Monique Lise Cohen

UNE ÉTOILE COMPTABILISÉE AU CŒUR DES SOUVENANCES

Books on Demand

La plume d’encre et le prisme de la lumière

Photographie

Moshé Sayegh

Il a ôté ma jeunesse hibernale, et j’ai enfanté

en commentaire de Genèse 30, 23–24

Je suis une étoile comptabilisée au cœur des

souvenances

Métamorphose au ciel des solitudes

Nombreux mots pour formuler le rêve de

l’hypostase

La rosée avant le soleil

Les réponses sont inattendues

Veille du mystère au cœur du jour

JE SUIS UNE ÉTOILE COMPTABILISÉE AU CŒUR DES SOUVENANCES

Sur mes yeux,
la flamme de l’absence d’un ange

Ma pensée,
comme l’ombre de la main

Étincelles de réparation
jaillies de la matrice

Écrire

(quand)

le néant du souvenir

habite

la force des mains

Écrire devance la pensée

La main, sans cérémonies, apprivoise le ciel de sa

nostalgie plus éclatante

bonjour

aux félicités du cœur

Comment dire le sens de toutes choses quand

l’écriture nous surveille ?

MÉTAMORPHOSE AU CIEL DES SOLITUDES

Écrire dans la difficulté,

alors la flamme encercle l’enfant,

et de sa déhiscence révulsée,

elle contemple la trouée où s’approche le vin des

temps.

Une toute petite attente et la nostalgie des jours

Comme un ciel se froisse au clair de la pensée,

ainsi ma vie

s’étale dans le grand calme des attentes

Silence au seuil du miracle

L’haleine sursoit au vide de la création.

Le soleil a habité le creux des attentes

évasives et colorées,

multiplement environnées des splendeurs écrites

Les attentes perçoivent les larmes d’encre par où

s’évaporent

des sels plus amers que les espérances déçues

mais de ces sels, revenir vers le sens inventif de la joie

Ces choses se tissent dans l’écriture

Mon ami avait attaché les lettres du mot de

l’espérance à des fragments insoupçonnés,

C’est au matin des espérances que nous recueillons la

merveille du reste des appels

Au soleil des émerveillements, la pensée éclôt et

nourrit son retard de tendres illuminations

Un soleil surnage les vicissitudes et éclosions tardives

et nos joies se rassasient

du simple engouement où pointe le jour

Qui saura où ma main s’éprend de ces vivantes que

n’absorbent pas

les oublis et autres tiédeurs ?

Marcher sur le rivage des attentes.

Un silence inéluctable s’emploie à défricher les forêts

souveraines

Je prends ma destinée dans le sérieux des avancées que la nuit rayonne au creux de mon oubli