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A propos de l’Auteur

Copyright

Ardent désir

Les Vampires Scanguards

 

Tina Folsom

Résumé

 

Jack Stone arrive sur une île pourvue d’une source magique afin de voir se réaliser l’unique souhait de sa vie : redevenir mortel. En tant que vampire, il est fatigué de l’insatisfaisante vie empreinte de solitude qu’il a menée. C’est alors qu’il rencontre Claire Culver, une femme dont le séjour sur l’île représente le dernier espoir. Elle aspire à un miracle qui pourra la guérir d’une maladie incurable.

Son souhait sera-t-il exaucé, ou ce Noël sera-t-il le dernier ?

 

Où se situe cette nouvelle dans la chronologie de la saga Scanguards ?

Elle se déroule plusieurs années avant que l’histoire de Samson ne donne le coup d’envoi, avec la Belle Mortelle de Samson, à la série des vampires Scanguards de San Francisco. Jake est mentionné pour la première fois dans l’Éternel Amour de Quinn. Les sympathiques personnages de Scanguards – Gabriel, Zane et Amaury – feront une apparition dans cette courte nouvelle.

 

Les livres de Tina Folsom

 

Les Vampires Scanguards

 

Le Club des éternels célibataires

 

Code Phénix

 

 

1

 

Sur une île du Golfe du Mexique, décembre 1991

 

Sous l’œil attentif de Jake, l’homme s’afféra à amarrer le ferry au quai avant de déplacer et fixer solidement la passerelle par-dessus l’interstice présent entre le quai et le bateau.

— Bateau amarré, cria-t-il au capitaine.

Ce dernier lui fit signe en guise de réponse, puis posa le regard sur Jake.

— Passez un agréable séjour.

Jake franchit la passerelle et débarqua sur le quai. Il avait été l’unique passager du ferry du soir. Il supposa que la plupart des visiteurs qui étaient descendus sur cette île minuscule d’à peine un millier d’habitants étaient arrivés avec un bateau précédent mais, pour sa part, il n’avait pas eu le choix. Voyager durant la journée lui était impossible.

— Monsieur Stone ?

Au son de cette voix qui l’appelait, il tourna la tête et remarqua un gamin dégingandé à côté de la capitainerie qui était en train de lui faire signe. Il ne pouvait avoir plus de vingt ans, et ses cheveux roux ressemblaient à une balise dans la nuit. Tout comme le parfum qui émanait de lui : celui d’un sang jeune et frais.

Heureusement, non désireux d’être surpris en pleine chasse sur la petite île, Jake s’était abondamment nourri avant de quitter le continent. Il avait également emporté du précieux liquide rouge qu’il avait volé dans une banque de sang à New York, là où il avait vécu durant cette dernière année. L’anonymat y avait été son ami, alors que dans les petites villes, les gens faisaient attention aux autres et interféraient lorsque quelque chose d’étrange se passait. Comme lorsqu’il suçait le cou d’un juteux humain.

— Je suis Jack Stone, cria-t-il en s’approchant du gamin dont le sang avait une odeur pure, riche et juste un peu trop attrayante.

Lorsqu’il s’arrêta devant le jeune, son petit sac de voyage en main, le gosse lui adressa un large sourire.

— Je suis Carl. Bienvenue à Seeker’s Island. Madame Adams m’a envoyé. Je vais vous emmener à l’auberge Sunseekers.

Carl fit mine de prendre le sac, mais Jake ne le lâcha pas.

— Ouvre la marche.

Le gamin fit un signe en direction de la rue qui longeait le petit port.

— Je suis garé juste là.

Jake haussa un sourcil. Il ne s’était pas attendu à ce que l’île autorisât les voitures.

— Où ?

Carl pointa une petite chose blanche qui se trouvait au bord du trottoir.

— Une voiturette de golf, murmura Jake. Avec une branche de gui pendue au rétroviseur ?

Le gosse hocha la tête avec enthousiasme.

— Nous n’avons pas de voitures sur l’île. Mais je peux utiliser une des voiturettes de golf pour balader les touristes. En fait, c’est presque la mienne.

Jake se força à sourire et le suivit. Super : Carl était un moulin à paroles. C’était juste ce dont il avait besoin. S’il avait eu le choix, il ne serait pas venu sur une petite île comme celle-ci, où tout le monde savait tout des affaires des autres. Mais il ne l’avait pas eu. Il s’agissait là de son dernier recours.

Tandis que Jake se glissait sur le siège passager et déposait son sac entre ses pieds, Carl fit démarrer le moteur électrique et s’engagea dans la rue longeant la côte. Les maisons et les magasins qui bordaient cette rue pittoresque lui donnèrent l’impression d’être entré à Disneyland. Un Disneyland décoré pour Noël, en fait, car pratiquement chaque magasin était orné de lumières colorées à dominance rouge et verte. Et peut-être que cette île était juste comme Disneyland, pleine d’illusions et de souhaits pour des choses qu’il ne pouvait avoir.

— Êtes-vous ici pour la…, vous voyez ? poursuivit Carl.

Sachant que le gamin faisait référence à la source thermale réputée pour ses vertus magiques, Jake ne répondit pas directement et laissa plutôt errer les yeux vers l’océan et l’impénétrable obscurité au-delà de la plage.

— La… ça ne marche pas vraiment, pas vrai ?

Carl se redressa sur son siège, comme s’il voulait manifester davantage d’autorité.

— Bien sûr que oui !

Il baissa ensuite la voix et se rapprocha. Il se mit alors à murmurer.

— J’ai grandi ici. Tout ce que vous avez entendu est vrai. Si vous en buvez, votre désir le plus cher se réalisera.

Jake réprima son irrépressible envie de se moquer. Si la source fonctionnait vraiment, pourquoi un jeune homme comme Carl vivait-il toujours ici, à effectuer cet ingrat boulot de chauffeur pour touristes ?

— Bien sûr, si tu veux.

Peut-être était-il tout simplement cynique. Quel vampire de cent quarante-sept ans ne le serait pas ? Ou peut-être se préparait-il mentalement au moment où il découvrirait que la source magique n’avait, en réalité, pas le pouvoir d’exaucer les vœux.

— Vous verrez ! lui prédit Carl en arrêtant la voiturette.

Il désigna la grande maison victorienne qui s’élevait derrière une clôture blanche.

— Nous y sommes.

Jake sortit un billet de cinq dollars de sa poche et le tendit au gamin.

— Merci, Carl.

Le jeune afficha un grand sourire en empochant l’argent.

— Et si vous avez besoin d’un moyen de transport sur l’île, je serai heureux de vous conduire.

Jake n’en doutait pas. Il était sûr que les opportunités de se faire de l’argent sur l’île étaient rares.

— Je te le ferai savoir.

Il sortit de la voiturette et gravit l’allée qui menait à la maison, sac en main.

Le moteur électrique fit à peine du bruit lorsque Carl s’en alla.

Jake ouvrit la porte et entra. Le vestibule était cosy et bien éclairé. Un grand sapin de Noël orné de décorations anciennes occupait la moitié du hall d’entrée. Il dut admettre, en dépit de son aversion pour Noël, que cet épicéa bleu fraîchement coupé était plutôt joli, et l’odeur lui rappela des souvenirs de jeunesse. Des souvenirs de temps meilleurs.

Un grand escalier en bois menait aux étages supérieurs. À sa gauche, se trouvait la réception, laquelle ressemblait à une cabine pourvue d’un haut comptoir à l’avant et d’étagères à l’arrière. Jake s’en approcha et déposa son sac à terre. Ne voyant personne bien que ressentant une présence, il frappa sur la petite cloche présente sur le comptoir.

Alors que le doux tintement résonnait dans le vestibule, il entendit soudain un bruit et, un instant plus tard, une femme se leva depuis l’arrière du comptoir, ajustant la manche de sa robe colorée tout en lui adressant un sourire contrit. Il ne l’avait pas vue, pas plus que ses sens n’avaient capté son odeur. Le parfum de l’arbre fraîchement coupé, du potpourri et des bougies odorantes qui semblaient être présentes partout où il y avait un rebord ou une surface disponible, était trop dominant.

— Oh mon Dieu, vous m’avez surprise !

Elle gloussa et rougit furieusement.

— Ces satanées bretelles, elles ne restent jamais en place.

Elle sortit la main de sous sa manche et ajusta son décolleté.

Jake ne put que deviner qu’elle parlait des bretelles de son soutien-gorge et tenta de ne pas se focaliser sur son opulente poitrine. Il regarda plutôt son visage. Quoiqu’elle semblât avoir la soixantaine, elle était toujours attirante. S’il l’avait rencontrée vingt ou trente ans plus tôt, il l’aurait séduite.

— Madame Adams ?

— Oui, et vous devez être Monsieur Stone.

Elle laissa vagabonder son regard sur son visage et son corps sans cacher le fait qu’elle le trouvait séduisant.

Il était habitué à ces regards. Il les recevait de femmes de tous âges. Mais tout ce qu’elles voyaient, c’était sa parfaite plastique : les cheveux noirs, le menton ciselé, le nez classique, les yeux bleus perçants, et le corps sculpté. Ce qu’elles ne voyaient pas, c’était l’homme qu’il était à l’intérieur, l’homme qui aspirait à une vraie vie, à une vie mortelle. À un but.

— J’ai une superbe chambre pour vous. Au dernier étage. Elle a une vue magnifique sur la baie, de l’autre côté de l’île.

Elle tendit la main vers le présentoir à clés pendu derrière elle et en prit une afin de la déposer sur le comptoir.

— Parfait.

Il sourit et prit la clé.

— Le petit déjeuner est compris.

Elle désigna la porte près des escaliers.

La salle dans laquelle se prend le petit déjeuner se trouve par là. Nous le servons de sept à neuf heures trente.

— Ce ne sera pas nécessaire. Je ne suis pas vraiment du matin. En fait, cela vous dérangerait-il de faire l’impasse sur le ménage dans ma chambre ? Je suis un vrai couche-tard, et je dors très tard.

Du genre jusqu’au coucher du soleil. Après tout, la lumière du jour ne lui convenait pas. Il n’était pas tenté par une apparence carbonisée.

— Oh ? s’exclama-t-elle en lui jetant un regard surpris. J’espère que vous ne serez pas trop déçu par la vie nocturne de l’île, car il n’y en a pratiquement aucune. Beaucoup de nos visiteurs sont ici pour la source thermale.

Elle se pencha en avant, ses seins venant reposer sur le comptoir dans le mouvement.

— Je suppose que vous êtes venu pour la même chose ? ajouta-t-elle.