© 2021, Frank POIREAU

Edition : BoD – Books on Demand, GmbH

12/14 rond-point des Champs Élysées, 75008 Paris Imprimé par Books on Demand GmbH, Norderstedt, Allemagne

ISBN 9782322421978

Dépôt légal : Décembre 2021

Merci Anne, pour ta puissance de relecture et ton regard de novice sur ce quatrième tome.

Merci Marie-Aude, pour ton engagement à mes côtés sur chacun de mes ouvrages, de la conception à la correction et la mise en page finales.

Avant-propos | L’ère des « Power Users » !

 

La suite logicielle Power Platform a vocation à étendre les capacités de Microsoft 365, de Dynamics 365 et à être reliée aux autres outils informatiques de l’organisation grâce à son riche cadre de connecteurs de données externes. Solution majoritairement Cloud, la Power Platform permet de ne pas avoir à se soucier du stockage, de la gestion, de la maintenance, de la mise à l’échelle et de la surveillance des applications : la Power Platform gère ces problèmes pour vous.

Dans ce livre, je vous propose d’examiner plus spécifiquement les capacités d’extension de SharePoint apportées par la Power Platform, composée de Power Apps, Power Automate, Power BI et Power Virtual Agents. Ces quatre logiciels sont affublés du préfixe « Power » car ils sont destinés à une typologie d’utilisateurs appelée « Power User » (en français, « utilisateur intensif »).

Qui sont les collaborateurs de votre organisation susceptibles d’être reconnus comme « Power Users » ? Appelés aussi « Citizen Developers » de l’autre côté de l’Atlantique, cette typologie de collaborateurs se singularisent par le fait qu’ils utilisent les fonctionnalités avancées des logiciels et en dépassent ainsi l’usage singulier qu’en ont les utilisateurs « normaux ». Plus curieux et débrouillards, ils sont précieux parce qu’ils connaissent bien leurs problématiques Métiers et peuvent faire office de relais auprès des services informatiques en ce qui concerne la conception fonctionnelle mais également la maintenance évolutive des solutions.

Microsoft aime ces « Power Users » et ce, depuis toujours ! En effet, le positionnement de Microsoft dans le monde des éditeurs de solutions informatiques a d’abord été de fournir aux utilisateurs finaux des petits logiciels : les logiciels Word, PowerPoint, MS Excel et Access sont indissociables de l’émergence de la micro-informatique, très fortement répandue dans les entreprises et les foyers depuis les années 90.

Aujourd’hui, la Power Platform permet à Microsoft de s’attaquer à la démocratisation de la création d’applications bureautiques1, en mettant des outils de conception d’applications à disposition des Power Users. Pour être tout à fait exact, la Power Platform permet à Microsoft d’accélérer dans la démocratisation de la création d’applications bureautiques puisque dans le passé, Microsoft s’est déjà engagé dans cette voie avec MS Excel, Access et SharePoint, logiciels qui permettent à des Power Users de créer assez simplement des sources de données structurées et des applications basées sur des formulaires.

Tandis qu’Access contient sa propre interface de génération de formulaires, SharePoint génère automatiquement ses formulaires de saisie, de modification et de suppression, adaptés aux listes personnalisées. Microsoft avait également lancé de petits logiciels annexes pour accompagner la personnalisation de SharePoint : historiquement, InfoPath, Visio et SharePoint Designer ont représenté une première génération d’outils de conception pour Power Users qui mêlaient les approches No Code et Low Code. Ces trois logiciels ont également pour caractéristique commune de devoir être installés sur des PC, et si la date de fin d’InfoPath 2013 et de SharePoint Designer 2013 a été étendue au 14 juillet 2026, c’est uniquement en raison de leur compatibilité avec l’édition 2016 de SharePoint Server. Ces outils sont cependant progressivement abandonnés au profit de l’approche « Cloud Computing » et « Sofware-As-A-Service ». Ainsi, depuis le milieu des années 2010, avec, dans l’ordre chronologique d’apparition Power BI, Power Automate, Power Apps puis Power Virtual Bots, Microsoft démocratise la conception d’applications en mettant ces types d’outils en ligne sur son Cloud.

Avec la Power Platform, nous allons pouvoir ne plus nous résigner à considérer la bureautique comme ne pouvant produire qu’une donnée non structurée. En plus de partager la capacité de connecter les applications informatiques à Microsoft 365 et de les relier entre elles, les quatre outils de la Power Platform possèdent un riche cadre de connecteurs de données externes : les solutions créées peuvent ainsi fonctionner simplement à partir de fichiers MS Excel, de listes SharePoint Online ou Server, d’une liste 365 dans MS Teams mais aussi avec les bases de données de Dynamics 365 et de nombreuses applications Métiers internes à votre organisation.

À quoi servent les quatre produits composant la Power Platform ?

Autant de concepts d’ordinaire manipulés par un public de développeurs... Cependant, la Power Platform est bien conçue de façon à être accessible à la population de Power Users : dans de nombreux cas, l’utilisateur de la Power Platform n’aura pas à écrire du code mais s’il doit en écrire, il ne créera que des fragments, des bouts, des « extraits de code ». Le but de la Power Platform est de permettre de se concentrer sur la logique Métier et la définition des fonctionnalités des applications. Là est le sujet central de ce livre, structuré en quatre chapitres, tour à tour dédiés à chacun des quatre logiciels « Power ». La digitalisation des organisations a besoin de tout le monde, si on en croit l’un des prévisionnistes de référence dans le domaine, Gartner qui estime qu’à l‘horizon 2024, 75 % des entreprises utiliseront quatre plateformes de développement « Low Code », que 500 millions d’applications devraient être produites et que 60 % des applications y seront bientôt conçues et utilisées pour un usage Web, téléphone et tablette2.

Alors qu’on pouvait reprocher à Microsoft de générer du Shadow-IT3 au cœur du système d’information via le déploiement d’Access et de MS Excel, la Power Platform propose la philosophie suivante : disparition des silos de données et centralisation des applications dans les Data Centers de Microsoft derrière les règles de sécurité et de conformité de Microsoft 365, dans le respect de vos propres règles de gouvernance4.

Cependant, les développeurs vont également pouvoir investir la Power Platform. Cette plateforme, gérée par le service informatique, est aussi faite pour la population de développeurs informatiques, pour leur permettre d’accélérer la digitalisation. Le type de plateforme « Low Code » signifie bien que les quatre outils composant la Power Platform sont également pensés pour augmenter l’agilité des développements, de réduire le temps et le coût de construction des applications. Ainsi, les développeurs pourront tout à fait ajouter du code que les fonctionnalités de Power Apps ne permettent pas de générer à travers son interface. À ce titre, en plus du sommaire détaillant le contenu des différents chapitres, j’ai ajouté en fin d’ouvrage un index avec des renvois directs aux pages qui présentent des fonctions et des formules pour que vous puissiez ajouter des fonctionnalités à vos solutions. En soi, la Power Platform est ainsi un formidable terrain de construction dans lequel Power Users et développeurs vont pouvoir collaborer autour de la création d’applications.


1 Cf. tome 2 chapitre 7, création d’application métiers

2 SourceGartner.com

3 Cf. vidéo « Microsoft 365 Vs Le Shadow IT - Frank POIREAU (Français) » - YouTube https://www.youtube.com/watch?v=dzCjrheD5vw

4 Pour compléter ce livre, la série « Adopter SharePoint sans développer » recevra un 5e livre consacré à la présentation des fonctionnalités liées à la gouvernance de la Power Platform.

SharePoint et Power Apps

 

PREMIERS PAS AVEC POWER APPS

Power Apps et Power Apps Studio ?

Comme présenté dans l’avant-propos, il n’est pas erroné mais seulement un peu limité de considérer que Power Apps remplace Access et InfoPath. Power Apps permet en effet la création et l’utilisation de petites applications Web et en mobilité, sur téléphone et tablette.

Il existe en fait deux outils : Power Apps, qui existe en tant que logiciel gratuit, à installer sur son PC ou en version smartphone pour Android et iPhone, sert à utiliser les applications et non à les concevoir. Concevoir les applications s’effectue au travers de Power Apps Studio, avec une interface de conception suffisamment simple pour permettre la création d’applications par des Power Users.

Dans les pages qui suivent, je vais présenter en détail comment utiliser Power Apps Studio, l’outil de conception des applications, en mode « No Code » puisque sa prise en main est facilitée par l’utilisation de formules de codage simplifiées comme dans MS Excel. Néanmoins, Power Apps peut également recevoir des variables, des fonctions et des formules ajoutées par les développeurs, tirant ainsi parti du mode « Low Code » de Power Apps Studio. Ce sera le sujet de la troisième et dernière section de ce premier chapitre consacré à Power Apps et SharePoint.

Entrons dans le vif du sujet.

Pour parcourir Power Apps Studio, dans le lanceur d’application Microsoft 365, cliquer sur l’icône permet d’accéder à https://make.PowerApps.com/, le studio de conception en ligne. Il est possible de changer la langue de l’interface en cliquant, dans le menu « Paramètres » de Power Apps. C’est aussi un outil de conception, que vous pouvez « embarquer » dans Microsoft Teams grâce à l’application Microsoft Teams + Power Apps.

Power Apps Studio permet de créer 3 types d’application Power Apps :

Pour ces trois configurations (téléphone, tablette et portail), Microsoft fournit un mode canevas (zone de dessin) ou des modèles établis sur des données structurées.

 

Les modèles d’applications Power Apps

Il existe un magasin de modèles d’application Power Apps fournis par Microsoft. Il est intéressant de les parcourir pour les utiliser ou s’en inspirer comme exemple pour vos propres applications.

Vous y trouvez donc des modèles :

Notez que ces modèles peuvent fonctionner avec les sources de données MS Excel et SharePoint mais fonctionnent nativement avec la source de données « naturelle » de Power Apps, à savoir Microsoft Dataverse (ex Common Data Base).

CRÉER UNE APPLICATION EN MODE « NO CODE »

Power Apps est une application pour créer des petites applications Web et mobile. Au-delà de la digitalisation de formulaires ou de listes au format papier, beaucoup de fichiers bureautiques existant dans votre organisation constituent de parfaits candidats pour devenir des applications Power Apps.

Cette section est consacrée à la création d’applications pour un Power User qui n’utiliserait Power Apps que pour ses seules fonctionnalités de création d’applications « No Code », au travers des boutons de fonctionnalités de l’interface et des champs de paramétrage, comme il le ferait dans Power Point ou Visio. Pour tout utilisateur bureautique, Power Apps pourrait ainsi être apparenté à PowerPoint pour la création de formulaires mais également à :

L’ajout de formules pour dépasser ce que permet, à la base, l’interface de conception de Power Apps Studio, sera abordé dans la section suivante consacrée à la création d’applications en mode « Low Code ».

 

Power Apps Studio, une interface de conception « No Code »

L’interface de conception de Power Apps possède de nombreux boutons de fonctionnalités et de champs de paramétrage pour que des utilisateurs de type Power Users puissent concevoir des applications. L’interface vous est évidemment familière si vous utilisez déjà des logiciels de la suite Office avec, par exemple, en haut à gauche, le menu de fonctionnalité « Fichier » qui permet d’accéder à une page permettant d’enregistrer et de paramétrer l’application. Ensuite, lorsque le canevas de votre application s’ouvre à l’écran, Power Apps Studio affiche une interface identique lorsque l’on crée une application téléphone, tablette ou lorsque l’on personnalise un formulaire SharePoint :

Voyons rapidement à quoi servent les différents onglets du ruban d’édition.

L’ONGLET « ACCUEIL »

A chaque ouverture d’une application, Power Apps Studio démarrera sur l’onglet « Accueil » du ruban d’édition.

À partir de l’onglet « Accueil », vous pouvez mettre en forme votre formulaire avec des fonctionnalités très répandues dans les logiciels Office (police, mise en forme, bordure, réorganiser, aligner, grouper).

En cliquant sur [Nouvel écran], on découvre que d’autres modèles d’écran préexistent. Il n’est actuellement pas possible d’ajouter son propre modèle d’écran dans ce menu.

Power Apps possède également un moteur de thèmes, dont vous pourrez vous affranchir aisément, par la suite, entre autres, grâce à l’onglet « Insérer », présenté ci-après.

À noter que les administrateurs Power Platform peuvent créer un thème Power Apps personnalisé en utilisant le Center Of Excellence Power Platform.

L’ONGLET « INSÉRER »

Avec Power Apps, vous allez rapidement pouvoir créer des applications simples, de type « transactionnel » :

Vous pouvez également insérer des composants avec des actions supplémentaires pour améliorer l’expérience utilisateur : rechercher, filtrer, trier...

C’est en cela que Power Apps possède un petit air de MS Access.

Un air de MS Access

Rappelez-vous MS Access et ses applications de formulaires, personnalisables au niveau mise en page et des propriétés

L’onglet « Insérer » permet d’ajouter dans votre écran des composants appelés « contrôles »5,

sachant que le premier bouton de fonctionnalités invite à créer autant d’écrans que vous le souhaitez.

Un écran d’application Web ou mobile créé avec Power Apps peut ainsi présenter à son utilisateur des contrôles de type :

L’ONGLET « AFFICHAGE »

L’onglet Affichage liste les différents éléments entrant dans la composition de votre application Power Apps en termes de sources de données connectées et de fichiers média importés mais aussi en termes de variables et de collections, autant de concepts présentés dans la section consacrée à la création d’applications en mode « Low Code ».

L’ONGLET « ACTION »

Voici la liste des fonctionnalités d’action que nous pourrons utiliser pour concevoir l’application :

Ces actions, tout comme les autres zones de l’interface de conception, seront détaillées dans les paragraphes suivants consacrés à la création d’applications.

Cette première section consacrée à la découverte de Power Apps Studio s’achève et la section suivante va présenter comment créer une application en partant de MS Excel.

 

De MS Excel à Power Apps

Vous êtes un Power User débutant, vous pouvez commencer à utiliser Power Apps Studio en créant une application « No code » à partir d’un fichier MS Excel stocké sur OneDrive, i.e. « le SharePoint personnel de l’utilisateur ».

Nous allons donc voir comment :

 

Créer une source de données MS Excel compatible avec le générateur automatique d’application de Power Apps Studio

MS Excel peut être utilisé comme la source de données de votre application mais il peut également servir à recueillir des données provenant d’une source qui ne posséderait pas de connecteur Power Apps : MS Excel, le logiciel multi fonction de la suite Microsoft Office, peut ainsi être considéré comme une plateforme de conversion de données avec bon nombre d’applications externes y compris certaines solutions Microsoft.

Par exemple, nous pouvons utiliser MS Excel pour récupérer la structure de données et les données recueillies depuis SharePoint ou un questionnaire Microsoft Forms.

Le générateur fonctionne aussi à partir de SharePoint

Le générateur d’application « En partant de MS Excel » fonctionne aussi à partir d’une liste SharePoint et par conséquent, cela ne représenterait aucun intérêt d’exporter une liste SharePoint au format MS Excel pour finalement générer l’application.

Je propose d’observer les points suivants concernant l’option de débuter à partir d’une source de données MS Excel :

LES IMPÉRATIFS

Enregistrer le fichier sur OneDrive

Si vous souhaitez utiliser une source de données MS Excel fonctionnant avec votre application, vous devez absolument enregistrer votre fichier MS Excel sur OneDrive et le connecter à Power Apps. Ensuite, le fichier MS Excel doit exposer les données à Power Apps de la façon suivante.

La structure de données

Dans un précédent ouvrage, dans un chapitre consacré à la création d’applications Métiers SharePoint6, j’expliquais les pas à pas mais surtout les principes à appliquer que nous retrouverons dans la conception d’applications Power Apps. Comme pour créer une liste SharePoint à partir d’un fichier MS Excel, le modèle de structure de données MS Excel compatible avec Power Apps répond à un seul format : les données MS Excel formatées sous forme de tableau.

Cela signifie par conséquent que le tableau MS Excel doit être structuré comme une liste, il doit posséder :

Depuis son édition 2010, MS Excel permet l’export de ces données structurées dans le format de tableau standardisé grâce au bouton de fonctionnalité « Mettre sous forme de tableau ».

LES LIMITES

Vous allez vous rendre compte que, malgré le fait qu’MS Excel soit un tableur de données, il existe bon nombre de limites concernant la génération automatique d’une application de gestion de données structurées ; elles sont de trois ordres :

Les types de données utilisés dans le tableau MS Excel

J’ai listé, dans cette table de correspondance, les types de données qui existent dans MS Excel telles qu’elles sont reconnues au format de données dans Power Apps.

La liste des formats de cellule MS Excel reste finalement très limitée (« texte », « nombre » et « date ») par rapport aux types de colonnes SharePoint :

Pour les types de données Monétaire, Comptabilité, Pourcentage..., il n’y pas d’autre issue que de devoir reformater ces cellules dans Power Apps : le formatage de données monétaires sera ainsi traité dans la section « Créer une application en mode Low Code »7.

Les formules qui préexisteraient dans le tableau MS Excel

Pour réussir sa première application en partant d’un fichier MS Excel, le tableau ne doit comporter aucune formule car la présence d’une formule MS Excel empêche jusqu’à présent la génération de l’application Power Apps. Il faudra donc refaire ses formules dans Power Apps.

Le nombre maximum de lignes du tableau MS Excel pris en compte par

Power Apps Power Apps ne tolère pas plus 5 000 lignes maximum dans une source de données MS Excel, ce qui révèle le caractère « petite application personnelle » de l’application Power Apps no code.

CRÉER UNE APPLICATION À PARTIR D’UN TABLEAU MS EXCEL

Vous pouvez partir d’un de vos fichiers MS Excel que vous utilisez comme tableur ou formulaire de données ou vous inspirer des nombreux modèles qui existent sur la page Nouveau de MS Excel (budget, planning, rapport, liste d’inventaire...).

Pour créer une application à partir d’un tableau MS Excel :

  1. Sur la page d’accueil de Power Apps accessible depuis le lanceur d’application M365, https://make.PowerApps.com/, cliquer sur [Démarrer à partir de données MS Excel Online] ;
  2. Ouvrir la connexion vers l’emplacement de votre fichier depuis votre OneDrive, la bibliothèque de votre site SharePoint personnel ;
  3. Retrouver le fichier dans votre OneDrive puis sélectionner la « table » dans laquelle se trouvent les données à charger (on ne charge pas d’onglet MS Excel mais un tableau ; cette dénomination de « table » n’est pas sans rappeler MS Access mais je vous avais informés de cette lointaine parenté dans l’avant-propos) ;
  4. Cliquer sur [Se connecter].

D’autres espaces de stockage pour mon fichier MS Excel ?

Votre fichier MS Excel ne peut pas être chargé dans une bibliothèque SharePoint mais la connexion de fichier MS Excel fonctionne également avec un espace OneDrive personnel ou des espaces de stockage Box, Dropbox, Google Drive. Je ne recommanderai cependant pas ces configurations de stockage lorsque j’évoque les bonnes pratiques concernant la gouvernance des données de vos applications Power Apps.

Au moment du chargement, que fait le générateur d’application Power Apps ?

  1. Il prend en compte la structure de colonnes et le type de données de chaque colonne de la plage de cellules déclarée comme tableau dans le fichier MS Excel ;
  2. Il produit les trois écrans de l’APP pour téléphone, renommés comme suit (pour passer d’un écran à l’autre, vous avez simplement à cliquer dans la barre de navigation de gauche dans le menu « Arborescence ») :

Après avoir vu les étapes de la création d’une application Power Apps à partir d’un fichier MS Excel, prenons, le cas d’un formulaire Forms, le logiciel en ligne sur Microsoft 365 qui possède une fonction d’export vers MS Excel permettant de récupérer la structure de données et les données.

L’EXEMPLE AVEC LA CONVERSION DE DONNÉES MS EXCEL ISSUES DE MICROSOFT FORMS

Le fichier MS Excel produit à partir de Forms respecte parfaitement le modèle de données MS Excel compatible avec Power Apps puisque les données sont formatées dans un tableau. On peut donc considérer qu’il est possible de construire sa première application Power Apps en recyclant un questionnaire ou un formulaire Microsoft Forms, réalisée par un utilisateur classique. Pour cet utilisateur, il a été très simple de paramétrer une application de questionnaire ou de formulaire qui sera utilisable sur un navigateur Web ou sur téléphone :

Enfin, tout comme son ancêtre la liste « Enquête » de SharePoint, Forms possède sa page de statistiques de résultats, que l’on peut choisir de publier directement sur SharePoint ou sur Microsoft Teams8.

Il existe une intégration Forms/Power Apps en passant par MS Excel, qui récupère la structure d’un Forms existant et ses données à travers un bouton de fonctionnalité « Ouvrir dans MS Excel », présent sur l’onglet « Réponses ».

Pourquoi passer de Forms à Power Apps ?

Forms fonctionne aussi bien pour le mode téléphone que pour le mode tablette mais Forms ne permet que la création d‘éléments et non la modification et la suppression.

La raison tient essentiellement au fait que l’on ne peut accéder aux données qu’à travers une opération d’export au format MS Excel.

Enfin, Power Apps associé à une liste SharePoint présente des garanties en termes de traitement de la donnée sensible plus importantes que Forms avec sa fonctionnalité « Ouvrir le fichier MS Excel sur le PC ».

Le questionnaire ou le formulaire Forms réalisé par un utilisateur Microsoft 365 (ainsi que les données déjà collectées) peut être « recyclé » dans Power Apps de manière à pouvoir en faire une application tablette ou téléphone :

  1. Dans l’onglet « Réponses » de Forms, cliquez sur [Exporter le fichier MS Excel] ;
  2. Ouvrez OneDrive et enregistrez-y votre fichier MS Excel ;

Une fois que l’on a ouvert le fichier MS Excel, on se rend compte que les formats de cellule MS Excel n’ont pas fait de miracle avec les types de réponses Forms :

Il y a donc des enquêtes Forms qui ne passeront pas bien automatiquement dans Power Apps via le générateur d’application de MS Excel vers Power Apps.

Pour ne pas conclure trop rapidement à une impasse concernant la réutilisation de la structure de données et les données de formulaires ou de questionnaires réalisés sur Forms, notez que Microsoft offre deux options de traitement supplémentaires :

Forms Pro ?

Sorti en avril 2019 sous le nom de Microsoft Forms Pro, Customer User Voice est un complément inclus dans Dynamics 365 tandis que Microsoft Forms est davantage un complément de Microsoft 365. Customer User Voice présente des fonctionnalités supplémentaires comme le partage externe des enquêtes, un traitement des réponses collectées plus avancé grâce à Power BI connecté et l’introduction des fonctionnalités d’intelligence artificielle de Power Virtual Agents (analyse de sentiment).

 

Améliorer les écrans générés par Power Apps

Pourquoi améliorer les écrans créés par le processus automatique de génération de l’application de Power Apps Studio ? Pour quatre raisons que vous découvrirez dès votre premier test, l’application générée ne vous donnant probablement pas l’impression de fonctionner de façon optimale :

Enfin, comme Power Apps ne convertit pas les calculs MS Excel au moment de la génération de l’application, vous devrez donc remettre toute l’intelligence de calcul dans Power Apps, ce que nous ferons dans le chapitre « Créer une application en mode Low Code ». Dans Power Apps Studio, un Power User peut améliorer chacun des trois écrans générés et je vous propose de commencer par les écrans de visualisation DetailScreen1 et d’édition EditScreen1. Comme pour toute page d’accueil d’une solution, nous modifierons en dernier l’écran principal de navigation BrowseScreen1, dont nous expliquerons comment soigner l’apparence en apportant une petite touche personnelle au niveau couleurs et logo.

MODIFIER LES ÉCRANS DE VISUALISATION ET D’ÉDITION

Commençons par modifier les écrans de visualisation DetailScreen1 et d’édition EditScreen1 ; la raison est que ces formulaires, créés par la génération Power Apps Studio, sont quasi jumeaux.

Dans le ruban gauche « Arborescence », cliquez sur la flèche à gauche du nom de l’écran pour prendre connaissance de son contenu. Vous trouverez à la première ligne qui apparaîtra :

Dans chaque écran, le contenu des cartes est homogène : chaque carte contient un contrôle Étiquette, nommé DataCardValue, qui constitue le champ de saisie et un contrôle Entrée de texte, nommé DataCardKey, qui contient le libellé accompagnant le champ de saisie9.

Pour améliorer les écrans de visualisation et d’édition, le concepteur pourra :

Modifier un champ

Tout champ venant d’une conversion MS Excel correspond à une carte appelée DataCard, composée d’au moins deux éléments :

Immédiatement après l’opération d’import des données de MS Excel, vous souhaiterez probablement modifier la taille, la position ou d’autres propriétés des étiquettes de certaines cartes. Pour modifier les propriétés d’une étiquette, cliquer sur l’étiquette DataCardValue ou DataCardKey à modifier, dans le menu de paramétrage de gauche. Maintenant que l’étiquette est sélectionnée, vous pouvez désormais :

Supprimer un champ

Pour supprimer un champ, le concepteur pourra cliquer, dans la fenêtre de présentation de l’application, appelée canevas, sur le champ pour le sélectionner puis appuyer sur la touche [Suppr.] du clavier ou passer par l’arborescence comme ci-dessous.

À noter qu’évidemment, la suppression d’un champ Power Apps n’affecte pas la structure de données du fichier MS Excel : après que des informations sont saisies dans Power Apps et enregistrées dans le fichier MS Excel, les colonnes MS Excel correspondant aux champs Power Apps supprimés resteront évidemment en place dans la structure de données mais vides pour tout nouvel enregistrement : par conséquent, la suppression d’un champ Power Apps n’affecte pas la structure de données du fichier MS Excel.

À ne pas supprimer

Notez que, dans le fichier MS Excel, vous ne devez jamais supprimer la colonne « __Power AppsId__ » : Power Apps l’a soigneusement ajoutée en guise de clé d’index, encore un concept que vous connaissez si vous utilisez MS Access ou la colonne Titre dans SharePoint.

Il est ainsi très simple de supprimer tout champ importé qui vous paraîtrait superflu dans l’écran de l’application et ce n’est heureusement pas irréversible, puisque vous pouvez ajouter un champ à tout moment comme indiqué ci-après.

Ajouter un champ

Par défaut, le générateur d’application Power Apps à partir de MS Excel a fabriqué les deux écrans en chargeant les huit premiers champs par ordre alphanumérique ; par conséquent, pour ajouter un champ manquant dans un écran :

  1. Dans le menu de paramétrage de gauche, cliquer sur le nom du formulaire à traiter ;
  2. Dans le menu de paramétrage de droite, cliquer sur le bouton de fonctionnalités [Modifier les champs] ;
  3. Dans le ruban qui apparaît, cliquer sur [+ Ajouter un champ] et sélectionner le champ souhaité.

Vous venez d’ajouter un champ.

Vous souhaitez certainement modifier l’ordre des champs dans ce formulaire.

Modifier l’ordre des champs dans le formulaire

Pour modifier l’ordre des champs dans notre écran :

  1. Dans le menu de paramétrage de gauche, cliquer sur le nom du formulaire à traiter ;
  2. Dans le menu de paramétrage droit, cliquer sur le bouton de fonctionnalité [Modifier les champs] ;
  3. Dans le ruban qui apparaît, cliquer sur [...] en regard du champ à déplacer et choisir, dans le menu contextuel, l’action de [Monter] ou [Descendre] ; si vous souhaitez déplacer le champ de plusieurs rangs, vous apprécierez d’utiliser l’opération de glisser/déposer que Power Apps autorise dans ce menu de configuration).

Cette façon de procéder est particulièrement adaptée pour notre application pour téléphone car Power Apps Studio « gère » la mise en page en inter changeant les champs dans l’ordre d’affichage de haut en bas.

Glisser/déposer directement sur l’écran

Lorsque vous travaillerez sur un écran d’application Power Apps, vous disposez d’une grande liberté pour placer les différents éléments présents sur l’écran par l’intermédiaire de la souris en sélectionnant les objets insérés et en les déplaçant. Exactement comme si vous utilisiez PowerPoint, Power Apps Studio vous assiste dans le choix du positionnement des objets avec des repères qui apparaissent en pointillé lors du déplacement et qui disparaissent lorsque l’on relâche le clic de la souris.

MODIFIER L’ÉCRAN PRINCIPAL DE NAVIGATION BROWSESCREEN1

Avant d’enregistrer notre première application, finissons d’améliorer l’écran principal de navigation BrowseScreen1, généré automatiquement : il a pour particularité de comporter une galerie, appelée par défaut BrowseGallery1, un composant qui liste les éléments du fichier MS Excel mais sur lequel vous souhaiterez peut-être faire des ajustements.

Avant cela, dans ce paragraphe consacré à l’écran de démarrage de l’application, commençons par nous pencher sur la personnalisation de l’apparence de l’application et des icônes de son bandeau haut, en apportant une petite touche personnelle au niveau titre, couleur et logo.

Modifier l’apparence d’un écran

Nous allons modifier l’écran de démarrage mais notez que, contrairement à l’application du thème évoqué plus tôt10, les actions de paramétrage de l’apparence de l’écran n’auront d’effet que sur le seul formulaire que vous êtes en train d’éditer.

Vous devrez très certainement reproduire l’apparence de votre écran sur les autres écrans de l’APP.

Nous allons donc nous pencher sur les éléments de barre de titre et de couleurs puis insérer un logo.

⇒ MODIFIER LE NOM DE LA BARRE DE TITRE

La partie supérieure de l’application n’est pas seulement composée d’un nom ; comme vous pouvez le lire dans le ruban gauche « Arborescence », on trouve de la droite vers la gauche dans la barre bleue :